Loki était tout juste rentré d’une mission en solitaire lorsqu’il la vit pour la première fois. Oh, on lui en avait souvent parlé, pourtant ! Un étrange personnage, d’ailleurs. Une véritable légende vivante, surtout au Grand Arbre. Il venait de rencontrer pour la première fois de sa vie la jeune Maxi, cette pie marchande qui voyageait de royaume en royaume pour échanger ce qu’elle avait sous la patte.

Ce jour là, elle était accompagnée de son assistante, Bubble. Toutes deux avaient installé leur stand près d’un nœud de l’Arbre, carrefour à mi chemin entre la bibliothèque, l’infirmerie et le réfectoire. L’endroit idéal, qu’elles réservaient chaque saison, car lieu de passage, et donc de clients potentiel.

Le moyen duc, curieux, s’approcha un peu d’elles. Bubble s’activait pour sortir des marchandises de leurs réserves, cachées dans d’immenses baluchons de tissu rouges et vert, vestige de la culture des Autres, sans aucun doute. La pie était en effet friande de ces trésors des temps passés, et s’appliquait à les diffuser dans les royaumes au prix d’or.

Loki ne voyait que des bibelots inutiles, pourtant. Il s’approcha de Maxi. Elle braillait l’affaire du siècle à chaque client qu’elle avait en face d’elle. Il leva les yeux au ciel. La pie portait d’étranges bracelets de métal dorés autour de ses pattes, et un large bandana sur la tête, qui lui donnait un air cocasse. Loki sourit et attendit son tour. Qui sait ? Peut-être qu’elle aura quelque chose d’intéressant dans ses babioles ? Le moyen duc était d’humeur badine, aujourd’hui. Et très, très curieux.
- Bonjours mes demoiselles ! Quel succès, cette saison, n'est-ce pas ?

Très court, mais c'est l'entrée en matière :3

Maxi installait son étalage. Son assistante, Bubble, était dans un coin en train de se nettoyer les plumes. Quel fainéante... Elle ne pourra jamais assurer ma succession, si elle est toujours dans un coin à rien faire!

- Hé Bubble! Aide moi à sortir la marchandise! J'y arriverai jamais si tu reste dans un coin à rien faire!

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Les Gardiens étaient attroupés devant le grand étalage de Maxi. Celle-ci braillait les affaires du siècle aux chouettes et hibous qui passaient. Un hibou moyen-duc s'attarda devant la pie, et demanda:

- Bonjours mes demoiselles ! Quel succès, cette saison, n'est-ce pas ?

Maxi répondit du tac-au-tac:

-Oui! Un grand succès! Dis, tu pourrais pas venir me voir plus tard? J'aurais quelque chose à te demander! Et à toi aussi! Oui, toi là bas! Oui c'est bien de toi que je parle, le harfang! Oui, toi, celui qui est blanc comme de la neige, avec un disque facial qui ressemble à celui d'une effraie!

Le harfang en question se retourna et acquiesça d'un signe de tête.

Il y avait du vent, ce jour là. Pas mal de vent, d’ailleurs. Sulken avait les plumes toutes ébouriffées. Oh, elle en avait cure, testant ses limites sur les dalots et les rigoles de pluie. L’effraie grise sentait son gésier frissonner, tellement les risques qu’elle prenait exaltaient son petit cœur d’effraie. C’était ainsi qu’elle se sentait réellement libre, en pleine nature, seule. Libre d’être et d’agir, et penser et de faire.

Cependant, l’agitation peu habituelle du Grand Arbre la fit perdre sa concentration plusieurs fois. Exaspérée, mais également curieuse, l’effraie Amazone décida d’aller voir ce qu’il se passait.

Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu’elle vit son vieil ami et tuteur Loki qui regardait, tout curieux lui aussi, les marchandises de Maxi la pie. L’oiseau criait à tue-tête pour échanger ses babioles, et avait même réussi à attirer le moyen duc au plumage anthracite. Un exploit, sachant qu’il évitait la foule, même s’il essayait de faire des efforts depuis son installation au Grand Arbre.

Sulken se posa sur une branche, un peu au dessus du stand tenue par Maxi et son assistante, surplombant la scène.
- Bonjours mes demoiselles ! Quel succès, cette saison, n'est-ce pas ?
-Oui! Un grand succès! Dis, tu pourrais pas venir me voir plus tard? J'aurais quelque chose à te demander! Et à toi aussi! Oui, toi là bas! Oui c'est bien de toi que je parle, le harfang! Oui, toi, celui qui est blanc comme de la neige, avec un disque facial qui ressemble à celui d'une effraie!

Sulken haussa un sourcil. ça sentait la mission à plein nez, là. Maxi cherchait-elle à nouveau d'autres gardiens pour allez récupérer d'autres de ses fournitures laissées par la pie dans son repère ? L'effraie aux yeux bleus ricana gentillement :
-Attention , les gas... Vous ne savez même pas dans quoi vous allez vous faire embarquer !

Elle sourit, et entreprit de se lisser négligeaient les rémiges de son aile gauche, encore quelque peu ébouriffées, par ses cascades aériennes, d'un air désinvolte.

Aldo volait. Il se percha sur une des plus hautes branches du Grand Arbre, et regarda la Mer de Hoolemer. Les balises que Ezylryb jetait à la mer pour savoir... Aldo ne savait plus quoi. Il était tellement plongé dans ses pensées, quand le vieux Ryb racontait quelque chose à propos de vents qu'il ne sait plus. Il s'envola et plongea en piquet, puis redressa juste avant de s'écraser sur un îlot rocheux. Il retourna à son creux, se lissa les plumes, et partit voir l'attroupement de chouettes à L'Arbre. La pie Maxi était revenue, et braillait les affaires du siècle aux chouettes et hiboux qui passaient. Aldo n'était pas très attiré par ce brouhaha: il préférait le calme et le doux bruit des vagues de la Mer d'Hoolemer s'écrasant mollement contre les rochers avoisinant la demeure des Gardiens. Il surprit une conversation entre un hibou moyen duc, et Maxi la pie:

- Bonjours mes demoiselles ! Quel succès, cette saison, n'est-ce pas ?
-Oui! Un grand succès! Dis, tu pourrais pas venir me voir plus tard? J'aurais quelque chose à te demander! Et à toi aussi! Oui, toi là bas!

Aldo ne sut pas tout de suite que Maxi l'appelait pour lui dire quelque chose. Après tout, qu'est ce qu'une pie comme Maxi voudrait dire à un harfang comme Aldo? Rien à part encore une affaire du siècle.

-Oui c'est bien de toi que je parle, le harfang! Oui, toi, celui qui est blanc comme de la neige, avec un disque facial qui ressemble à celui d'une effraie!

Le harfang tourna sa tête direction la pie et la regarda pendant un court moment, et hocha la tête en guise de réponse. L'effraie aux yeux bleus, Sulken, que Aldo connaissait depuis peu de temps, ricana gentiment :

-Attention , les gars... Vous ne savez même pas dans quoi vous allez vous faire embarquer !

Elle sourit, et entreprit de se lisser négligeaient les rémiges de son aile gauche, pendant que Aldo la regardait, puis il s'envola direction son creux.

La pie lui répondit de suite, avec une vivacité de voix et d’esprit rare, qui décontenancèrent un instant le moyen duc :
-Oui! Un grand succès! Dis, tu ne pourrais pas venir me voir plus tard? J'aurais quelque chose à te demander! Et à toi aussi! Oui, toi là bas!

Loki se retourna. Derrière lui, un harfang passait, tranquillement. Il ne su pas tout de suite que c’était lui qu’on appelait.
-Oui c'est bien de toi que je parle, le harfang! Oui, toi, celui qui est blanc comme de la neige, avec un disque facial qui ressemble à celui d'une effraie!

Il tourna finalement la tête en direction de Maxi, incrédule. Puis, docilement, il hocha la tête. Loki leva les yeux au ciel un instant. Soupirant, il lâcha d’une voix rauque et basse :
- C’est d’accord… Je viendrai dans une heure.

Un bruissement d’aile lui fit lever la tête. Au dessus d’eux, à demi cachée des regards, se tenait Sulken, sa jeune amie, qui pouvait observer la scène à loisir. Bien que portant tout un tas d’accessoires, la jeune effraie lui avait souvent dit à quel point elle détestait Maxi, à l’instar d’Outilissa, parce que la pie vendait des bling-blings qui ne servaient à rien, et qu’elle n’avait même pas acquit loyalement, mais seulement par petits larcins dans les ruines et les habitations abandonnées.

Loki, lui, trouvait tout de même que c’était un concept sympathique, même s’il était en général mal à l’aise avec les échanges. L’effraie aux yeux bleus croisa son regard, et sourit. Puis, elle se moqua, toujours souriante :
- Attention, les gars... Vous ne savez même pas dans quoi vous allez vous faire embarquer !

Loki haussa un sourcil. Vraiment ?
- Et le sais-tu, toi ?

L’effraie grise s’en était retournée se lisser négligemment les plumes de son aile. Penchant ainsi la tête à gauche, elle dévoilait l’immense marque bleue qu’elle avait sur la joue droite. Loki savait que, derrière cette peinture blue, se cachait une cicatrice que Sulken ne voulait plus voir.

Le moyen duc attendit la réponse de son amie, oubliant totalement Maxi et l’harfang derrière lui, ne sachant même pas si ce dernier était reparti, ou non.

Maxi ramassa le reste de ses babioles, et s'envola pour un grand creux douillet. Elle posa son sac et demanda à Bubble de bien vouloir la laisser en paix quelques minutes.

Ces minutes ne durèrent que quelques secondes. Le harfang à qui Maxi avait demandé de venir la voir revenait, des serres de combat usées sur ses serres. Il se posa brutalement dans le creux, et Maxi ne put s'empêcher de rouspéter:

-Oh! Tu pourrais pas te poser plus doucement?! On ne s'entend plus penser! Non mais!

Maxi se leva, se retint de mettre un bon coup de patte au harfang, et soupira:

-Désolée. Bon. Ton ami le moyen doc, il fait quoi? Il est où? Ah tiens! Il arrive!

La pie attendit qu'il se pose, et déclara:

- Votre mission sera d'aller me chercher les objets que j'ai oublié dans mon creux, dans la forêt d'Ambala!

Son ami arqua un sourcil, perplexe.
- Et le sais-tu, toi ?
- Bien sûr que je le sais ! Qu’est-ce que tu crois ?

Elle sourit, voulant ménager le mystère. Et oui, elle était comme ça… Toujours à vouloir jouer sur les mots, les paroles, les intonations. Elle se décida finalement.
- Disons… que j’ai des yeux et des oreilles qui trainent un peu partout… Et que ce n’est pas la première fois que notre chère Maxi demande de l’aide pour ses quêtes…

Puis, sans rien dire de plus, elle s’envola. Se posant devant le creux qu’occupait Maxi lorsqu’elle ne vendait pas ses marchandises, elle attendit la suite. Quelques minutes plus tard, Maxi revenait, radieuse.

Elle s’installa dans son creux, et attendit l’arrivée des deux jeune mâles. Sulken reconnu bientôt, au loin Aldo, qui revenait, vêtu de serres de combat toutes émoussées. La jeune femelle leva les yeux au ciel.
-Oh! Tu ne pourrais pas te poser plus doucement?! On ne s'entend plus penser! Non mais ! Désolée. Bon. Ton ami le moyen doc, il fait quoi? Il est où? Ah tiens! Il arrive!

Quelques secondes plus tard, un moyen duc se posait lui aussi dans le creux. La jeune métis déplia ses ailes, et descendit en vrille pour se poser près de Loki.
- Votre mission sera d'aller me chercher les objets que j'ai oublié dans mon creux, dans la forêt d'Ambala!

Sulken ricana. Elle n’aimait pas énormément la marchande. Et même si elle vouait une énorme complicité à Loki, elle ne se sentait pas prête ) partir avec lui pour ce genre de mission.

Aldo s'envola pour son creux et prit des vieilles serres de combat qui traînaient. Il les installa rapidement sur ses serres et chercha le creux de Maxi pendant quelques minutes. Il le trouva enfin au bout d'un quart d'heure et se posa, apparemment en avance dans le creux de Maxi. Les serres de combat firent un horrible et bruyant claquage quand le harfang se posa sur le bois de l'Arbre. Maxi rouspéta de sa drôle de voix:
-Oh! Tu pourrais pas te poser plus doucement?! On ne s'entend plus penser! Non mais!

La pie se leva et soupira:
-Désolée. Bon. Ton ami le moyen doc, il fait quoi? Il est où? Ah tiens! Il arrive!

Le Moyen Duc en question se posa et Maxi déclara:
- Votre mission sera d'aller me chercher les objets que j'ai oublié dans mon creux, dans la forêt d'Ambala!

Aldo se lissa rapidement les réminges et répondit par un simple "D'accord".

- Disons… que j’ai des yeux et des oreilles qui trainent un peu partout… Et que ce n’est pas la première fois que notre chère Maxi demande de l’aide pour ses quêtes…

Et elle s’envola, comme ça, sans donner plus d’indication, laissant Loki dans le flou le plus total. Il pinça du bec, frustré. Qu’est-ce qui l’attendait ? Un instant, il fut tenté de prendre Sulken en chasse pour lui faire cracher des indices… Mais c’était peine perdue. Le jeune mâle moyen duc était certes très agile et puissant en vol, mais son amie effraie était d’autant plus agile et rapide que lui. De plus, elle savait parfaitement dans quels endroits se cacher, et comment disparaître pendant des heures.
Soupirant de lassitude et de frustration, Loki décida d’aller faire un tour aux cuisines. Il fut au réfectoire en un rien de temps, et demanda quelque chose à emoporter. Le chef lui-même l’accueilli en personne.
- Bonsoir Loki… Qu’est ce qui te tente, en cette belle soirée ?
- Bonsoir... J’aurais voulu quelque chose de simple à emporter.
- Quelque chose de frugal, en somme ?
- Qui tient au corps, quand même. Je risque de partir en mission.
- Oh, je vois… Le parlement ?
- Non…

Loki inspira, avant d’avouer, mi gêné, mi angoissé par ce qui l’attendait avec cette marchande pour le moins douteuse.
- Maxi.

Le cuisinier lui fit un pauvre sourire :
- Oh, je vois, répéta-t-il encore une fois. Tiens, je te fais un nems de poissons. Ce n’est pas salissant, mais c’est petit et pratique.
- Je te remercie.

Loki prit l’espèce de pâte feuilletée dans lequel tout un filet de poisson –de la dorade ou de la sardine, peut-être – était fourré. Il salua la chouette de l’aile, et s’envola en direction du creux de repos de Maxi, avalant son casse-croute en chemin. Il fut accueillit avec joie et bonheur par la pie.
Aldo, lui, était déjà là, prêt à partir, les serres de combats aux pattes. Loki regarda un instant les siennes, rétractées. Il ne les gardait sur lui que très rarement, mais venait tout juste de rentrer de mission, et ne les avait pas encore retiré.


Maxi alla droit au but :
- Votre mission sera d'aller me chercher les objets que j'ai oubliés dans mon creux, dans la forêt d'Ambala !

Chic… Se dit ironiquement Loki…
- D’accord, fit passivement Aldo.
- Très bien… Mais vous venez avec nous ! fit Loki.

Il eut un petit sourire victorieux, lorsqu’il ajouta :
- Il faut bien quelqu’un pour nous guider jusqu’à votre creux… Ambala est grande, tout de même.

[On conclue sur une réponse de Maxi et on lock ?]

- D’accord, fit passivement Aldo.
- Très bien… Mais vous venez avec nous ! fit Loki.

Maxi le regarda, pendant un petit moment. Le Moyen duc eut un petit sourire victorieux, lorsqu’il ajouta :

- Il faut bien quelqu’un pour nous guider jusqu'à votre creux… Ambala est grande, tout de même.
- Heu... Je ne peux pas. Il faut vraiment que je repose, après cette dure journée. Allez partez! Et c'est dans un grand sapin le creux. C'est un des plus haut, mais le creux est très bas.

La pie regagna son nid, et fit signe aux chouettes de partir.

Je locke, comme convenu ;)