Une Rencontre Improvisée

La Passation

[me suis permise de faire une petite présentation "classe" sur ton message, j'espère que tu ne m'en veux pas =s]

Cela faisait bien une semaine que le vieux hibou n'était pas sorti... et plongé dans ses lectures, il passait le temps sans grand enthousiasme. La météo au beau fixe s'éternisait depuis une bonne semaine. Elle durait rarement si longtemps, et cela ne l'aidait pas à être de bonne humeur. Pour un arbre censé être caché par un épais rideau de brume, il était bien inhabituel d’exhiber sa splendeur à la vue de tous.

Ce qui le tracassait tant, c'était que ce maudit beau temps compromettait ces expériences... et bien qu'Otulissa lui avait fournis une aide inestimable par ces études sur les variations de la pression atmosphériques, il était incapable de faire la moindre mesure.

En effet, pas de vents, pas de mouvements... et il serait bien avancé de savoir que par mer calme, ses balises n'avaient pas bougé d'une serre.

Plongé dans ses pensées, il ne remarqua pas l'entrée de son amie Octavia.


« Belle journée n'est-ce pas.» Lui dit-elle, en espérant que cette nouvelle rendrait le sourire et le sortirai de ses lectures.


Pas un mot en réponse...


« Si tu restes sur place comme ça, tu ne risques pas de faire avancer tes expériences! »

La remarque étaient crue, et dite avec autant de froideur, mais personne d'autre savait comment s'y prendre avec Ezylryb. C'est à ce moment que le petit hibou tourna la tête, en lançant un maigre sourire.


« Bonsoir Octavia, lui répondit-il calmement, comment vas-tu ? Je n'espérais pas te voir à cette heure ci, mais ta venue me fait bien plaisir. »

Rien n'allait pour le mieux en ce moment, le conseil avait voté malgré lui une trêve selon un principe longtemps oublié... et cela ne lui disait rien qui vaille. Il avait confiance en les choix fait par le conseil, mais il avait déjà connu un telle trêve auparavant, et elle n'avait apporté que malheur et trahison.


« Je croyais que tu devais t'absenter, repris octavia. Si tu veux mon avis, un grand bol d'air ne te ferai pas de mal, surtout vu ton état » lui dit-elle avec un large sourire, en espérant que la remarque passerai mieux ainsi. « Vas-y, je m'occuperai du creux en ton abscence»




« Tu seras toujours de bon conseil ma chère... je vais donc faire ce que j'avais prévu, j'irai relever les balises, cela me fera suivre le calendrier prévu. »



En deux temps, trois mouvements, Ezylryb avait pacqué sa carte des balises, et son plan de vol. Il avalât sans attendre une chenille qu'il avait mis de côté, et, prévoyant de rentrer avant l'aube, pris la route sans plus tarder. Et en effet, il se senti tout de suite mieux, comme si les mauvaises nouvelles étaient restées dans son creux, comme si la mer d'Hoolemere, de par sa quiétude, poussait à la détente. En quelques minutes, il se trouvait déjà en bordure de l'ile, face à une mer sans la moindre ondulation... pour peu, on se serai cru dans les bras de glaucis.

Mais à l’orée des arbres, il remarqua une chouette qu'il n'avait jamais vu au grand arbre. Elle virevoltait, passant à quelques centimètres des branches, on aurait cru voir un papillon. Mais sa couleur rappelait plus l'éclat d'un flagadant. Cela faisait bien longtemps qu'il n'avait pu observer un tel spectacle. La curiosité étant la première valeur d'un scientifique, il fit un virage serré et pris la direction de cette drôle de chouette.

Au fur et à mesure de son approche, il reconnu un moyen-duc... une moyen-duc pour être précis. Mais aux couleurs plus vives qu'à l'habituel. Etait-ce une habitante de l'arbre ? Bien peu de chance... ou cela faisait très longtemps
qu'il ne s'était pas tenue aux nouvelles. Toujours est-il que son vol lui rappelait celui d'un charbonnier, des virages aussi sec que maîtrisés, des piqués en vol poussé traduisant une rare aptitude au captage de charbon... oui, on avait bien là un charbonnier. Seul une tendance à la dérive traduisait une inexpérience face aux courants ascendants. Sachant par avance les mesures désastreuses qu'il obtiendrait, il se posa à bonne distance et observa le spectacle.




[note] : Voilà, Arald... tu as carte blanche :D Et n'hésite pas à me dire si ça te convient ou pas.

C'était une belle soirée et Arald scrutait le ciel depuis son creux. Elle n'avait pas pu aller en classe d'entraînement au combat, le ryb avait estimée qu'elle n'était pas encore assez remise de ses blessures aux ailes. Elle bouillonnait intérieurement, même Athéna était aller avec la classe, n'ayant pas le droit de rater cet apprentissage même pour son amie blessée.

Arald jeta un œil à ses ailes, Rexia, la renarde infirmière, lui avait dit qu'il lui faudrait un peu de temps avant d'être totalement remise, mais la Moyen Duc en avait assez de devoir aider Fanon à déterrer des pelotes. Elle frissona en pensant à la vieille chouette des terriers, ryb de Ga'Hoologie. Depuis que celle-ci avait posée ses yeux sur la jeune Asio otus et ses pattes anormalement déplumées, elle lui courait toujours après en hululant d’hypocrisie. Arald soupçonnait la vieille ryb de vouloir intégrer la Moyen Duc à son squad mais celle-ci refusait catégoriquement d'y aller.

Bon, je ferais mieux d'aller me dégourdir les ailes.

Elle avait beau vouloir écouter les conseil de Rexia, elle voulait absolument renforcer ses ailes avant que les ryb ne délibèrent pour les sqads. Elle se mit donc à planer au dessus de la mer d'Hoolemer, sans trop s'éloigner du Grand Arbre pour ne pas risquer de se faire happer par une vague, bien que la mer était vraiment calme ces temps-ci.

Arald repensa à sa séance de vol aux côtés de Barrane, et si elle réessayait de voler avec son gésier ? La jeune Asio otus vida donc son esprit et laissa aller son gésier, elle se frayait un chemin aux travers des vagues, planant au dessus des rochers. Arald était tellement concentré que ce n'est que lorsqu'elle revint à elle qu'elle aperçut un Petit Duc à Moustaches perché non loin d'elle sur une branche du Grand Arbre.

Elle n'avait jamais vu ce hibou, peut-être était-ce un ryb ? En paix avec elle-même elle se dirigea vers l'étrange hibou. Plus elle s'approchait de lui plus le vieux ryb lui inspirait le respect. Il avait un aspect miteux avec sa patte où il manquait une serre et avec son œil torve.
Arald s'arrêta en freinant de toutes ses forces. Planant sur place elle regarda le ryb et dans son regard elle lui demandait l'autorisation de se poser à ses côtés.

-Puis-je ?

Arald guettait avec impatience la réaction du hibou au plumage ébouriffé.

Il resta 10 bonnes minutes sur sa branche, à observer les moindres battements d'aile de ce vif d'or. Un tel spectacle était très reposant à regarder. Lui n'avait plus de telles aptitudes depuis longtemps.
Après un certain temps, et comme la lune avait avancé sa course sans ralentir, il lui sembla bon de continuer sa route. Il se retourna pour mieux observer l'arbre. Seul quelques creux étaient éclairés, mais l'activité semblait battre son plein, car de nombreuses silhouettes surplombait la cime de l'arbre. C'était en effet le moment des vols de combats, et dans ces souvenirs, la première sortie se déroulait à la cime des arbres.

Il entendit un souffle à quelques mètres et se tourna en sursaut : c'était le hibou qu'il observait quelques minutes auparavant. Il pouvait mieux là distinguer maintenant. Elle avait une partie de ces primaires droite qui manquaient, peut-être suite à un combat, ce qui rendait l'exécution des précédentes cabrioles encore plus incroyable, mais qui là rendait plus bruyante au vol. Il avait certainement à faire à une guerrière, comme pouvait le laisser croire une cicatrice au visage en forme de V.

"Puis-je ?" Lui demanda-elle

Aussi belles soient les cabrioles, il ne se sentait pas d'aplomb pour une discussion avec cette inconnue. Il avait fort à faire et craignait d'être face à une combattante ayant raté sa vocation de charbonnier... un hibou à qui on avait plus appris la haine de l'autre que l'entraide dans un arbre où chaque tâche était essentielle.

"La branche ne m'appartient pas donc fais comme bon te semble ! Je n'avais pas prévu de m'attarder de toute façon."
Ezylryb regretta amèrement d'avoir parlé avec autant d'animosité, elle lui avait fait forte impression, offert un spectacle extraordinaire et lui, pour seul remerciement, n'était capable que de là repousser sans même là connaitre. Aussi, il changea rapidement de ton et repris calmement :
"Si je peux me permettre, bienvenue à toi. A qui ai-je l'honneur ?"

Il espérait de tout cœur qu'un sourire aurai raison de sa mauvaise humeur. Et pour souhaiter la bienvenue à cette chouette, il se décala légèrement sur sa branche, lui offrant une meilleure place pour se poser.



[author note] : Désolé pour la description de vif d'or... mais c'était trop tentant !!! :D
Si ça te dérange, je fais une modif... si c'est l'inverse, je risque fortement de te surnommer ainsi par la suite ;-)

Le ton brutal du vieux hibou déstabilisa Arald, qu'avait-elle fait qui méritait l'air de reproche qu'il lui adressait ? Peut-être la prenait-il pour une jeune frimeuse arrivée depuis peu ? Enfin bon, si il devait se croiser au Grand Arbre, il valait mieux pour lui que ce vieil emplumé apprenne à la connaître... peut-être serait-il un de ses rybs ? A moins que c'était un résident du Grand Arbre depuis longtemps...
La jeune Asio otus décida de ne pas se laisser démonter et resta en suspend dans les airs même si cela était un peu douloureux pour ses ailes.

Un exercice en plus. pensa-t-elle

A sa grande surprise, un sourire se dessina sur le bec du vieux ryb puis celui-ci lui adressa une nouvelle réplique beaucoup plus aimable:

-Si je peux me permettre, bienvenue à toi. A qui ai-je l'honneur ?
-Je vous remercie.

Arald se posa sur la place que l'autre hibou au plumage emmêler lui avait laissé sur la branche. Elle ne voulait pas l'avouer mais elle était épuisée par son exercice. La jeune hibou pris donc le temps de retrouver une respiration normale avant de répondre.

-L'honneur ? Aucun honneur pour moi...monsieur, je suis juste Arald.

En disant cela, elle tourna son regard vers la destination de Kunir, son enfance, sa famille adoptive... et où reposait le corps de son mentor Mohor le forgeron à qui elle n'avait même pas pu offrir une sépulture décente, devant s'enfuir alors que son mentor avait donné sa vie pour elle...
Oh oui, elle avait raison, il n'y avait aucun honneur sur elle...
Elle secoua la tête pour se remettre les idées en place avant d'observer son voisin de branche. Arald avait bien vue, que c'était un sage, tout dans son attitude le disait... il avait du faire de nombreuse bataille pour être couvert de cicatrices et être amputé d'une serre... mais après tout, la vie aussi avait marquée la jeune Moyen Duc.

-Et en ce qui vous concerne ? A qui ai-je l'honneur ?

Elle espérait ne pas froisser ce hibou, mais elle avait gardée des manières des fennecs de Kunir et avait encore du mal à s'adresser correctement aux rybs.

[pas de soucis pour le surnom ça me plait ^^]

-L'honneur ? Aucun honneur pour moi...monsieur, je suis juste Arald.

Et là voilà qui marquait un point. Pour tout dire, il était totalement d'accord avec elle. Les honneurs apportent bien souvent arrogance et mépris. Laissons donc les formalités derrière nous pour partir d'un bon pied, se dit-il.
La question semblait tout de même gêner Arald. Elle tourna la tête et l'espace d'un instant, il cru entrevoir un brin de tristesse, comme si un mauvais souvenir lui traversait l’esprit. Il connaissait bien cette réaction, car il en était lui aussi victime.

-Et en ce qui vous concerne ? A qui ai-je l'honneur ?

Ezylryb hésita longuement... son interlocutrice le dévisageait avec un air impressionné et cela le mettait mal à l'aise. Lui avouer sa place dans l'arbre n'aurai qu'accentué les choses.

-Je me nomme Ezyl lui répondit-il d'un ton hésitant.

Bravo, et voilà qu'il se mettait à mentir ! Il savait que cela n'aidait pas les choses, car tôt ou tard elle apprendrait la vérité. Et si il y avait bien une chose que Borron lui avait dit, c'est de ne pas renier son statut, ce qui correspondait à faillir à sa tâche. Il ajouta donc calmement :

-Ezylryb.

Il fut soulagé de n'observer aucune réaction de la part d'Arald. Comme si elle n'avait pas encore été introduite aux traditions de l'arbre.

-Je suis juste ici de passage, et je m’apprêtais à faire un tour en pleine mer. Ton visage ne m'est pas familier, tu es une nouvelle habitante de l'arbre ?

A vrai dire, sa présence était tout aussi reposante que ses acrobaties. Une chouette au grand cœur, il ne se trompait rarement à ce sujet. Et dire qu'il l'avais repoussé sans le moindre état d'âme !

[Author note] : comme tu as du t'en douter, je tente de minimiser ma place de ryb pour te tester et mieux te connaître sans que tu ne t'en doute. Je ne me rend pas compte que tu te doute bien que je suis ryb (d'où ta non réaction quand je te donne mon nom).
Toutes mes excuses pour la qualité faible de cette intervention... je n'ai pas eu d'idée claire... un peu tourmenté... et du coup, Ezylryb le sera lui aussi.

Alors comme ça, ce vieux hibou était bel et bien un ryb, le gésier d'Arald ne l'avait pas trompée, il la trompait rarement. Il avait semblé hésitant à lui avouer sa place de ryb au Grand Arbre, pourtant la jeune Asio otus savait que c'était un honneur d'être professeur de merveilleux endroit.
Ezylryb avait remarqué de suite qu'Arald était nouvelle venu au Grand Arbre, cela ne l'avait pas étonnée le moins du monde puisqu'elle avait passée de longues semaines à l'infirmerie et venait tout juste de commencer les entraînements. Elle n'était pas non plus surprise de ne jamais avoir croisé ce vieux ryb au Grand Arbre, après tout son plumage ébouriffé était le signe qu'il devait souvent voyager et affronter les tempêtes.
Arald décida de lui répondre après un petit moment de réflexion :


-En effet, Monsieur, je suis nouvelle venue ici. Je viens de Kunir, mon histoire est un peu compliquée... Je suis venue ici pour apprendre et devenir une Gardienne...

Sa voix pourtant déterminée se brisa soudain légèrement.


-Pourtant, ici il n'y a aucun Gardien Moyen Duc... alors peut-être ma place n'est-elle pas ici ? Je m'y sens pourtant plus que bien, presqu'autant que dans mon terrier à Kunir.

Sa voix retentissait de nostalgie, et elle se perdit une nouvelle fois dans la contemplation de la mer d'Hoolemer. Mohor avait-il raison ? Sa place était-elle réellement au Grand Arbre ? Arald se secoua les plumes, elle ne devait pas manquer de respect à ce ryb qui avait l'air si sage et patient.

-Excusez-moi de vous manquer de respect, Monsieur je suis un peu nostalgique de mon désert...

Elle espérait que sa réponse n'intriguerait pas trop le vieux sage, après tout des Moyens Ducs à Kunir, cela ne s'était jamais vu là-bas.
Une sensation étrange se répandait dans le gésier d'Arald depuis que le vieux Ezylryb s'était posé près d'elle, elle se sentait apaisée et en sécurité. Pourtant le vieux hibou ne payait pas de mine avec son oeil torve et sa serre en moins et pourtant Arald posait son regard de braise vers le vieux maître en espérant que ses propos ne l'avait pas dérangé.

-En effet, Monsieur, je suis nouvelle venue ici. Je viens de Kunir, mon histoire est un peu compliquée... Je suis venue ici pour apprendre et devenir une Gardienne...

De Kunir ? Cela faisait de nombreux cycles qu'il n'avait entendu parler du désert de Kunir. C'était un lieu de passage bien connu des troupes des sangs-purs, mais aucun combat ne s'y était déroulé. Le désert était surtout connu pour abriter de nombreuses chouettes des terriers... le genre d'espèce que les sangs-purs détestaient par dessus tout, soit disant car elles humiliaient le grand créateur en nichant au sol.
On y trouvait aussi quelques autres chouettes solitaires, ce qui était le cas d'un très bon ami, Mohor, avec qui il avait partagé son expérience pour la capture des meilleurs flagadants.
Mohor avait vécu il y a fort longtemps au grand arbre, mais les menaces d'une nouvelle guerre l'avait poussé à fuir... et Kunir lui avait semblé être le meilleur des emplacements : ce désert abritant de nombreux feus de brousse donnant des charbons tout aussi petit que fougueux. Il n'avait pas eu de nouvelles de son amis depuis quelques semaines déjà.
De peur de mettre dans l’embarras son compagnon de branche, il n'osa demander comment un hibou dans son genre avait atterri dans un désert. Les moyens-ducs étaient connus pour aimer la compagnie, qui se regroupaient en dortoirs pour passer l’hiver. Une histoire compliquée lui avait-elle dit ? Il n'en doutait pas... et peut-être qu'avec le temps et une confiance mutuelle, elle oserai lui en parler, et il se promis de l'aider.

-Pourtant, ici il n'y a aucun Gardien Moyen Duc... alors peut-être ma place n'est-elle pas ici ? Je m'y sens pourtant plus que bien, presqu'autant que dans mon terrier à Kunir. Excusez-moi de vous manquer de respect, Monsieur je suis un peu nostalgique de mon désert...

Sa voix semblait tout à coup plus fébrile, comme si elle n'était plus sûre de rien. Pourtant, une détermination de fer émanait de ses yeux d'or. Elle pris un long moment pour finir sa phrase.

« Il y a de nombreuses façons de servir le grand arbre lui répondit-il »

Le ton qu'il pris était très ferme. Il cherchait à donner de la confiance en les choix pris par cette hibou, qui semblait pourtant être la proie d'une grande incertitude.

« Crois-tu selon mon apparence que je suis plus apte à le servir ? Nous avons besoin d'autant de cœurs vaillants que le monde des chouettes est capable d'offrir.
Ne doutes surtout pas de ta valeur. Les moyens-ducs, de par leur plumage, sont connus pour être de bons traqueurs. »

Autant le dire tout de suite, Ezylryb compris qu'il venait de dire une bêtise bien plus grosse que lui. Pour être un traqueur, il fallait être discret. Et avec son plumage de feu, Arald n'était pas le genre de moyen-duc à pouvoir se camoufler sans être vue. Autant demander à un corbeau de se cacher dans la neige... l'effet aurait été le même.

« J'aimerai te présenter un ami, une chouette qui pourra sûrement t'aider à te sentir chez toi... (1). Mais avant tout, je dois remplir une tâche pour le grand arbre, rien de bien gratifiant... mais qui rendra service à bien des égard. Je dois relever des balises météorologiques que j'ai placé il y a peu sur le mer d'Hoolemer. »

Le vieux ryb était vraiment embarrassé d'interrompre sa conversation avec Arald. Et il savait que la laisser ainsi, seule avec ses incertitudes, risquait de mettre un coup au moral au moyen duc tout autant qu'à lui-même.

« Peut-être pourrais-tu m'accompagner. Il n'y a rien de mieux qu'un peu de pratique pour se sentir bien. La mer étant calme, tu n'as pas de cousis à te faire pour ton aile, et nous pourrions faire plus ample connaissance en chemin. »

[author note] :
(1) : l'idée est de te faire rencontrer Soren... pour un RP qui se déroulera chronologiquement après le RP que l'on est en train de faire. Mais à l'arrivée dans le creux de Soren, ce ne sera pas avec la personne cherchée que l'on parlera, mais avec sa sœur Eglantine.
Le voilà notre lien pour le RP entre Arald, Eg et moi :D

Ezylryb lui répondit sur un ton déterminé auquel Arald ne s'attendait, cela la surpris tellement qu'elle en minoucha pendant un instant. Après tout, il avait été songeur pendant un moment, il était donc normal que la jeune Moyen Duc en ai été étonnée.

- Il y a de nombreuses façons de servir le Grand Arbre !

Il avait rugit ces paroles de sa voix rauque qui fit ouvrir grand les yeux de la jeune hibou. Sans se soucier de la réaction qu'elle avait eu, le vieux sage reprit de plus bel :


- Crois-tu selon mon apparence que je suis plus apte à le servir ? Nous avons besoin d'autant de cœurs vaillants que le monde des chouettes est capable d'offrir.
Ne doutes surtout pas de ta valeur. Les moyens-ducs, de par leur plumage, sont connus pour être de bons traqueurs.

A ces paroles, et bien malgré elle, les plumes d'Arald se hérissèrent tellement quelle ressembla à un oursin pendant un cours instant. Alors qu'elle jetait un regard courroucé au ryb. Comment pouvait-il lui dire ça ? Elle avait beau être une Moyen Duc et pourtant elle ne pourrait jamais faire partie d'une famille de cette espèce. Son plumage flamboyant était beaucoup trop visible pour qu'elle ose espérer intégrer le squad correspondant à cette aptitude qu'elle ne possédait pas. Arald avait beau savoir que sa réaction était déplacée, après tout Ezylryb souhaitait juste lui prouver qu'elle aussi pouvait avoir son utilité au Grand Arbre. A cette pensée, son gésier se détendit et elle se calma instantanément, surtout que le scrome de Mohor venait d'apparaître.
Depuis qu'il s'était fait tuer dans le désert de Kunir pour lui sauver la vie, son scrome l'avait suivit jusqu'au Grand Arbre. Arald était persuadée qu'il voulait veiller sur elle jusqu'à ce qu'elle atteigne le but qu'il souhaitait qu'elle atteigne. Sauf que la jeune Asio otus ignorait le projet que Mohor lui consacrait mis à part qu'elle devait le réaliser au Grand Arbre. Lorsque Mohor, ou plutôt son scrome apparaissait, elle retrouvait son calme.
Elle reporta donc son attention sur les propos du vieux sage qui se trouvait toujours près d'elle sur la branche et que la présence calmait également, et bizarrement, la jeune Moyen Duc.

- J'aimerai te présenter un ami, une chouette qui pourra sûrement t'aider à te sentir chez toi... Mais avant tout, je dois remplir une tâche pour le grand arbre, rien de bien gratifiant... mais qui rendra service à bien des égard. Je dois relever des balises météorologiques que j'ai placé il y a peu sur le mer d'Hoolemer.

Lui présenter un ami à lui ? Sans savoir pourquoi Arald avait vraiment hâte, après tout elle ne connaissait que peu de monde au Grand Arbre depuis son arrivée. Elle n'avait rencontrée que quelques chouettes telles que Moonlight la jeune Tyto alba et sa compagne de creux Athéna la chevêche d'Athéna avec qui elle avait lié un beau début d'amitié pendant les entraînement avec la reine Barrane. Alors rencontré une nouvelle tête ? Elle en était pressée.
Le vieux ryb avait un travail a accomplir, elle espérait de tout gésier ne pas l'avoir mis en retard dans sa mission qui était de relever les balises qu'Arald arrivait à apercevoir sur la grande étendue d'eau scintillante de la mer d'Hoolemer.
A sa grande surprise le vieux hibou lui fit une proposition qui lui mit du baume au gésier.

- Peut-être pourrais-tu m'accompagner. Il n'y a rien de mieux qu'un peu de pratique pour se sentir bien. La mer étant calme, tu n'as pas de soucis à te faire pour tes ailes, et nous pourrions faire plus ample connaissance en chemin.

Alors comme ça Ezylryb lui proposait de l'aider, cela lui dégourdirait les ailes et lui remettrait le gésier en place, elle était en effet encore un peu tourmentée par l'apparition du scrome de Mohor qui n'était toujours pas repartit.


- J'espère ne pas vous avoir mis en retard pour votre tâche...monsieur, c'est avec plaisir que j'accepte de vous aider, je pense que ça me fera du bien au gésier. Et ça empêchera mes ailes de rouiller.

Elle déploya donc ses ailes de feu et sauta dans une vague en hululant de plaisir tout en frôlant l'eau puis elle revint vers la branche où Ezylryb était encore perché. Arald attendait le vieux hibou à moustaches en faisant du surplace, le scrome de Mohor planant à ses côtés.

Après avoir accepté sa proposition, elle pris son envol. Elle plongea à une rapidité fulgurante, tel un éclair qui frappe le sol. Elle braqua ses ailes à quelques mètres de la surface puis, projetée dans la première rigole, elle pris de l'altitude sans la moindre peine. Puis elle revint à sa hauteur, sûrement pour lui faire comprendre qu'elle l'attendait.

Sa réaction le fit sourire... il retrouvait en Arald le comportement qu'il avait étant jeune. Vive et toujours à la recherche de sensations fortes... un gésier bien accroché. C'est ce qui le réconfortait dans ses choix : elle se devait de ne pas rater sa vocation de charbonnière, et c'était à lui de la guider. Il fallait être fou pour devenir charbonnier, et il discernait cette folie en Arald sans le moindre doute.


"Je suis heureux que tu acceptes ma proposition avec autant d’enthousiasme, lui dit-il avec un large sourire. Mais ne t'épuise pas trop vite, nous avons un long chemin à faire avant l'aube."


Pour tout dire, il lui réservait quelques surprises pour la mettre à l'épreuve... et se réjouissait par avance de l'expérience qu'elle pourrait tirer de cette sortie. C'était une première pour lui de faire ses relevés accompagné de quelqu'un. Bien qu'Otulissa adorait découvrir le fruit de ses relevés, elle préférait ne pas s'aventurer sur le terrain.

Ils prirent donc la route sans plus tarder... et le début du voyage se déroula sans un mot. Arald semblait à nouveau perdu dans ses pensées, comme si le silence lui remémorait son désert de Kunir.

Ezylryb observa sa compagnon de route qui semblait encore une fois plongé dans ses interrogations. Elle n'avait pas confiance en ses choix, c'était certain. Si jeune et sans famille... il se devait donc de l'aider, de la guider.

Le vieux hibou ne tarda pas à la suivre et lui emboita le vol, lui passant devant afin de lui montrer la voie. Bien entendu, il l'avait prévenu que le voyage serait un peu long mais malgré ses ailes un peu douloureuses, Arald n'aurait pas pu refuser une telle aventure, de plus cela lui ferait un excellent entraînement.

Ils volèrent donc un moment en silence, la jeune Asio otus sentait le regard observateur du sage qui volait à ses côtés. Sans s'en rendre compte, les pensée d'Arald se redirigèrent vers Kunir, sa mère Rem lui manquait terriblement, tout comme Rus et sa petite sœur Ullie qui, à l'heure qu'il était devait surement galoper joyeusement dans le désert. La jeune Moyen Duc glissa son œil aux couleurs des flammes sur ses pattes musclées et déplumées, elle repensa au course à pattes qu'elle faisait avec sa sœur, elles passaient des nuits entières à parcourir Kunir quand Arald ne savait pas encore voler.
La jeune hibou au plumage de feu reporta son attention sur son vol tout en observant Ezylryb à la dérobée... qu'allait-il lui réserver ? Une lueur amusée brillait dans ses yeux ce qui intrigua Arald au plus au point.

Une chose était sure, Arald avait hâte d'apprendre, elle était persuadée qu'à fréquenter le vieux sage ne pouvait lui faire que le plus grand bien. Et elle était pressée qu'Ezylryb lui annonce le programme, serait-elle à la hauteur ? Arald trembla légèrement à l'idée de décevoir le vieux hibou à moustaches. Étrangement, la façon d'être de ce vieillard lui rappelait son maître Mohor le Grand Forgeron...

Le mécanisme des balises était simple :
Une branche était fixée par le fond et était le point d'attache d'une balise plate disposant d'un fanion. Cette balise mesurait les vents avec une grande précision.
Une autre balise libre, celle-ci immergée, mesurait les courants.
Le tout était attaché par une ficelle suffisamment longue pour dériver des cycles entiers sans manquer de mou.
Le but d'un relevé était simple : il fallait attraper le fanion et relever les déplacements par rapport à la balise fixe. Une fois les informations relevée, il suffisait de remettre les balises dérivantes auprès de la fixe.

Il sorti subitement des rangs pour plonger en direction de la première balise. De par sa petite taille, il pris une vitesse folle. Les conditions météorologiques étaient douces ? Qu'à cela ne tienne : il allait donc bousculer ses habitudes et faire un vol de capture sans l'aide des courants ascendants. Au maximum de sa vitesse, il attrapa ce fanion comme il l'aurait fait avec un charbon puis repris de l'altitude à l'aide d'un vol battu énergique.

Comme ses craintes le laissait prévoir, la balise mobile n'avait perdu que quelques envergures moyennes (1). Les courants étaient calmes ces temps-ci, et le peu d'activité météo n'aidait pas. Mais il ne fallait pas perdre espoir, et les nombreuses autres balises pouvaient toujours lui réserver quelques surprises.
Il leva les yeux au ciel, et aperçu Arald cerclant au dessus de lui. Elle semblait surprise... pour tout dire, son action avait eu l'effet escompté : Arald était sortie de sa mélancolie... et semblait très curieuse de cette manœuvre.

"Regarde, lui dit-il... la balise n'a pas bougée beaucoup... il faut donc en conclure qu'il n'y a eu ni courant, ni vent à cet endroit. Mais une absence de résultat, c'est un résultat... chuintement de scientifique ! (2)"

Ezylryb regretta l'absence d'agitation... car le mouvement des vagues rendait la capture des balises beaucoup plus périlleuse... et donc beaucoup plus amusantes. Ca aurai été un bon entrainement pour sa compagne de route.

Aussitôt les mesures faites et sans un mot, ils reprirent la route en direction d'une autre balise non loin de là. Ce n'était pas la première fois qu'Ezylryb faisait ses relevés et une sorte de routine s'était instaurée, un parcours habituel et efficace qui lui permettait de boucler son tour en quelques heures à peine.
Cette fois-ci, Arald le suivait de près, sa manœuvre précédente l'avait peut-être légèrement déroutée, mais elle semblait toujours autant concentrée, comme si elle craignait de le décevoir.

"Tu comprendras que la partie la plus amusante reste la capture des fanions... un bon entraînement et je compte bien t'y faire participer."

Il esquiva un bref sourire, puis repris :

"Et la prochaine balise est pour toi."

Et quelques battements d'ailes plus tard, ils se trouvèrent à l’aplomb de celle-ci. Le vent brillait toujours par son absence et leur permettait de glisser silencieusement au dessus de cette mer d'huile.

"A ton tour ! Lui dit-il."



(1) L'envergure moyenne est l'unité de mesure utilisée par les scientifiques de l'arbre : elle correspond à la moyenne de l'envergure de 5 espèces de chouette adulte parmi les plus communes : l'harfang, le grand-duc d'Europe, l’effraie des clochers, la chevêche elfe et la chouette des terriers. En unité métrique, on appelle cela... le mètre :-D
(2) A traduire par : parole de scientifique.


Author note : Ultra méga hyper désolé pour la qualité un peu brouillon de cette intervention... j'ai vraiment pas réussit à faire mieux.
Si tu as des suggestions, n'hésites surtout pas ;-)

Arald observait Ezylryb avec intérêt. Chacun de ses mouvements révélaient une aisance que seule une vie pleine de danger pouvait en être le facteur. Chaque mouvement de plume était calculé, chaque changement de cap était désiré. Jamais le vieux sage ne se fit surprendre par une des rares bourrasques qui surgissaient de temps à autre dans le ciel sans vent de cette nuit. Ezylryb avait plongé vers l'une des balises qui jonchait la mer d'huile, il se tourna alors vers Arald avec un air malicieux brillant dans ses yeux. Il lui dit alors :


-Regarde... la balise n'a pas bougée beaucoup... il faut donc en conclure qu'il n'y a eu ni courant, ni vent à cet endroit. Mais une absence de résultat, c'est un résultat... chuintement de scientifique !

La jeune Asio otus chuinta à cette réflexion, elle comprenait très bien l'humour ironique du vieux sage qu'elle suivait au dessus de la mer. Elle ne songeait déjà plus à ses blessures sur ses ailes, elle avait tellement hâte d'apprendre.
La chasse aux balises continua, et Arald suivait de près le maître afin de comprendre chaque mouvement nécessaire pour la mesure des balises. La manœuvre était complexe mais petit à petit la jeune Moyen Duc commençait à comprendre et prenait de l'assurance. Tandis qu'ils volaient toujours au dessus de l'eau, Ezylryb se tourna de nouveau vers Arald et lui dit sur le ton d'un vrai professeur mais avec toujours ce petit amusement et lui dit :

-Tu comprendras que la partie la plus amusante reste la capture des fanions... un bon entraînement et je compte bien t'y faire participer.

Il ajouta après un bref sourire et un regard vers elle :

-Et la prochaine balise est pour toi.

Arald eut à peine le temps de s'étonner, qu'ils étaient déjà au dessus de la balise. Ezylryb lui faisait-il réellement confiance pour relever la balise ? Était-ce un test ? Aurait-elle assez de force et de cran pour réussir ? Le courage commençait à quitter son gésier mais soudain la jeune Asio otus réalisa que ses ailes ne lui faisaient pas encore mal et qu'elle avait réussis à suivre Ezylryb sans s'en rendre compte jusqu'au milieu de la Mer d'Hoolemer. Les deux hiboux de tailles différents planaient au dessus de la balise, c'est alors que le vieux sage lança de sa voix tonitruante, comme pour l'encourager :

-A ton tour !

C'est alors que, sans réfléchir, Arald se rendit compte qu'elle savait ce qu'elle avait à faire. Elle replia ses ailes et fonça vers l'eau dans un élan où elle avait l'impression de ne plus voir ce qui se passait autour. Son attention était toute entière focalisée sur la balise qu'elle devait relever. Alors qu'elle se rapprochait dangereusement de l'eau, elle déploya ses ailes d'un coup sec afin de freiner sa descente, elle ressentie comme un éclair de douleur dans ses ailes encore trop fragile mais n'y pris pas garde. La Moyen Duc stabilisa sont vol au dessus de la balise. Celle-ci n'avait pas bouger de plus d'un quart d'envergure. Elle le signa en le hululant vers le vieux hibou planant au dessus d'elle.
Elle attendait la suite des instructions.

Ezylryb eu un sourire au bec en observant la manoeuvre parfaitement exécutée de sa compagne de route. Elle enchaina un piqué qui se termina en une chandelle, cet exercice était bien connu des jeunes gardiens, pour casser la vitesse accumulée lors du piqué.
Juste après avoir récupéré la balise, elle lui annonça d'un hululement que la balise n'avait dérivée que trop peu. C'était une certitude, la sortie n'allait pas lui apporter d'informations. Mais l'entrainement qu'il allait prodiguer à cette jeune recrue avait apporté une belle surprise à la monotonie d'un relevé de balise.

Pour cela, il avait bien quelques astuces pour mettre à l'épreuve les plus robustes, mais surtout les trop confiants. Arald, à défaut d'être confiante en elle, avait trop confiance en son vol. Elle connaissait les ascendences, pour sûr, mais connaissait-elle les vents de creux de vagues, ou même le vol de sous-niveau ? Il y avait de nombreuses techniques propres au vol en pleine mer et il se devait de lui apprendre à se préparer au pire.

"Parfait, ta manoeuvre n'a pas dévié de la trajectoire idéale ! On aurai dit que tu as fait ça toute ta vie. Après une telle capture, nous annonçons "la balise n'a bougé que d'un quart d'envergure, ainsi nous dit Glaucis". C'est une strophe du manuel "des vols et météo", on y apprend beaucoup sur les techniques de vol."

Ezylryb piqua en direction de la moyen duc puis vrilla à quelques mètres d'elle. Les perturbations qui en résulta lui permis de prendre un meilleur appuis au vent. En écartant ses ailes, le vent tourbillonnant s'engouffra dans ses vieilles plumes dans un sifflement strident. Il s'arrêta net dans un fracas assourdissant.

"On appelle cela le vol par création d'appuis. Suis-moi, lui dit-il amicalement, je vais t'apprendre quelques petites astuces de charbonniers."

Il prirent donc la direction de la balise suivante... Pour tout dire, il choisi cette balise avec beaucoup de soin, connaissant les perturbations que l'on pouvait y croiser. Il n'y a rien de mieux pour la mettre à l'épreuve se dit-il.

-Parfait, ta manœuvre n'a pas dévié de la trajectoire idéale ! On aurai dit que tu as fait ça toute ta vie. Après une telle capture, nous annonçons "la balise n'a bougé que d'un quart d'envergure, ainsi nous dit Glaucis". C'est une strophe du manuel "des vols et météo", on y apprend beaucoup sur les techniques de vol.

Arald fut heureuse que le vieux ryb soit content de sa manœuvre. Aucune vanité dans la fierté qu'elle ressentait, juste le plaisir de se faire féliciter et d'apprendre. La Moyen Duc n'en demandais pas plus, et qu'importerait ses échecs, elle recommencerait jusqu'à ce que le vieil hibou soit satisfait. La femelle au plumage de feu nota intérieurement le nom du manuel qu'Ezylryb venait de citer afin de le consulter à la bibliothèque. Peut être que cela ne lui plairait pas, mais elle voulait essayer, Arald était ouverte à tous les apprentissages.
Tout en planant doucement, elle continuait d'observer le Petit Duc afin de pouvoir comprendre au mieux les mouvements qu'elle devait effectuer. La manœuvre qu'il réalisa remplis les yeux oranges d'Arald d'étoiles. Cette acrobatie semblait tellement compliquée, mais tellement pratique, le chétif hibou se mouvait aisément dans la tourmente du vent, sans aucuns efforts apparents.

-On appelle cela le vol par création d'appuis. Suis-moi, je vais t'apprendre quelques petites astuces de charbonniers.

Sans attendre, la jeune Asio otus le suivit vers la prochaine balise. Son gésier l'averti que ce qui allait suivre serait sûrement très instructif pour elle. La femelle aperçu rapidement la balise, voulant faire au mieux, elle s'élança pour aller relever sa position.
Cela ne se passa pas comme prévu.
Quelle idiote, elle avait été incapable de sentir le vent, pourtant maintenant, prise dans la tourmente, elle regrettait amèrement son manque d’inattention.

Stupide !

Elle ne pouvait s'en prendre qu'à elle, trop d'impatience, ça lui servira de leçon. Arald comprit rapidement que lutter contre les vents ne l'aiderait pas, au contraire. La jeune femelle avait l'impression que ses ailes encore fragiles allaient être déchirées.

Autant pour la reprise de l'entraînement...

Allait-elle encore être alitée pendant plus d'un mois ? Hors de question ! La rage fit réflechir la Asio otus encore plus vite. Déjà se détendre... et après ? Arald, se rappela la présence d'Ezylryb. Alors le calme s'empara d'elle. Le vieux hibou semblait connaître chacun des vents, elle ne craignait rien, elle le savait. Se laissant entraîner plus loin, elle attendit que le maître se décide à lui donner la leçon. L’apprentissage se faisait par n'importe quel moyen, Arald avait appris cela pendant la traversée du désert de Kunir. La jeune Asio otus, patienta, attendant la suite de la leçon. Ce qui ne l'empêcha pas de se poser des questions de base : fallait-il qu'elle se place d'une certaine façon ? Sans aucun doute, mais laquelle ? Utiliser son gouvernail, il allait sans dire. Son gésier commençait à être retourné, Arald pria Glaucis que la leçon reprenne rapidement sinon elle allait regurgitée. Résignée, la Moyen Duc fixa Ezylryb, prête pour recevoir les intructions.

Le vol jusqu'à la nouvelle balise fut de courte durée, à tel point qu'ils n'eurent pas le temps d'échanger de conversation. C'était le but caché de cette formation, de tester Arald. Mais il espérait ne pas trop horrifier ce qu'il espérait être sa nouvelle recrue... "Papy la poisse", c'était le nom que certains de ses anciens élèves lui avait donné. Non, il ne le faisait pas exprès. C'était son rôle après tout, que de former les chouettes à toute éventualité, y compris les vents de tempête. Alors si il y avait des accidents, il les assumait volontiers et portait avec plaisir le rôle du Ryb mesquin et sans gènes.

Aussitôt la balise suivante à vue, la moyen duc s'élança. Il ne s'était donc pas trompé, elle confondait formation et précipitation. Il valait mieux pour Arald qu'elle apprenne aujourd'hui, plutôt qu'elle chute à la première bourrasque.
Il observa donc le vol d'Arald, calmement, minutieusement. Allait-elle défier tous les pronostics ? Il l’espérait tout au fond de lui. On apprend de nos erreurs... mais réussir du premier coup, tout naturellement, n'est-ce pas l'espérance de tout un chacun ?

REPONSE EN COURS....