♣ CHAPITRE 5 - UNE ALLIANCE IMPROBABLE © Design par Blue |
| | La nuit tombe, et les rapaces hululent... Pardon, hurlent. | |
| Auteur | Message |
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Len
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Date d'inscription : 05/06/2013
| Sujet: La nuit tombe, et les rapaces hululent... Pardon, hurlent. Dim 18 Mai - 19:50 | |
| Len était encore de corvée de la surveillance des poussins. Monotone, il se contentait de déambuler dans les rangs des poussins, sentant les ombres des autres surveillants au dessus de lui. Depuis qu’il s’était fait percuter en pleins vol par un Sang-Pur en manque d’action stupide, et s’était lamentablement écrasé contre la paroi –ce qui avait déclenché l’hilarité générale parmi tous les surveillants- il préférait la voie du sol.
Il était difficile cependant de circuler dans cette foule de poussins, pas plus fûtés que des automates. Le spectacle qu’ils offraient avait cessé depuis longtemps de le surprendre. Quel était le pire ? Se sentir indifférent envers le destin tragique de ces poussins ? Ou… S’enfoncer dans la pitié la plus profonde, et murmurer les lamentations qu’eux-mêmes ne peuvent plus déclarer ?
Gros dilemme, dont il avait cessé de se préoccuper depuis tant. Lui-même, ne vivait plus. Son plumage terne, ne ressemblant même plus à celui d’une hulotte, l’illustrait réellement. Où était la belle chouette dorée ? Sûrement pas dans le présent.
L’air se trouvait lourd dans la grotte. Pas une once de lumière, pas le moindre courant d’air. Déprimant pour une chouette rêvant de liberté. Rêve si éphémère qu’il n’allait pas tarder à disparaître.
Il aperçut un poussin plus réveillé que les autres. Un jeune hibou des marais. Le pauvre louchait, horrifié, devant l’énorme pelote qu’un surveillant venait de lui lancer dessus. Un nouveau certainement, qui ne s’était pas montré sensible au rayonnement de la Lune. Son beau duvet, paraissant tout doux, brun clair brillant le témoignait bien. Len n’eut même pas le temps d’aller le remettre au travail, qu’un éclair de plumes attrapa le pauvre petit.
Un couinement, et le poussin et le surveillant avaient disparu dans la pénombre. Len, désolé, continua son chemin, songeant au pauvre petit hibou qui devait avoir rejoint Glaumora à l’heure qu’il était. Lui-même n’aurait certainement pas cette même chance, son indifférence le mènera certainement à Hagsmire. Si même il avait une place dans un de ces mondes une fois mort. Il ne croyait plus à rien. A quoi bon ?
Même l'espoir au sujet de sa sœur était parti. Quelque chose, d'inqualifiable, le lui soufflait maintenant depuis plusieurs lunes. La seule personne qu'il avait aimé, qui l'avait aimé, n'était plus. Et c'était tout. Plus d'espoir, point. L'hulotte devenait autant insensible que les Sangs-Purs, et plus rien ne pourrait l'achever davantage...
... Du moins, c'est ce qu'il pensait.
Continuant son chemin, il vit un minuscule poussin hulotte qui tentait tant bien que mal de ne pas se faire bousculer par ses partenaires plus grands. Ses yeux affolés trahissaient l'échouement de son déboulunement. «Encore...», songea tristement Len.
Mais ce petit lui rappelait tant lui même... Il s'approcha du jeune groupe, et repoussa tout le monde du petit, en murmurant : «Hé ! Calmez-vous et laissez le tranquille !»
Normalement, personne n'avait remarqué cette scène. Len, après avoir effleuré du bout de son aile le petit oisillon commença à s'éloigner. Quand soudain il entendit des battements très rapides d'ailes derrière lui. Il fit volte face, et vit avec horreur une chouette bleue s'approcher de lui à toute vitesse ! Il était repéré ! Son cœur se serra... |
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| Sujet: Re: La nuit tombe, et les rapaces hululent... Pardon, hurlent. Dim 1 Juin - 15:48 | |
| Blueflyght était perchée sur une corniche de roche, regardant les poussins de St Aegolius travailler. Ils faisaient ce qu'ils devaient faire, des tâches d'impurs. Ils étaient bien à leur place, en train de trier des pelotes. Pour elle, ces chouettes, oisillons ou non, ne méritaient pas la moindre considération.
Depuis quelques temps, plus personne ne lui parlait de ses plumes bleues, et c'était très bien comme ça. Elle avait fini par apprécier son plumage, qui la rendait... Différente. On ne lui demandait plus de surveiller les poussins, mais elle restait à les regarder quand même. C'était devenu une habitude pour elle d'attendre sur une corniche qu'un poussin fasse un pas de travers. Cette nuit - là, elle avait décidé de trouver au minimum trois petits non - déboulunés. C'était un peu un pari qu'elle s'était fait à elle - même, pour passer le temps.
Scrutant la masse de poussins, elle vit une petite chouette des marais qui louchait sur la pelote qu'il devait trier. Elle fût sûre qu'il n'était pas débouluné quand elle remarqua son duvet blanc et propre. La plupart des poussins étaient assez sales: ils ne se nettoyaient plus beaucoup les plumes, car, irradiés par la Lune, ils perdaient tout ce qui faisait d'eux des chouettes, aussi bien mentalement qu'en apparence. L'effraie bleue fit signe au moyen-duc qui était près d'elle d'aller tuer le petit, ce qu'il fit instantanément. En quelques secondes, le poussin n'était plus de ce monde.
Quelques minutes plus tard, la chouette bleue remarqua une petite hulotte qui tentait de ne pas se faire marcher dessus par les autres. Elle s'apprêtait à aller chercher ce petit, déployant ses ailes striées de rouge, mais s'arrêta dans son mouvement. Une autre hulotte, cette fois - ci une chouette adulte, s'était approchée du groupe de poussins, écartant ceux qui frôlaient le petit, et murmurant quelque chose que l'effraie bleue n'eut pas besoin d'entendre pour comprendre la situation. La grande Hulotte défendait le petit oisillon, et elle n'aimait pas cela.
Blueflyght s'envola, et rapidement, se précipita sur la hulotte en question. Il la vit, et était de toute évidence surpris. Mais, l'effraie changea de cible au dernier moment, et plongea tout droit sur le petit poussin qui tentait de s'enfuir. Elle le prit dans ses serres, et le jeta violemment sur la roche, le tuant sur le coup.
- Et de deux. Plus qu'un.
Elle se tourna vers la chouette rousse, qui avait regardé la scène, et le regarda quelques secondes. Puis elle lui dit, avec un grand sourire de chouette:
- Devine qui va être le troisième, faible petite chouette hulotte. |
| | | Len
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Date d'inscription : 05/06/2013
| Sujet: Re: La nuit tombe, et les rapaces hululent... Pardon, hurlent. Dim 22 Juin - 21:39 | |
| Transi de peur, Len vit la chouette bleu foncer vers lui, cependant cette dernière changea de trajectoire au dernier moment… Pour foncer jusqu’à la petite hulotte qui n’eut même pas le temps de couiner avant d’être projeté sur le rocher. Son protecteur se retint d’hurler : l’horreur s’emparait de son cœur et de son gésier, par le choc de ce si soudain retournement de situation. Car le choc avait été fatal pour l’oisillon innocent. Et tout était de sa faute.
L'effraie bleu murmura à elle même : Et de deux. Plus qu'un.
Sans lui laisser le temps de remuer ses sombres pensées, la certainement Sang Pur eut un grand sourire : « Devine qui va être le troisième, faible petite chouette hulotte. »
Len fit volte face, la dévisageant, sans rien répondre. Cette chouette était sinistre : son plumage bleu striée de rouge –dont il ne voulait pas connaître l’origine- offrait un contraste saisissant. Elle «était tout le contraire de lui par leur plumage, lui si terne, elle si vif. Et ça en était soulageant malgré l’urgence de la situation.
Finalement, il dit à voix basse : « Vas y, abaisses toi à faire ce travail si ça t’amuse. Mais tu ne devais pas mêler ce petit à cette barbarie. » Il savait qu’il s’exposait à de grands risques, mais comme sa vie ne valait pas deux pelotes ici, autant qu’il profite de cette chance. |
| | | InvitéInvité
| Sujet: Re: La nuit tombe, et les rapaces hululent... Pardon, hurlent. Jeu 23 Oct - 22:56 | |
| « Vas y, abaisses toi à faire ce travail si ça t’amuse. Mais tu ne devais pas mêler ce petit à cette barbarie. » «Parce que t'as cru que je m'abaissais à faire ça, petit impur?»
D'un coup d'aile, l'effraie bleue s'envola, disparaissant du champ de vision de la hulotte... Pour s'écraser volontairement sur la pauvre chouette, la plaquant au sol, une serre sur sa gorge.
«Et ce petit, n'a eu que ce qu'il méritait. Les forts domineront les faibles, comme tu dois le savoir depuis un petit moment.»
Il l'avait énervée. Et il allait le regretter. L'effraie bleue bouillonnait intérieurement de rage, et cette rage, elle l'avait contre les espèces qualifiées d'impures au sein de l'armée des Sang-Purs. Elle l'avait en elle depuis qu'elle n'était encore qu'un oisillon, et ne l'avait pas quittée depuis tout ce temps. La seule question qu'il restait, et qu'elle ne se posait pas, c'était pourquoi.
Ce qu'elle était pourtant sûre de ne jamais pouvoir faire, c'était tuer une effraie. Torturer, ça elle voulait bien, elle l'avait déjà fait tellement de fois. Et torturer n'a aucun intérêt si c'est pour tuer.
«Allez, hurle pour moi coco.»
Et sans le moindre état d'âme, elle enfonça une de ses griffes dans l'oeil droit de la hulotte. Et ce tout en ayant un immense sourire au bec |
| | | Len
Messages : 9
Date d'inscription : 05/06/2013
| Sujet: Re: La nuit tombe, et les rapaces hululent... Pardon, hurlent. Ven 24 Oct - 14:45 | |
| «Parce que t'as cru que je m'abaissais à faire ça, petit impur?» Dit bien distinctement la Sang-Pur.
Et dans un bruissement d’aile, l’effraie bleue décolla, disparaissant brièvement du champ de vision de Len. Oppressé, il se tourna dans tous les sens, tout en continuant de l’entendre dire : «Et ce petit, n'a eu que ce qu'il méritait. Les forts domineront les faibles, comme tu dois le savoir depuis un petit moment.»
Il échappa un couinement on ne peut plus pitoyable, car l’auteure de ces funestes paroles venait de le plaquer au sol, une serre sur sa gorge. Len essaya de se débattre, mais son rationnement forcé, depuis qu’il était encore tout jeune, ne le mettait pas à son avantage, et cette Sang-Pur le maintenant donc aisément sur la roche glacée. «Allez, hurle pour moi coco.»
Et elle enfonça sa serre dans l’œil de Len. Le sang éclaboussa la nuit. Il hurla, inconscient du monde qui se trouvait autour d’eux. La douleur était indescriptible… Il se débattit violemment, en suffocant : « Lai… Laisses moi partir. » |
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| Sujet: Re: La nuit tombe, et les rapaces hululent... Pardon, hurlent. | |
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| | | | La nuit tombe, et les rapaces hululent... Pardon, hurlent. | |
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