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♣ CHAPITRE 5 - UNE ALLIANCE IMPROBABLE

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MessageSujet: Re: CHRONICLE   CHRONICLE - Page 2 Icon_minitimeSam 11 Jan - 4:15

Aiko



-Alors, est-ce-qu'elle a été si pénible à endurer?

-C'est mon amie, Aiko, me répond Jenny. Je n'y serais pas allée si je savais que c'allait être nul.

Je fixe tout en volant ses yeux étranges. Ils ne sont ni ronds, ni longs. Il donnent l'impression de venir d'une contrée lointaine, avec leur petit air oriental.
Et puis, il a leur couleur. Le vert, avec un peu de kaki autour.
Malgré tout, ce n'est pas la plus bizarre que j'ai vue.
Exceptée la tienne, Joli Cœur.
Tu me fais pitié.
La mère de Jenny, dont je ne me rappelle plus le nom, est une Ninoxe d'apparence normale, quoiqu'un peu dépenaillée. Dans son espèce, la plupart des gens on les yeux jaune-verdâtre. Mais elle, elle semble avoir un héritage rare et étrange dans son code génétique, car elle des iris d'un beau vert d'eau. Je connaît beaucoup de gens qui auraient été prêts à tuer pour avoir des yeux pareils. Auraient été, car depuis le décès de son compagnon, ses yeux ne sont plus aussi vifs et alertes qu'auparavant. Ils sont creux et ternes.
Le père de Jenny, Arn Sakknüssen, un nordique, a succombé à une infection prodigué par un animal quelconque, peu après la naissance de sa dernière enfant. Il avait donné, malgré tout, à Purnia (le nom de la mère me revient en tête d'un coup), trois autres enfants, toutes filles, toutes nées de la même couvée. Toutes dotées des yeux de leur mère, au contraire de Jenny. À mon souvenir, elles s'appelaient Esma, Lydia et Waverly. J'ai froncé les sourcils lorsque Jenny m'a dit leur nom en me les présentant. Des noms peu communs. Elle m'a dit que Purnia avait trouvée leur prénoms en fouillant dans des livres des Autres.
Après qu'Arn soit décédé, Jenny m'a simplement dit que la réaction de sa mère avait été «qu'elle avait arrêtée de chanter».
D'après elle, Purnia chantait toujours. Des airs de montagnes aux berceuses en passant par les chansons à réponses, elle emplissait la pièce de sa voix de soprano.
J'entend parfois aussi Jenny chanter. Elle endort Cerise avec des airs qui promettent des jours meilleurs. Elle se fredonne des notes à soi-même. Elle tente de me faire chanter, car à ce qu'il paraît, je suis un très bon baryton.
Heureusement que tu ne t'étire pas trop dans tes pensées utiles.
Et qu'est-ce que je suis supposé faire pour satisfaire Son Altesse royale?
Ta mission.
On en reparlera ce soir.
Mais je ne croit pas en avoir l'occasion, car ce soir, nous recevons des invités.
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Astrid
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MessageSujet: Re: CHRONICLE   CHRONICLE - Page 2 Icon_minitimeDim 12 Jan - 3:56


-Tu devrais aller passer un coup dans le ruisseau, Aiko. Je crois que ça fait quelques jours que tu ne t'est pas lavé.

J'observe mes plumes grasses, et, à travers l'eau, j'aperçois mon reflet. L'air hagard, avec mon plumage dans tous les sens.
Tu joue à fond la carte de la séduction, dis-donc.
Seulement quand il y a du public. Et on les reçoit dans une heure.
Je suis le conseil d'Arielle et fait trempette dans la petite rivière qui borde sur le bord du nid de Rogvir. Lorsque j'en aperçois, je pêche un ou deux petits poissons qui n'ont pas compris que ma présence était dangereuse. Le temps de les engloutir, les autres se sont sauvés.
Je regarde autour de moi. Jenny est partie, tout de suite dès notre arrivé, se préparer avec les autres femelles de la famille. Elle cuisinent et se parfument, grâce à Nara. Elle ramasse toujours des baies au cours de l'année.
Les mâles se préparent aussi, d'une certaine manière. Moins sérieusement que les femmes, ils boivent tous un coup avant d'endurer les invités. Cette fois-ci, ce ne sera pas si pire que cela.
À chaque fois que l'ont vient, soit moi et la famille de Korir, quelques personnes des familles voisines et amies viennent passer le bonjour. Nous avons des bonnes vieilles amitiés, et ils les respectent en nous visitant durant une soirée, une fois par mois. Plusieurs manquent certains mois pour se reprendre un peu plus tard, ce qui cause qu'on alternent souvent entre les familles et qu'on ne les revoit que quelques mois plus tard.
Ce soir, nous recevons les Ravencrow.
Leur nom de famille peut paraître ridicule, mais c'est juste que les commères, depuis le début de l'existence de cette famille, les intimidaient en raison de leur plumage foncé. Souvent plus gris que noir, mais cela ne les ont point empêchés de les humilier. On leurs a attribués des surnoms comme Ravencrown depuis qu'une de leur femelle, il y a longtemps de cela, portait une couronne de fleurs à son anniversaire, célébré en grand. Ou Ravenscars, parce qu'une personne quelconque s'était fait mutiler au visage par des corbeaux, laissant des cicatrices. Ils ont finalement adopté leur nouveau nom de famille sans rechigner, même s'il ne sont plus tout à fait noirs. Maintenant, ils ont plutôt l'apparence de hiboux des marais.
Nous ne sommes pas du genre à les discriminer, malgré Ifter et Catherina qui radotent à propos d'eux de temps à autre, alors ils acceptent volontiers de venir nous rendre visite, même si nous ne les connaissons pas trop. Leur dernier passage datait, de toute façon.
Bon, changement de plan, je pourrais pas te parler ce soir. Ou alors, très tard. Donc, comment on fait pour éteindre ce truc.
Pour le fermer, va dans les paramètres et modifie le mot de passe. Enregistre-le et à chaque fois que tu diras ce mot là, l'holo s'ouvrera ou se fermera. Tu n'auras plus à me supporter, après ça.
Je tapote sur l'écran à projection noir, où l'on voit malgré tout des couleurs. J'accède rapidement au paramètres, et lorsqu'il me demande un mot de passe, je réfléchis à mot que j'utilise peu. Avec un sourire en coin, je lui réponds:

-Joli Cœur.

-Mot de passe enregistré. Réinitialisation de l'holo.

Tu peux bien aller te faire foutre.
Au revoir, ma chère.
Sur ces paroles, je répète mon mot de passe et l'holo se ferme. Les lignes et motifs turquoises sur fond noir arrêtent de briller et s'éteignent.
Le silence.
J'enfonce rapidement l'holo dans une souche creuse d'un arbre mort, en repensant sans raison apparente à Purnia, la mère de Jenny, devenue folle après la mort d'Arn. Son air dépenaillé. Ses yeux qui se fixent sur un point à l'horizon pendant des heures. Elle éclate de rire comme si de rien n'était.
Je me sens mal en sa compagnie, mal à l'aise. Qu'une telle chose lui soit arrivée. Je ressens sans cesse le besoin de la consoler, même si je ne l'ai vu qu'une seule fois.
Alors que je retourne dans la rivière pour décrasser une dernière couche de saleté, j'entends le doux clapotis de l'eau derrière moi.
Jenny.

-C'était bruyant là-bas?, lui demandai-je.

-Bruyant? Ifter, Catherina et Arielle ne cessaient de radoter à propos des Ravencrow. Tresem et moi  avons bien essayé de nous éclipser de la conversation, car honnêtement, nous ne les avons jamais vus. Mais ils nous ont mis des histoires pas possible dans la tête...

Elle tousse, je m'inquiète, mais elle reprend, plus vite que moi.

-Cerise a été terrifiée à vie, je crois. Et avant que tu dises quoi que ce soit, je vais bien. Rien qu'une petite fièvre, dit-elle en se plongeant le visage dans l'eau à plusieurs reprises.

Je soupire.

-Bien.

Je l'observe se laver quelque instants, regarde les premiers flocons tomber au sol, autour de nous.

-Va-donc prendre un coup avec les garçons, tant qu'il est encore temps. Ils arrivent bientôt.

Je l'embrasse et la quitte, mais avant même que j'ai atteint le nid de Mali, où se déroulent le blablatage des mâles, un cri survient. Layla.

-Ils sont là! Les Ravencrow sont arrivés!

Je vois les femelles sortir rapidement, toutes belles et parfumées, accueillir les invités. Les hommes restent un peu avant de s'en aller du nid. Je prend une bouteille d'alcool quelconque qui traînait ici-là, boit quelques gorgées et sort, me préparant à la soirée qui s'annonce.
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MessageSujet: Re: CHRONICLE   CHRONICLE - Page 2 Icon_minitimeLun 20 Jan - 2:49

Je passe ici et là, à serrer des pattes et à me présenter, bien que la plupart l'oublient dans la minute qui suit.
La plupart.
Depuis quelques minutes, je tente de passer inaperçu de la bande de groupies à ma recherche qui quadrillent le secteur sans relâche. Elles ne s'acharnent que sur moi, laissant Alder tranquille. Il a peut-être Telsa avec lui, mais moi j'ai Jenny et elles s'en foutent bien. Mais elles ne semblent pas aller avec Alder pour une autre raison: il est métis.
Les Ravencrow ne sont pas racistes, loin de là. C'est juste qu'un métissage si peu commun est rare.
Arielle est une Tyto, et Korir une Ninoxe. Sûr que ce n'est pas comme si c'était un Nyctale et un Grand-Duc qui avaient eu des enfants, mais c'est étrange tout de même.
Alder est celui qui c'en est le mieux sorti. Il ressemble plus à un Tyto qu'une Ninoxe, mais on ne peu pas en dire autant de Layla. Elle est majoritairement Ninoxe, malgré le fait qu'elle possède une silhouette de Tyto, trop fine pour sa grandeur. Alder est certes l'aîné et le plus grand, Layla est sur le bord de le dépasser. Avec ses yeux orange, quoique plus pâles que les miens, elle a une apparence étrange. Meri est un Tyto presque pur, quand à lui. Seul la forme des ses yeux noirs indiquent qu'il est métis.
C'est donc avec habileté que j'évite soigneusement les femelles abasourdies par ma beauté.
Comme les derniers soirs, on mange en grand groupe, autour d'un feu. Cette fois, par contre, les voisins ne participent pas. Je me rends, jetant un regard de temps à autre aux alentours, à une table, avoisinée d'un petit feu crépitant, où l'on sert de l'alcool.
L'endroit ne comporte que quelques personnes, soit trois ou quatre. Malgré tout, tout en me servant une chope de boisson, je remarque la silhouette masculine, d'un auburn éclatant, à laquelle je ne me suis pas présenté.
Je ne le regarde pas jusqu'à qu'une voix raillarde me stoppe en pleine gorgée.

-Eh bien, si ce n'est pas le légendaire courtiseur. Qu'est-ce qu'un sac à vin comme toi viens faire ici au lieu de courtiser des pauv' filles?

J'ignore sa pique, et regarde de plus près le visage tacheté de mon interlocuteur, les iris bronze et le foulard rouge noué de côté qui coiffe sa tête et rend ses plumes en pagaille.

-T'as fini de me dévisager, gros porc?

-Oui, bien sûr. Tu ne me sembles pas très intéressant, de toute manière.

Il rit.

-Intéressant n'est pas le bon mot. Tu vois bien que le monde est fasciné par moi, qu'il réclame ma présence!

Je remarque le sarcasme dans la phrase et observe les alentours. Tout le monde parlent et rient ensemble, chantent et dansent. Tout le monde sauf nous deux. Lui, je ne sais pas pourquoi, mais moi, je suis ici pour échapper aux groupies un moment. Mais bon, il faudra bien que j'aille manger un jour ou l'autre, et là, je serait bombardé.

-Ce qui me ramène à ma première question, continue-t-il. Qu'est-ce-que tu fous ici, Aiko?

-Je pourrais t'en demander autant, euh...

-James. Et j'suis venu te parler, premièrement. Je savait que monsieur viendrait ici pour se reposer de l'exercice énorme qu'est de charmer des filles.

-Et toi, tu en charme beaucoup, d'abord?, dis-je ironiquement.

Il a un sourire en coin.

-Tu es aveugle ou quoi?

En effet, tout le monde autour semble l'ignorer.

-Peut-être que je suis trop fou pour eux. Enfin, nous sommes tout les deux fous, non?

-Quoi?

-Tu sais bien! Cinq ne contacte pas des gens normaux, voyons.
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MessageSujet: Re: CHRONICLE   CHRONICLE - Page 2 Icon_minitimeSam 25 Jan - 3:36


Sept était couverte de sang. Je croit que Lyme m'a dit que «tuer», c'était enlever la vie de quelqu'un. Et qu'ensuite, cette personne rejoignait Glaucis à jamais.
Je lui demandé qui était ce Glaucis. Elle m'a répondue qu'il était un être surpuissant et omniprésent qui savait tout et faisait des actes de grande bonté.

-Il fut admiré à mon époque. Tout le monde le vénérait, chantait ses louanges. Il le sera peut-être encore.

Lorsque j'ai essayée de réveiller Sept, plus tard, elle ne me répondait pas. Je crois n'avoir saisi que ce qu'était tuer qu'à ce moment là.
La première chose que j'ai pensée, stupidement, lorsque je l'ai réalisée, c'était: «Si ce Glaucis est tellement puissant, pourquoi ne la fait-t-il pas revivre?»
J'ai partagé mon idée avec mes confrères, mais pas avec Un. Je commençais à le trouver menaçant après qu'il ait tué Sept. Je leur ait expliquée le concept de Glaucis, et si il vivait vraiment.
Trois, a, selon moi, émit une opinion intéressante. Si cet être majestueux n'existait pas réellement, pourquoi ne pas le faire vivre? Pourquoi ne pas le créer?
Huit a dit qu'Un devrait être Glaucis, parce qu'il avait toujours ressorti du groupe comme le chef et était dominant.

-Ce n'est pas nécessairement une qualité. Il s'est bien servit de sa dominance pour tuer Sept.

-Justement, a-t-elle dit. S'il devient Glaucis, il sera peut-être assez obnubilé par son nouveau rôle pour ne pas commettre de meurtres à nouveau.

-Il ne devrait pas être seul. C'est trop risqué, a dit Six. Je propose qu'on le fasse surveiller, au cas où, et qu'en même temps, les surveillants soit avec lui. Qu'ils forment les trois un tout, un ensemble. Pourquoi il ne devrait n'y avoir qu'un être? Trois d'entre eux devrait suffire. Ils seraient un groupe. Une Trinité.

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MessageSujet: Re: CHRONICLE   CHRONICLE - Page 2 Icon_minitimeDim 2 Fév - 2:21

Io



3 mois plus tard


Après le récit de Darius, je retourne dans le nid qui m'a été assigné. Je ne suis pas exemplaire lorsqu'il s'agit de suivre les règles, mais j'essaie de me plier aux ordres et de garder un semblant de propreté dans notre nid. Et il faut dire que je ne suis pas très bordélique comparée à mes colocataires.
Quercus vit avec moi, mais il passe le plus clair de son temps à s'entraîner et faire des missions. Quant à moi, j'ai à peine commencé ma formation, et disons que je ne brille pas. Je ne suis ni une combattante. Ni une stratège. Juste une Tyto normale qui vient de se faire balancer une bombe en pleine figure.
Gardiens, hein? Non, d'après moi, Darius n'était pas totalement sobre lorsqu'il m'a dit ça. Et pourtant, il semblait avoir toute sa cervelle.
Je prend un bout de miroir que j'avais installé il y a un ou deux mois au mur, mais maintenant, il est dans un recoin poussiéreux.
Je regarde ma cicatrice, qui part du haut de mon crâne jusqu'au dessous de l'œil. Observe mes côtes, que l'on voit clairement en travers de ma peau. Il faut dire que je ne mange pas beaucoup, parce que depuis ma naissance, j'ai été condamnée à un régime strict. Je jette un dernier regard sur mes yeux gris, presque noir, et me demande si ce sont ceux de ma mère ou de mon père.
J'aperçois un mouvement derrière, et me retourne.

-On se contemple?

C'est mon autre colocataire, avec qui je partage le nid pour trois. Il est également un Tyto, effraie masquée, plus précisément et il s'appelle Irving.
Au début, je ne voulais rien savoir de lui et désirait cohabiter seulement avec Quercus. Mais il a monté dans mon estime, malgré mon attitude froide que j'utilisais avec lui.
Je sais qu'il a une petite sœur, prénommée Thalie. Et qu'il l'aime beaucoup, car c'est tout ce qui reste de sa famille. J'ai vu la fille en question. Petite, avec un air doux. Elle ne doit même pas avoir 6 mois.

-T'étais pas en train de jouer, toi?

-Ouaip. Et j'ai récolté un beau pactole, clame-t-il, tout en déposant un bourse pleine de shillings, avec peut-être même quelques guinées à l'intérieur.

-Byron sera pas heureux que t'ai dévalisé tout ses soldats.

Le Lord Byron Minkelsonn est un des chef de ce camp, situé à Ambala. Il dirige un peu tout, dans le fond, mais n'est pas si sévère.

-Les gars avaient qu'a pas me provoquer, dit-il lorsqu'il trie sa bourse, adossé. Tu veux combien?

J'aime bien ce côté généreux d'Irving, toujours à pense pour les autres avant soi-même. Je l'admire parce qu'une part de moi, admettons-le, n'est pas aussi gentille que cela.

-J'ai jamais vu un guinée de ma vie. J'peux, euh...

Il m'en tend deux.
Je les regarde.
C'est un vieux modèle, que les Purs ont stoppé la production. Ils ont dû arrêter les mines de cuivre pour le remplacer par le fer. Je pense aux mines que j'ai vu, à proximité de Saint-Aegolius. La chaleur était cuisante lorsqu'on s'enfonçait dans les galeries, toujours plus profond. Il y faisait très noir, et on devait plisser des paupières pour apercevoir les minces lueurs des lanternes. On se fonçait très souvent dedans, et on envoyait les enfants dans les plus petites galeries, inaccessibles pour les adultes. La plupart de ces jeunes ne revoyaient jamais la lumière de l'extérieur. Les éboulis étaient plutôt fréquents, je dirais.

-Merci?, me réclame Irving.

-De rien, je lui réponds en souriant.

Il rit doucement.

-Bon, aller, au lit. Il se fait tard pour les jeunots.

-J'ai quand même atteint 1 an depuis deux mois. Et puis, tu n'est pas si vieux que ça...

-Quand plus de 4 mois que toi. Mais bon, pour encourager bébé Io, je vais aller me coucher aussi.

Un grognement m'échappe. Je m'installe sur un tas de peau et de paille, tourne le dos à la lune et observe Irving qui se place sur son nid, semblable au mien. Je baisse le rideau de mes paupières.

-Bonne nuit, bébé Irving.

C'est à son tour de grogner.
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MessageSujet: Re: CHRONICLE   CHRONICLE - Page 2 Icon_minitimeDim 9 Fév - 3:33

Je ne parviens pas à m'endormir. Je le sais dans les 5 secondes après m'être couchée sur ma paillasse.
Alors, après une trentaine de minutes, je me place à l'entrée du creux et contemple le paysage. Les autres nids sont silencieux, exceptés certains, éclairés par la lueur d'une bougie.
Les gens importants ne résident pas ici. Ils vivent surtout dans les galeries, juste en-dessous de nos pattes. Byron y réside avec ses collègues et même Darius y a une petite place, puisqu'il a été parmi les premiers à avoir rejoint le groupe de rebelles.
Il avait insisté pour que je le rejoigne, en sécurité. Mais je n'étais pas très chaude à l'idée de vivre, (peut-être pas dans le même nid, mais tout de même proche) à proximité d'un type qui se prétend être mon grand-père.
Je décèle pourtant dans ses yeux gris-noirs, comme les miens, quelque chose qui me fait douter.
J'y réfléchis pendant plusieurs minutes, avant de passer à un autre sujet.
Je pense à Byron, cet harfang qui n'est pas vieux, mais doit facilement au moins avoir 5 ans. Il semble toujours jovial, mais je l'ai déjà vu sérieux, et il ne cesse de me donner l'impression d'être un Sang-bleu, parce qu'il ne semble jamais au courant de ce qui se passe à l'extérieur du groupe, plus loin, dans la forêt.
J'ai déjà vu des geignards, et on s'habitue tellement qu'on en vient presque à avoir pitié. On les appelle ainsi parce qu'il ne cessent de gémir et de se plaindre de la douleur de la peste.
Au premier stade, le bec, les orifices et les yeux saignent et la peau pâlit. Ensuite, leur organisme devient très faible, si faible qu'ils attrapent facilement des rhumes et des grippes, empirant leur cas. Parfois, des bubons leurs poussent, en défigurant certains. D'autre perdent des membres. Finalement, la maladie finit par attaquer lentement le cerveau. La plupart deviennent fou à ce stade, car la douleur est insupportable. Ils gémissent dès le début, mais, alors qu'ils sont proches de la fin, ils hurlent constamment.
Pour rien au monde je ne voudrait réentendre ces cris.
Je pense à Quercus, partit en mission depuis deux jours.
Je pense à Darius, son œil borgne et son vilain problème d'alcool.
Je pense à Irving, à son sourire en coin et à sa sœur.
Je pense à mes parents, morts depuis longtemps.
Au Grand Arbre? Je ne sais pas. Pourquoi personne n'en a jamais parlé?
Parce qu'il ne voulaient pas de rébellion.
Ça expliquerait les nombreuses exécutions après la conquête, citées dans des livres d'histoire. Ça expliquerait aussi la création de l'armée des Silencieux.
Les Silencieux. C'est donc pour ça qu'ils ont été crées. C'était sans doute ceux qui savaient. Les croyants, ceux qui avaient encore de l'espoir.
Et Darius vient justement de faire germer à nouveau cet espoir. Peut-être qu'en le libérant, les Purs ne pensaient pas qu'il allait survivre. Avec la peste, la dureté de ce monde et les raids, ils pensaient qu'il décèderait prochainement.
Mais ce n'est pas arrivé.
Ma contemplation du paysage arrête brusquement lorsque j'entend du mouvement derrière, puis un ou deux murmures.
Irving et ses cauchemars.
J'en fait aussi, comme tout le monde, mais lui, il semble en faire beaucoup plus souvent.
Je tourne la tête et m'approche de lui.
Il est en sueur et se débat légèrement. Autant le réveiller tout de suite avant qu'il ne se mette à hurler.
Je n'ai jamais compris pourquoi il faisait autant de mauvais rêves, mais je n'ai jamais abordé le sujet et il n'en a jamais parlé, bien que j'aimerais en savoir plus, indiscrète de moi.

-Irving..., dis-je en le poussant légèrement. Irving, allez, réveille-toi!

Je le frappe dans le ventre, sachant qu'il ne se réveillera pas autrement pour cette fois.
Il ouvre ses paupières brusquement, et son regard se pose sur moi, se relaxant d'un coup.

-J'ai été bruyant cette fois? Ma gorge ne me semble pas trop sèche, dit-t-il en s'asseyant sur son nid.

-Non, je t'ai arrêté juste avant. T'a de la chance, j'arrivais pas à dormir, alors je t'ai levé avant que tu réveilles tout le monde.

Je retourne au bord du nid, regarder le grand lac face à moi, et les arbres qui l'entourent. Il me rejoint, et nous restons ainsi pendant des heures, parce qu'il sait parfaitement qu'il ne pourra plus se rendormir, ou alors aura un autre de ses cauchemars.
Nous observons l'aube se lever, avec des zébrures aux couleurs pastels.
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MessageSujet: Re: CHRONICLE   CHRONICLE - Page 2 Icon_minitimeVen 14 Fév - 1:59

Tymm



Et si...Lundgen n'était pas né dans cette famille? Et si sa mère l'avait encouragée, au lieu de le rabattre constamment? Et si sont père avait-été là pour lui? Et si ce même Lundgen, ayant naquit dans la colère et la peur de ne pas satisfaire, n'avait pas rencontré cette femelle et avait usé de son charme pour l'embobiner? Elle ne lui aurait pas légué un poussin et n'aurait pas décampé dès la première occasion. Et le petit Seqk IV, prénommé selon son grand-père, aurait pu se sauver avec sa mère, si son père ne l'aurait pas menacé à mort s'il la suivait. Et si Seqk, bien des années plus tard, père de famille de deux enfants et en couple, n'avait pas eu un troisième enfant, né d'une union secrète? Sa compagne n'aurait pas découvert sa tromperie, et ne l'aurait pas quittée. Elle ne se serait pas enfuie, sans un adieu pour ses deux véritables enfants.
Et si Seqk V, fils de son père indigne, n'avait pas été mentalement «inférieur»? Isarr l'aurait bien choisi pour servir la cause d'Ifghar, et ainsi rembourser les vieilles dettes de son ancien ami. Sauf qu'il l'était. Il a vu Tymm et l'a assommé, car il avait jugé plus profitable d'obtenir une vraie chouette.
Au début, le Grand-Duc était réticent, et cherchait constamment à s'enfuir, retourner voir sa sœur et son demi-frère.
Mais il n'en aura jamais l'occasion.
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MessageSujet: Re: CHRONICLE   CHRONICLE - Page 2 Icon_minitimeSam 22 Fév - 3:12

Aiko



-T'a pris quelle sorte de drogue, exactement?

James me regarde sans ciller.

-La même qui te rend aussi stupide. Tu pensais quoi, honnêtement? Être seul au monde? Devoir affronter seul toutes ces conneries serait impossible, déjà que ç'a l'est quasiment.

Je suis indécis. Il doit le voir dans mon visage, parce qu'il me présente un cube noir, strié de motifs turquoise. Un holo.

-Cache-ça, lui-dis je en lui fourrant dans les pattes. On pourrait nous voir.

J'observe aux alentours, pour être sûr que personne n'a rien vu. Je ne sais pas quelles conséquences il pourrait y avoir si un tel objet tombait entre les mains de la famille.
James m'observe par-dessus sa chope d'alcool qu'il est en train d'achever.

-On devrait aller parler, m'annonce-t-il. En privé.

Et nous voilà envolés, ni vu ni connu, juste au bon moment, car je crois bien que les groupies commençait à suspecter ma présence.
Un éclat de lumière me parvient du coin de l'œil. Je tourne la tête pour apercevoir James qui ouvre son holo, en vol.

-Mot de passe?, demande la voix féminine électronique.

-Haddock, répond-t-il.

-C'est qui?, lui demandai-je pendant que son holo s'ouvrait.

-Son nom signifie Aiglefin, soit une sorte de poisson. C'est mon vieil oncle pirate, qui était un as lorsqu'il était question de pêche. Et toi, ton mot de passe? Jenny, j'imagine?

-J'aurais pu, mais ç'aurait été trop évident. Nan, j'y suis allé avec mon surnom préféré.

-Ferme-la, me répond la voix de Cinq.

Je l'observe. Contrairement à ma dernière discussion avec elle, Cinq apparaît sous la forme d'un hologramme turquoise.

-Donc...Nous sommes ici pour quelle raison, exactement, Joli-Cœur?, dis-je en pointant les environs.

-Il faut trouver les autres. Des gens qui pourront vous aider, qui ne deviendront pas fous s'il connaissent la vérité. Vous n'êtes pas seuls, il faudrait être plus que deux.

Comme pour afficher ses propos, une carte des Royaumes du Sud se fige sur l'écran, avec des points rouge clignotants, dispersés. Peu nombreux. Un d'entre eux se trouve dans la forêt d'Ambala.
Au moins un de proche.

-Il vous faudra stopper, une fois rassemblés, des menaces qui pourraient éventuellement mettre en danger le Royaume. Pour le moment, les Sang-Purs forment une certaine menace. Si vous voulez vraiment débarrassez le monde des vermines, il vous faudra être seul, ou alors avec votre groupe.

-Qu'est-ce que ça veut dire?

-Ça veut dire, Aiko, que tu ne pourras pas avoir personne dans ta vie. Sans quoi, les menaces pourraient les utiliser pour t'attraper ou t'attirer dans un piège. Et tu vivras avec les conséquences.

Non. Jenny ne sortira pas de ma vie et ma famille non plus. Mais je me contente de hocher la tête, car c'est un risque à prendre.
Après quelques autres déblatérations, James ferme l'holo, et nous repartons en route vers les familles, le plus rapidement possible, afin qu'elles ne s'inquiètent pas de notre absence. Enfin, elles ont dû les remarquer depuis longtemps.
Pendant que James fume du tabac dans sa pipe, je repense un peu à tout ça.
J'hésite un peu de faire ce travail, car je ne verrais pas souvent ma famille et ils seraient en danger. Mais, admettons que je, ou plutôt nous, sauvons l'univers comme Cinq le désire, les vies de tous les habitants sauvés vaudraient bien les morts de ceux que j'aime. À moins que je reste seul, et qu'ils vivent. Juste à imaginer Jenny qui meurt, ou Layla, Alder, Arielle ou quelqu'un d'autre de la famille qui décède, je ressent un pincement au cœur. Peut-être que je ne devrais pas le faire. Laisser le monde tel qu'il est. Mais cela me hanterait pour le reste de ma vie.
Mes réflexions commencent à me faire mal à la tête. J'arrête donc.
Au lieu de ça, je regarde étrangement James qui commence à prendre un peu de la cendre de sa pipe, désormais éteinte, et se l'appliquer sur les paupières.
Il me regarde et ricane.

-Qu'est-ce que tu fais?, lui dis-je.

J'observais un peu les alentours, voyant que la fête avec les Ravencrow continuait, quoique d'ici deux heures, le tout serait bouclé. Les enfants étaient couchés depuis longtemps.
Il ôta le foulard rouge qui lui coiffait la tête, replaça ses plumes en pagaille. Et lorsque nous nous posâmes au sol, prit une démarche plus féminine.
Je me rendis alors compte que il était en fait elle.

-Qu-quoi?

-Lorsque je me suis rendue compte que tu me prenais pour un mâle, j'ai juste joué la carte à fond. Tu peux toujours m'appeler James, c'est comme un deuxième nom pour moi. Mais je me nomme Bonnie, en réalité.

Je ne répondis pas, trop stupéfait.

-Je vais aller prévenir mes vieux que je reste à Ambala. Comme ça, je resterais pour notre «travail». Il était temps, de toute manière, que je décampe de chez moi.

Elle s'approcha, juste à côté de mon orifice gauche.

-On se revoit tantôt, murmura-t-elle.

Je crus apercevoir un sourire en coin sur son visage alors qu'elle s'éloignait nonchalamment.
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MessageSujet: Re: CHRONICLE   CHRONICLE - Page 2 Icon_minitimeVen 7 Mar - 1:23

Tymm



Ça fait...2 ans, je crois. Deux ans depuis que je suis parti de mon nid et de ma famille pour rejoindre les Royaumes du Nord, contre mon gré.
Ifghar avait toujours eu une petite armée sous la main, au cas où. Lorsque les tensions ont monté avec son frère, Lyze de Kiel, elle s'est agrandi, encore et encore.
Honnêtement, je me fous de savoir la raison pour lesquels ces deux-là se battent. J'attend juste le bon moment pour décamper et rejoindre Ambala. Mais ça n'est pas si facile que c'en a l'air.
Au début, j'était tout sauf docile. Quiconque m'approchaient était récompensé par des griffures. Je me suis laissé faire lorsque j'ai compris que le seul moyen pour moi de sortir de ce trou était de gagner la confiance des autres et des supérieurs. Avec un peu de chance, je serais sélectionné pour trier les nouveaux venus, sur le bord de la frontière du camp. La plupart de ces gens deviennent soldats. J'en dirai pas autant des femmes, si vous voyez ce que je veux dire.
Mon plan a marché, finalement. Je suis attitré à la frontière, aux tris. C'est pas un travail très passionnant, s'agit juste de gueuler lorsque les personnes sont récalcitrants à l'idée d'intégrer une armée. La plupart du temps, je regarde. J'observe le tout, en attendant le bon moment pour partir.
C'est certain que je m'attire pas les faveurs du monde en faisant rien. Alors j'aide au marché noir. Je vend des trucs à des gens, dans mon nid, si je peux appeler ça ainsi. Car c'est pratiquement juste une petite grotte avec des tas de peaux. Le gars, Lüm, qui partage la grotte avec moi, m'aide dans mes choses illégales. Illégales, et pourtant, certains hauts-gradés viennent m'acheter des trucs.
Je me les procure auprès des pirates, qui passent souvent dans le coin et passent par le passage qu'ils ont creusés alors que les visites étaient quotidiennes.
Le vent me souffle sans répit sur le visage alors que j'observe les alentours. Tout est tranquille, calme et personne ne chiale.
Jusqu'à ce que quelqu'un commence à crier. Bien sûr.
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MessageSujet: Re: CHRONICLE   CHRONICLE - Page 2 Icon_minitimeDim 16 Mar - 1:24

Io



Je ne le lâche pas. Je ne respire plus vraiment, mais je m'en fout. Je ne cille pas d'un pouce, ne me décontracte pas, de peur qu'il parte à nouveau.
C'est toujours ça avec les gens que j'aime, qui ont parcouru le chemin quasi-impénétrable vers mon cœur. Je réalise à quel point ils sont importants pour moi seulement lorsque je suis privé de leur présence.
Et pourtant, Quercus n'est partit que quelques jours en mission, et je me suis fait du mauvais sang pour la simple et unique raison qu'il n'était plus à mes côtés. Ce qui n'est arrivé que quelques fois.
Je le relâche lentement, pour vérifier qu'il n'est pas mort suffoqué. Il sourit. Et j'en fais de même.
Nous marchons vers notre nid et parlons de tout et de rien. Un détail me revient soudainement en tête.

-Lorsque nous nous sommes évadés de Saint-Aegolius, pourquoi t'est parti sans moi et sans même discuter?

-Je savais que tu me suivrais. Je te connais assez bien pour ça.

Je me remémore ma rencontre avec Quercus, alors que je n'avais que quelques semaines, et lui, deux mois.
J'étais rendue à moitié folle par la faim, parce qu'au bout de deux semaines, on arrêtait de vous dorloter et vous faisiez votre arrivé dans le monde des adultes. Certains avaient de la chance et des adultes les prenaient sous leur aile. Je n'était pas de ceux-là. J'ai vu mes compagnons mourir à mes côtés, de la faim, du froid ou de la maladie. Alors, on chassait par nous même. J'était maigrichonne, avec un teint cadavérique et j'avais beaucoup de mal à tuer une vulgaire souris, alors quand je suis tombé sur un campagnol assez gras, qui couinait, la patte blessé...Disons que je n'ai pas trop hésité à achever ses souffrances. Et à l'instant même où je m'apprêtait à le manger, trop distraite par ce festin pour le remarquer, lui, Quercus a débarqué et me l'a gobé en pleine figure. Tout aussi maigre que moi, mais plus grand, il allait se sauver, mais j'ai commencé à le frapper et à piquer une colère pas possible, aux bord des larmes. Il a dû apprécier le spectacle, parce qu'il est parti à rire. C'en était trop. J'ai fait une crise de nerfs et a commencé à pleurer. À cause de mes parents, des mes amis décédés, de la faim, de la peur, de ce campagnol volé et tout le reste. Et puis, en me prenant par surprise, il m'a donné un rongeur dont je ne connaissais pas le nom. Je n'ai pas cherché plus loin, et voyant pertinemment que ce n'était pas un rat, je l'ai mangé en moins de deux. Il a m'en a donné d'autres, et, peu après, on a commencé à parler. Moins en colère et rassasiée pour la première fois de ma vie, je suis devenue plutôt sympathique avec lui. Mais je me suis rapidement assoupie au bout de quelques heures, et à mon réveil, je me trouvais dans son nid, sur du duvet. Il m'a hébergé pendant tout ce temps, et depuis, on a vécu dans la même pièce.
J'ai changé depuis. Je ne suis plus pleurnicharde et ait repris du poids, même si on distingue très facilement mes côtes, qui semblent vouloir percer ma peau. Lui, par contre, est toujours aussi moqueur.

---

Je fais un cauchemar horrible, cette nuit-là. Mes parents, que je n'ais jamais vu de ma vie, me suivent partout où je vais. Leur visage n'est que de la peau. Ils ont les orbites vides et creux, pas de becs, rien que des points de sutures en forme de rictus. Ils apparaissent comme ça, alors que je commence à me sauver d'eux. En plein milieu du décor, à quelques centimètres de mon visage, au coin de l'œil. Je sens leur présence derrière moi, et j'ai beau fuir, courir comme une dératée, ils me rattrapent toujours. Ils ne veulent pas me laisser partir.
Je sens leurs serres sur ma peau et les frappent. Puis j'ouvre les yeux.

-C'est bon, t'est là, tu vas bien...Tout va bien, Io.

Je me fourre dans les plumes d'Irving. S'il y en a un qui peut comprendre, c'est bien lui.
Il me tapote doucement le dos, alors que je recommence à respirer normalement.

-Mes parents, papa...

Je ne finis pas ma phrase, trop préoccupée par mes pleurs. J'avais tort finalement. Je pleure encore, même si je suis presque adulte.
Quercus n'est pas ici, j'imagine qu'il est partit fêter son retour avec d'autres gens. Tant mieux, je ne voudrais pas qu'il assiste à ça.

-Je sais, me répond Irving. Je les vois aussi.

Il ne dit rien de plus, et je ne lui demande rien. Puis il me lâche aux bout de quelques minutes, après que j'ai terminé de pleurer. Et pour le reste de la nuit, je dors d'une traite.

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MessageSujet: Re: CHRONICLE   CHRONICLE - Page 2 Icon_minitimeSam 29 Mar - 2:29

Les Autres était un peuple fascinant. Ils n'étaient qu'une petite trace insignifiante dans le passé pour certains, mais leurs apports en technologie étaient grands.
Ils ont vécu à la 7ème Renaissance. Leur règne s'est étendu sur plusieurs millions d'années, soit du simple primate à l'Homo Sapiens moderne. Ils ont eu beaucoup de vécu en peu de temps, puisqu'ils sont considérés comme l'une des races les plus destructives des Renaissances, et on causés de multiples guerres, tuant plusieurs millions de leurs semblables. Ils ont notamment eux des guerres politiques, sociales, économiques, religieuses, écologiques, ou simplement à l'état militaire. Ils ont eux un règne de courte durée, mais ont eu le temps de multiplier nombres d'inventions utiles avant leur extinction. Nommons l'automobile, l'électricité, la machine à vapeur et l'holo.
Peu de leurs inventions sont encore utilisées aujourd'hui, car soit elles ne correspondaient pas aux besoins de la race, ou n'étaient pas adaptées aux autres espèces.
Les Autres se sont éteints par eux-mêmes, sans que la nature ne s'en mêle. Ils se sont rendus compte de leurs nombreuses erreurs, mais trop tard, comme plusieurs autres avant et après eux.
Mais ne doutons pas une seconde que plusieurs autres Renaissances feront la même erreur.
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MessageSujet: Re: CHRONICLE   CHRONICLE - Page 2 Icon_minitimeDim 30 Mar - 3:35

Aiko



J'aime bien observer Jenny lorsqu'elle ne me voit pas. N'allez pas pensez que je suis un pervers qui la reluque continuellement, non. Ce que je veux dire par là, c'est que je la trouve toujours plus belle lors des petits moments quotidiens lorsque qu'elle ne pense pas qu'on la voit.
Comme en ce moment. Je me suis réveillé un peu plus tôt, avant l'aube, au chant des tourterelles. L'alcool m'a fait une migraine, mais j'ai connu pire. Je me suis retourné, et, affalée contre moi se trouvait Jenny. La tête sur mon épaule.
Je l'ai regardé à travers les morceaux de paille qui jonchaient le nid. Ses traits fins. Ses yeux qui on un petit air oriental. Son plumage blond, tacheté de caramel. Ses cils platines. Son petit bec rosâtre. Ses iris vert qui m'observent soudainement, s'ouvrant d'un coup.
Pendant un moment, on se regarde, mine de rien.
Elle referme les yeux, se rendort, mais pas après m'avoir volé un baiser.
J'observe les couleurs roses du soleil levant à travers le nid.
Au bout de quelques minutes, je me lève et dépose doucement Jenny sur le nid. Bonnie doit déjà m'attendre à l'heure qu'il est. Mais avant cela, je faire un crochet en direction de la souche d'arbre où j'ai caché mon holo.

-Joli-Cœur?, dis-je en lui murmurant.

Elle me répond par un grognement. Je lui parle de tout et de rien pendant le chemin vers James, à son grand désespoir. La seule fois où elle rit, c'est lorsque je lui raconte que j'ai pris Bonnie pour un mâle.
Tout le monde se trompe, tu sais. Sa famille est habitué, certes. Mais c'est son père qui voulait la rendre plus masculine. Il voulait des garçons. Il n'a eu qu'un enfant, et c'est elle. Alors il lui a fait faire des travaux d'homme, et la prenait pour un mâle. Son vrai nom est Bonnie, mais elle est né James. Sa mère a eu un peu de bon sens avant son décès et lui a donnée un prénom plus...féminin.
Déjà qu'elle avait une allure assez androgyne, elle a hérité de son père les caractéristiques qu'il voulait qu'elle possède. Alors, dès qu'on la confond pour un mâle, elle s'amuse et joue la carte à fond

Mmh. J'ai vu ça.
Bonnie apparaît enfin à l'horizon, accompagné d'un silhouette chancelante.
Et un nouveau.
Il a l'iris marron et le plumage grisâtre, quoiqu'encore strié de brun. Il porte un cache-œil usé jusqu'à la corde et petit collier représentant je ne sais quel animal marin. Un vieux loup de mer. Un pirate.
Haddock.

-Tu te souviens du point rouge hier, sur la carte, qui était tout près?, me demande Bonnie. Ben voilà, dit-elle en le présentant.

Ouah, quelle escouade d'élite.
Tu ne rend pas la tâche plus facile avec tes commentaires sympathiques.
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MessageSujet: Re: CHRONICLE   CHRONICLE - Page 2 Icon_minitimeLun 7 Avr - 4:03

Bonnie rit, mais vraiment fort. Je n'ose plus trop parler.
Il faut croire que je me goure beaucoup, ces temps-ci.
Parce qu'Haddock n'était pas tout à fait le nouveau membre de notre groupe délirant. James m'a dit qu'il pourrait nous aider, et peut-être participer, mais qu'officiellement, il était resté à Ambala pour garder un œil sur elle quelques temps, selon la demande des parents de Bonnie.
Ça me rappelle qu'il faudra que j'annonce moi aussi que je vais vivre ici désormais. Jenny me suivra peut-être, car sa famille réside ici. Avant, lorsque je vivais à la Lande, on se rendait simplement visite. Désormais, on habiterait ensemble, jusqu'à ce que l'absence d'amour nous séparent.
Enfin bref. Bonnie ne rit pas juste parce que je me suis trompé sur Haddock. Mais aussi sur Eleanor.
C'était elle la nouvelle, seulement, elle est trop petite pour qu'on la voyait, cachée derrière Haddock.
Elle m'avait l'air plutôt innocente, simple. C'est une Tyto, au plumage gris et aux yeux noisette, les plumes bien propres. Un an au maximum.
Elle semblait timide, peu loquace. Semblait. Car c'était avant qu'elle sorte son arsenal de blagues.
Et donc, vingt minutes après notre rencontre, elle nous faisait déjà saigner les tympans.
Heureusement, depuis qu'on s'est réfugiés dans un tronc d'arbre, faisant guise de nouveau nid à Bonnie, Eleanor et cette dernière parlent dans une autre langue et rient très fort, pendant qu'Haddock dort dans son coin, une bouteille sous l'aile.
Jusqu'à maintenant, on a une androgyne moqueuse, un pirate ronfleur, une humoriste en herbe, et moi, le magnifique courtiseur. On a besoin d'autres personnes, Joli-Cœur?
À toi de voir. Mais ne va pas en chercher trop, ça prendrait beaucoup de temps, déjà qu'on en a pas assez.
Personnellement, je pense qu'on en a assez. Mais si on doit en chercher d'autres personnes, ça ne pourra pas être pire.
Allons, ils ne sont pas si pires. Dit-toi qu'ils sont l'élite de l'élite, la crème de la crème, les meilleurs des meilleurs.
Nan, plus...les moyens des pires.
Elle me répond par un soupir.

-Je vais y aller, moi. J'ai d'autres choses à faire que de rester avec des tarés, dis-je sarcastiquement.

Bonnie me lance un vague «Va te faire foutre» et se retourne pour converser avec Eleanor, qui me dit poliment un au revoir.
Je vole silencieusement vers mon nid que je partage avec Jenny, après avoir éteint mon holo et l'avoir caché à la souche d'arbre. Je la trouve affalé dos au tronc, à prendre de l'air à l'extérieur. Ses plumes blondes, habituellement propres, sont dans tout les sens, mouillées. Soit elle vient de se tremper dans l'eau, soit elle a eu une bonne suée.
Elle me regarde, fatiguée, et le temps de rentrer dans notre nid, elle me demande ce que j'ai fais aujourd'hui. Je lui marmonne quelque chose, qui ne semble pas la satisfaire, mais elle continue sur le même sujet pendant 15 bonnes minutes, comme quoi, qu'aujourd'hui, Nara a continué de faire ses parfums en compagnie des autres femelles, mais en a accidentellement fait giclé dans les yeux de Cerise, qui était dans le coin avec Tresem. Et Meri a profité de la situation pour lui raconter qu'elle deviendrait aveugle et que sa vie était complètement terminée. Cerise a pleuré, de un parce que ça devait faire mal, de deux parce que Meri lui racontait ses âneries. Mais tout c'est bien passé, elle n'a pas perdu la vue et Meri a eu une conséquence.
Puis Jenny continue de parler de tout et de rien jusqu'à ce qu'on se mette au lit, sans que j'ai rien besoin de dire.
Ah, les femmes...


Dernière édition par Astrid le Sam 26 Avr - 4:32, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: CHRONICLE   CHRONICLE - Page 2 Icon_minitimeVen 18 Avr - 4:18

L'avenir se répète. Le passé revient.
Il y aura un héros.
Il y en aura toujours. Bon ou mauvais.
Il y aura une femme. Elle mourra, sombrera, ou reviendra.
Il y aura un vieillard. Il aidera, regardera ou sera détesté.
Il y aura une fille. Elle partira, se défendra ou désirera sa mort.
Il y aura un ami, un frère. Il ne comprendra pas, pleurera ou maudira son prochain.
Il y aura des parents. Tués, perplexes ou ne s'aimant pas.
L'avenir revient. Le passé se répète.

-Glaucis

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MessageSujet: Re: CHRONICLE   CHRONICLE - Page 2 Icon_minitimeLun 21 Avr - 4:05

Io




Je tente de faire le moins de bruits possible pour ne pas les alerter. Ils observent chaque recoin de ce bout forêt, écoutent minutieusement les moindres sons.
Je me retrouve près de l'un d'entre eux. Au moment où il tourne la tête vers moi, je m'accroupis derrière une souche d'arbre. Je libère un souffle que je ne savais même pas que je retenais.
La chouette est à nouveau dos à moi, marchant lentement. J'aperçois un gros caillou, sur le sol, à portée de main.
Hum. Ça serait bien pour assommer.
Au loin, je vois une pointe de couteau dépasser de la mousse, mais l'un d'entre quadrille attentivement ce secteur-là. Non, vaudrait mieux laisser faire. Trop risqué.
J'attrape la pierre effilée. Un peu tranchante.
Mouais...On peut trancher la gorge aussi.
Je m'approche le plus lentement possible du Tyto qui me fait dos. Marchant, accroupie.
Et au moment où je m'apprête à lui foncer dessus, un cri d'enfant retenti.

-Attention, Irving, y'a une super-ninja derrière toi!

Et merde.
C'était Thalie, bien sûr. La petite sœur d'Irving est venue assister à mon entraînement quotidien avec lui. Ce n'est pas dans le programme de formation, mais il m'apprend quelques trucs utiles, et ça, je ne peux pas le refuser, concernant mon cas.
Irving se retourne, avec un sourire collé au visage.

-Attention aux autres gardes, dit-il. Ça pourrait ruiner toute ta super technique de ninja.

-Garde mon cul, ouais. C'est carrément une alarme ambulante!

-Alors fais attention aux alarmes, me dit Thalie, peu après avoir approchée.

Querçus sort de sa cachette à son tour. C'était lui, le fameux garde qui surveillait le couteau. Sauf que, lui, il pouvait marcher et déambuler partout où il voulait, me recherchant. Contrairement à Irving, qui devait rester planter, à tourner sur lui même, en espérant m'intercepter au moment où je devais supposément lui «trancher la gorge».
On retourne au camp, Thalie sur le dos d'Irving, qui marche sans broncher. Moi, je parle à voix basse avec Quercus.

-Alors c'est vrai, il te l'a dit?

-Ben...il a juste mentionné ça. Mais il a affirmé en avoir parler avec Byron, et le Lord n'y voit pas de problème. Seulement, il faudra juste pas se faire tuer.

Darius m'a proposé récemment d'aller m'entraîner à l'extérieur des remparts. Peut-être pas de décimer une légion complète de Sang-Purs, mais juste un ou deux gardes, question de mettre en pratique ce que j'apprends depuis trois mois. À cause de sa position élevé au camp, Darius l'a demandé au Lord Byron, et celui-ci a accepté. Mais il faudra que je sois accompagné. Quercus et Irving viendront. Je sais aussi qu'une autre personne doit venir, un Kétoupa du nom de Garrett. Un forgeron ou je ne sais quoi, qui nous accompagne, de un parce qu'il est fort, de deux parce qu'il se ferait un plaisir d'aider «les enfants».
Au mot enfant, j'ai décroché de ma conversation avec Darius. Jeune adulte conviendrait mieux, non?
Quercus nous quitte parce qu'il veut aller visiter quelques amis avant de nous rejoindre à notre nid. Irving me propose d'aller déposer Thalie, qui s'est endormie sur son dos, à son nid. Elle doit sans doute le partager avec quelques amies et un adulte, pour vérifier qu'ils fassent pas de conneries.
Néanmoins, je suis Irving, en pensant à sa sœur. Elle avait l'air d'avoir 6 mois, mais il se trouve qu'elle est plus jeune que le pensais. Malgré tout, dans 1 an, j'ai la certitude qu'elle aura le même air enfantin sur son visage.
En rentrant dans un tronc d'arbre, nous découvrons un nid plus ou moins bordélique.
Irving me mène vers un petit tas de paille et de duvet dans un coin. Il prend délicatement sa sœur et la dépose doucement sur son nid. Je reste à l'entrée, le regardant du coin de l'œil replacer une plume qui tombait sur le visage délicat de Thalie. Et, je l'avoue, je ne peux m'empêcher de les trouver mignons, tout les deux, lorsqu'il lui murmure:

-Fait de beaux rêves, trésor.

Il me fait désormais plus penser à un père qu'a un frère.
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MessageSujet: Re: CHRONICLE   CHRONICLE - Page 2 Icon_minitimeSam 26 Avr - 4:31

J'entends les barrières se refermer derrière nous, les gardes verrouiller la porte.
Une boule se forme déjà dans ma gorge. Mais je sais que ça devrait bien aller, comme la dernière fois, il y a deux jours à peine.
On avait fait la rencontre de Garrett le jour même. Plutôt costaud, j'avais eu raison de penser qu'il était forgeron. Il a parlé surtout avec Quercus et Irving, moi n'étant pas très sociable.
Byron avait eu tort de s'inquiéter. Tout a marché comme sur des roulettes. Il n'y avait pas un garde en vue. En fait, on a rencontré personne, excepté un geignard. J'ai dû me couvrir les oreilles pour ne pas l'entendre hurler lorsque Quercus lui a tranché la gorge.
Malgré tout, j'ai dû apercevoir son visage, vide, un peu triste.
Lorsque que j'étais enfant à Saint-Aegolius et qu'on nous en parlait, je me demandait toujours la même question, que je n'osais pas formuler à voix haute:
«Si la peste a pris le contrôle du corps, est-ce qu'il y a toujours quelqu'un à l'intérieur, qui se fait dominer par la maladie?»
Honnêtement, le seul moyen d'y répondre, selon moi, est de devenir soi-même un geignard. Mais je ne crois pas que ce soit une excellente idée.
Irving sifflote tranquillement derrière moi. Nous ne sommes pas encore dans une zone en danger, alors nous pouvons bavarder un peu avant de devenir sérieux.
Les trois gars sont en grande conversation, quand j'entend un petit froissement de feuille, qui n'a rien de naturel. Une branche craque.
Je fais un signe aux autres, qui semblent avoir entendu également.
Peut-être qu'il y a des gardes dans le coin finalement.
Je sort mon canif et approche des bruits suspects silencieusement, tandis que le groupe me couvre.
Et je frôle la crise cardiaque lorsque Thalie sort d'un buisson, souriant à pleine dents.

-Tu m'a trouvée!, s'écrie-t-elle.

Irving réagit immédiatement, alors que je reste immobile, à la regarder avec de grands yeux ronds.
Il l'attrape et la garde en place avant qu'elle aille se perdre je ne sais où. Mais avant qu'il ne puisse prononcer un seul mot, elle se met à parler. Elle semble avoir déjà son excuse toute prête.

-Je voulais vous suivre, balbutie-t-elle. La dernière fois, ça c'est bien déroulé, alors je suis passé dans une faille. Je me suis caché parce que je veut venir avec vous.

J'entends chuchoter derrière moi.

-Merde..., murmure Garrett. Le trou du mur ouest, carrément oublié de le réparer...

Irving nous lance un bref coup d'œil à nous trois.

-On va te ramener à l'intérieur, d'accord?, dit-t-il. Tu vas retourner avec tes amies.

Mais plus têtue que Thalie, tu meurt. S'ensuit des négociations entre le frère et la sœur que nous osons à peine interrompre pour donner notre avis.

-Juste pour cette fois...s'il-te-plaît!, quémande-t-elle. Je promet de plus vous suivre si vous m'emmenez, c'est juré. Allez, Irving!

-Qu'elle vienne donc, intervient Garrett. Ou sinon elle nous collera aux basques à chaque fois qu'on sort.

Irving regarde longuement sa sœur, réfléchissant. Personnellement, je ne suis pas contre. Thalie n'est pas si désagréable. J'imagine juste qu'on ne devra pas tuer d'ennemis pour ne pas la traumatiser.

-Ok...juste pour cette fois, accorde-t-il.

-Promis, dit-t-elle en souriant.

Et elle part à trottiner alors Qu'Irving se met à lui énumérer les mille et unes conditions de cette «ballade».
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MessageSujet: Re: CHRONICLE   CHRONICLE - Page 2 Icon_minitimeSam 3 Mai - 4:53



Je l'observe réellement pour la première. En apparence, elle semble péter la forme. Les yeux pétillants, ses os pas trop saillants, les plumes ébouriffées. Thalie sautille juste devant moi, alors qu'elle m'incite à chanter une chanson en sa compagnie. Une que je ne connais pas. Alors je m'efforce de fredonner en rythme avec elle en essayant de retenir les paroles qu'elle chante.
Irving embarque à son tour. Les deux l'ont sans doute déjà entonnés ensemble, car leurs voix se prêtent bien, entre le soprano délicat de Thalie et la voix plus grave de son grand frère.
Je souris en les voyant ainsi.

-Baisser le ton, on arrive, déclare Garrett.

Leurs sourires s'estompent, le silence retombe et Thalie se rapproche de son frère. Je dégaine mon canif lorsque j'entend la voix d'un garde Sang-Pur plutôt près. Irving doit se mordre les doigts d'avoir apporté Thalie. Et je le comprend. Car on risque sans doute de tuer au moins un garde.
Accroupis derrière une cachette, nous entendons la sentinelle se rapprocher, faire son tour de garde.
Ne vient pas ici. Fout le camp, s'il-te-plaît.
Je le supplie mentalement. Comme si cela aiderait. Et j'ai raison de ne pas y croire.

-Il y en a par-hmpf!

Il n'a pas eu le temps de terminer d'hurler sa phrase que Garrett l'a égorgé. Thalie émet un petit bruit involontaire. Elle sait bien qu'elle n'aurait pas dû venir.
Malgré le fait qu'il n'est pas donné un ordre, les autres soldats on dû être avertis par le bruit. Je relève la tête pour voir les alentours. Les sentinelles couvrent la sortie et forment presque un cercle autour de nous. Thalie ne sait pas voler, et même si elle saurait, on ne ferait pas un mètre qu'un carreau d'arbalète nous serrait lancé en pleine figure.

-Pas de sortie, dis-je. Va falloir combattre, les gars.

Les trois se décident à partir s'occuper des gardes qui pourrait causer problème. Mais Irving parait hésitant. Il doit douter de mes compétences de combat. Moi de même.
Néanmoins, il me laisse protéger sa sœur.

-Tu reste ici si possible, m'ordonne-t-il. S'il y en a un qui approche trop, va te cacher à un autre endroit. (Il s'adresse ensuite à Thalie) Tu la suis partout où elle va, d'accord?

Elle hoche la tête vigoureusement et lui fait un câlin alors qu'il part. À son expression terrifiée, elle doit savoir qu'elle ne bénéficie que d'une mince protection en ma compagnie.
Je les vois partir, se faufiler dans l'ombre.
Tout est calme pendant quelques minutes. Thalie ne failli pas à sa promesse, et le nombre de gardes faibli. La sortie est libre.
Je sais qu'il serait préférable de rester là, mais pourquoi ne pas mettre Thalie en sécurité alors que la voie est libre?
À mon signal, nous courrons silencieusement toutes les deux vers un grand buisson touffu. Juste assez près de la sortie. Mais, dans sa précipitation, elle n'a prêtée attention à se qui ce trouvait derrière elle. Ni moi d'ailleurs.
Je comprend que c'était un piège lorsque je fonce presque dans un garde. Ils nous on clairement vu, nous deux. Alors ils ont libérés le chemin pour nous y attirer.
Et j'ai marchée. Je suis tombée dans le panneau et j'ai désobéi à Irving, mettant sa sœur en danger.
La sentinelle me pousse par terre et me place un couteau au-dessus du cou. Son visage est près du mien, tout comme sa gorge.
Je débat un peu les pattes, question de le distraire. L'arme de lève un peu, mais ça suffit. Je lui donne un coup de genou dans le ventre et lui mord la gorge. Il recule, et j'en profite pour m'emparer de mon canif, lui enfonçant à plusieurs reprises à la tête.

-Aide-moi!!Io!

Me retournant, haletante, j'aperçoit à quelques mètres de là Thalie, qui pleure, au prise avec un autre garde. Il est au-dessus d'elle, indifférent aux coups de griffes qu'elle donne.
Je coure vers elle, et dans mon sprint, en profite pour sauter sur mon adversaire et lui planter mon canif dans l'épaule droite. Il me fait retomber par terre et s'empare de ma tête. Je crois qu'il tente de m'étouffer, et je commence à manquer d'air.
Je vois Thalie approcher en rampant et mordre la patte de mon agresseur. Ça suffit. Je lui décoche un coup de canif dans l'estomac et il tombe lourdement, alors qu'il agonise.
Mais je n'ai d'yeux que pour Thalie.
Elle se retourne sur le dos, couverte de larmes, de poussières. Et de sang.
Elle part à sangloter. Je la pose en horizontal face à moi, en essayant de voir si elle est gravement blessée. Je remarque soudain la blessure qu'elle tente de cacher maladroitement.
J'enlèvent doucement ses ailes et elle produit des sons horribles, mélangés à ses pleurs.
Le trou dans son estomac pourrait être causé par une flèche. Un couteau. N'importe quoi, en fait. Et ça saigne.

-Oh...

Je n'aurai pas dû dire ça. Elle sait maintenant pertinemment que j'ai échoué. Je ne veut même pas savoir quelle sera la réaction d'Irving. Ça ne m'étonnerait pas qu'il veuille me tuer.
J'entend soudainement des pas, et un cri. Irving.
Il n'a même pas encore vu la blessure, mais il doit savoir à quoi s'attendre lorsqu'il voit mes larmes. Contrairement à ce que je pensait, il ne tente pas de m'abattre. Il prend ma place, alors que je recule en compagnie de Quercus et de Garrett, trop stupéfaits pour réagir.
Irving tenta de la prendre dans ses bras pour la transporter, et elle semble l'aider faiblement en s'agrippant à lui, avec le peu d'énergie qui lui reste. Elle pleure sans cesse, sa blessure ne saigne pas énormément, mais je sais que les dégâts sont internes.

-Je sais que ça fait mal, chérie, je sais...Je vais te lever, ok?

Elle ne répond rien. La douleur doit être trop pesante. Il pleure à son tour, tout comme moi, depuis le début. Il nous ignore superbement, mais c'est compréhensible. Les sanglots de Thalie diminuent.

-Je t'en prie, reste avec moi.

Il ne réussit pas à la soulever, pourtant. On voit clairement sa souffrance. Et il semble se rendre compte de notre présence, en tournant vers nous des yeux suppliants.
Thalie lâche quelques pleurs, puis un hoquet étranglé.
Irving se retourne vers elle, subitement.

-Non...

Il regarde son visage vide, rivé vers le ciel, ses larmes fraîches sur ses joues. Son sang qui macule son plumage. Et c'en est trop pour lui. Il échappe un sanglot. La serre dans ses bras ensanglantés.

-Pitié, pas ça. Pas ça. S'il-vous-plaît...
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MessageSujet: Re: CHRONICLE   CHRONICLE - Page 2 Icon_minitimeMar 20 Mai - 3:28

Aiko



3 semaines plus tard



Je pénètre dans le nid aux petites heures du matin. Je m'ébouriffe un peu, me débarrasse de la pluie de l'extérieur. Les bruits que je cause ne passe pas inaperçus, et Jenny se réveille. Elle m'observe avec ses yeux ensommeillés, se lève.

-Tu étais-où?, me demande-t-elle.

En train de sauver le monde.
Techniquement, c'est vrai, mais je ne peux pas lui balancer ça à la figure. Et puisque, lorsqu'il est question de parler, je ne suis pas du genre à faire des discours, je lui dit:

-Dehors.

À sa manière de froncer les sourcils, je vois bien que cette réponse vague ne lui convient pas. Alors qu'elle s'apprête à ouvrir le bec, je précise un peu plus ma réponse précédente.

-J'étais avec des amis, dans le nid de Bonnie.

Elle sait pertinemment qui est Bonnie, Eleanor et Haddock. Mais elle ne sait pas pourquoi je pars souvent, qu'est-ce que je fait et la raison pour laquelle je suis si distant ces temps-ci. Disons que je n'ait pas la tête aux relations amoureuses en ce moment. Et croyez-moi, c'est rare que je dise ça.
Je commence à changer, aussi. Je ne suis plus tout à fait le coureur de jupons, le mordu de lecture que j'était il y a à peine un mois. Certes, je n'ai pas entièrement changé (de sorte que l'on peu me voir flirter, mais moins souvent), je ne suis pas devenu complètement différent. Cependant, si on me connaît assez bien, on devrait remarquer que je n'ai pas lu un livre depuis des semaines ou que je n'ai pas parlé à ma famille depuis des jour (car j'étais parti attaquer quelques Sang-Purs).
Mais Jenny me connaît assez bien pour remarquer tout ça.

-Pourquoi? Dis-moi pourquoi tu es toujours à l'extérieur, à ne revenir que quelques jours plus tard? Pour quelle raison tu ne nous parle plus? Tu es toujours sorti, et lorsqu'enfin, tu reviens, je mérite toujours des explications de la sorte. Je ne sais jamais où tu es, ni ce que tu fais.

Je la regarde sans ciller, droit dans les yeux. Mon instinct me dicte de lui dire la vérité, mais pour faire le bien, il faut parfois mentir. Et négliger des choses, comme les relations.

-Ce n'est la première fois que je te parle comme ça, Aiko. Je peux comprendre que tu es besoin d'espace et de silence de temps à autre. Mais pas pendant trois semaines. Trois semaines que tu passe dehors, à ne pas répondre entièrement à mes questions et à ignorer celles qui t'embêtent.

Je ne sais pas quoi dire, honnêtement. Je devrais improviser une excuse et boucler la boucle. Mais contrairement aux autres fois où elle me parle ainsi, je la sens sincère, pas motivée par la colère de mes absences.
Elle m'observe à son tour, les yeux brillants de larmes.

-Est-ce que tu pense encore à tes amis? Est-ce que tu pense à ta famille?

Elle baisse les yeux, renifle un coup.

-C'est de ma faute, murmure-t-elle.

Sans y réfléchir, je l'approche et la prend dans mes ailes. J'en ai assez de lui causer toute peine, alors que je ne m'en rendais même pas compte, trop préoccupé par mes aventures.
Elle m'embrasse et j'y met un peu du mieux, pour lui faire savoir que je ne l'ai pas complètement oublié.
Et les paroles de Cinq me reviennent en tête, me disant que je m'investirais plus dans les attaques contre les Sang-Purs que dans les relations familiales. Elle avait raison, et j'ai l'ai ignoré.
Jenny pleure dans mes ailes, à présent. Je me sens confus, car je sais que le vrai Aiko lui a manqué, mais pas au point de sangloter.

-Je suis désolée, chuchote-t-elle. On est trop jeunes pour ça.

Je fronce les sourcils, jusqu'à ce qu'elle me présente une grande sphère blanche, qu'elle tenait juste derrière elle.
Un œuf.
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Astrid
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MessageSujet: Re: CHRONICLE   CHRONICLE - Page 2 Icon_minitimeVen 6 Juin - 3:47

Tymm



La gosse (parce que je vois désormais que c'est une fille) commence à hurler. Elle réclame son père à coup de grands cris.
Je regarde aux alentours, voyant bien que personne ne va aller l'arrêter. Les adieux déchirants et tout le tralala, on connaît ça par ici. Plus personne n'a la larme à l'œil depuis longtemps.
Et c'est encore moi qui va écoper de la merde.
Tout en allant voir ce qui se trame, je repense au fait que cette fille m'a empêché de me sauver. Pour enfin rejoindre ma famille. Si elle est toujours en vie. Car je ne souviens plus de rien après que je me sois fait assommer.

-Rendez-le moi!! S'il-vous-plaît!

Les gardes arrachent sont père et le placent dans une autre file de gens. La fillette, elle, se trouve avec les femelles. Celles qui finissent souvent la gorge tranchée, après s'être fait violer à multiples reprises.
Je savais que les gars prenaient les jeunes femmes, mais pas les enfants. En fait, ont a presque jamais d'enfants dans le coin. Alors j'imagine qu'ils ont ignorés ce fait et l'on condamnée au sort ordinaire des membres de la gente féminine.
Les soldats qui emmènent sont père semblent en avoir assez de ses hurlements, alors l'un d'entre lui cloue le bec en une gifle bien placé. Ça la sonne un moment, mais elle recommence tout de suite après. Les mecs me regardent l'air de me demander de m'occuper d'elle. Alors je lui place ma patte sur son bec, coupant court à ses cris.

-Tu la ferme et tu avances avec les autres, d'accord?

Elle se défait de mon emprise et parle.

-Non! J-j'ai besoin d'être avec lui! Je vous en prie!! Je vous donne n'importe quoi, mais je dois être avec lui!!

N'importe quoi. Plusieurs saisiraient l'occasion et accepteraient, mais je ne suis pas de ce genre là. Le seul élan de pitié que j'ai pour elle serait pour sa future mort prématurée.
Je lui fait signe que non, lui dit de la boucler.

-Vous voulez quoi en échange?! N'importe quoi!!

-Ferme-la!

Elle me regarde dans le fond des yeux pendant un instant, pour réfléchir.

-Tymm, c'est ça, hein? Tu cherches encore ta famille?

Pendant un moment, je la regarde, elle, la fillette bousculée parmi le flot de gens se déversant à côté de nous, mine de rien. Elle, qui trouve mon point faible en moins d'une minute. Soit elle lit dans les pensées, soit...

-Qui t'a dit ça?

Elle a un faible sourire respirant la nonchalance, faisant la sourde oreille à ma question.

-Place-moi avec mon père et je te dirais où les trouver.

Je n'y avait pas pensé. Qu'il se serait déplacés. Mais c'est logique, en un sens, car Isarr saurait où les trouver s'ils étaient restés là-bas.

-Non, j'ai pas les commandes pour ces genres de trucs-là. Je peux rien pour lui.

-Alors emmène-moi à ma mère. Elle est au nord d'Ambala. Et je crois que ta famille est aussi dans le coin.

Au final, cette fille m'a peut-être bloquée la sortie la plus évidente, pour m'en donner une plus tordue.
Et si je dis non? Ça mènera probablement à sa mort, et empêchera ma liberté.
Alors je dis:

-Marché conclu.
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MessageSujet: Re: CHRONICLE   CHRONICLE - Page 2 Icon_minitimeJeu 19 Juin - 4:27

Je marche en compagnie de Trois depuis plusieurs minutes, mes vieux os souffrant sous cet effort.
Mes 65 années de vie m'ont aspiré toute ma force. Nous arrivons finalement dans une prairie de saules pleureurs. Avec le temps, j'ai appris à mieux reconnaître ce qui constitue ce monde et à utiliser les connaissances de Lyme, peu avant qu'elle ne meurt. Ainsi, je discerne une Renaissance d'une autre, connait les noms, les sentiments, les émotions et les mots.
Trois marche derrière moi. Cela fait une quarantaine d'années que nous sommes ensemble, et il sait très bien que je suis dans une colère noire.
Un, ou Glaucis, comme il préfère, n'est pas loin. En compagnie de descendants de plusieurs générations qui forment sa garde personnelle, il est toujours accompagné de Glaucops et de Glaumir, ou Quatre et Six. L'air hautain, ils nous snobent d'un regard fier.
Un s'approche, alors que les deux autres restent en arrière-plan. Une minute de silence passe, Trois à mes côtés.

-Eh bien?, dit Un. Parlez, allez-y.

-Où est Tarik?, déclara Trois. Où est nôtre fils?

Il ne semble pas surpris le moins du monde par ces questions, ne faisant que renforcer mon impression qu'il est coupable de sa disparition.

-Et c'est moi que vous suspectez? Avez des preuves, au moins?

-Qui d'autre serait capable de commettre une telle chose?, éructai-je.

Il se retourne vers moi un sourire en coin.

-Qu'entends-tu exactement par...«une telle chose»? Un kidnapping, de la torture, un...assassinat?

Trois se jette sur lui, le frappant, avant de se faire arrêter par les gardes d'Un. Ils le tiennent solidement, ne le blessant pas, attendant les ordres de leur maître.
Moi, je reste là, les yeux noirs de colère, pleins de larmes. Connaître les émotions vient de me désavantager, car je suis happé de plein fouet par la tristesse. Dans mon cœur de mère, je m'imaginait tout les scénarios, probables ou improbables. C'est une chose d'imaginer le meurtre de votre enfant. C'en est une autre de se le voir confirmer.

-Votre fils ne s'est pas plié aux règles. Il a refusé la Trinité et a donc, par conséquent, choisi d'aller pourrir en enfer. Je n'ai fait qu'exaucer ce vœu.

-Choisi?, hurlai-je. Dit plutôt qu'il a refusé de se soumettre à un prétendu dieu qui s'est auto-proclamé maître de cette Renaissance! Et pour récompense, pour avoir refuser de devenir comme les autres, qui boivent tes paroles, et tueraient pour toi, tu l'a assassiné!

Je vois le monde tourner alors qu'un garde me gifle.
Les gardes qui retenait Trois le relâchent, pensant probablement qu'un vieillard ne ferait pas de mal à leur maître alors que la mort le tenace. Il revient à mes côtés, me regarde, mais je n'ais d'yeux que pour Un. Je le dévisage froidement, lui et ses iris carmin.

-Tu sais ce que j'ai dit à ton fils avant de le tuer, Cinq? Je lui ait dit que c'était sous votre ordre, à vous deux, que j'agissait. Il est mort en croyant que vous l'aviez trahi.

C'est à mon tour de me jeter sur lui, cette fois. Surpris par cette soudaine rapidité, et par l'ordre de Un de me laisser, ils restent à leur tour en arrière-plan.
Lui me tient la gorge, une dague à la main. Je tente d'accéder à la sienne avec mes griffes, dans l'espoir de la lui trancher, et puis soudain, Trois s'interpose entre nous deux, me tenant les épaules.

-Cinq, non!

Je me souviens désormais de cette promesse que nous nous étions faites. Celle de ne pas tuer, de ne pas devenir comme eux, ces meurtriers, à la solde de Glaucis. Mais que faire? Venger la mort de son enfant, ou probablement se faire tuer à notre tour? Trois a toujours été le plus raisonnable, le plus calme de nous deux. Mais je ne resterai pas là, les bras ballants, à attendre que mon autre fils meurt à son tour.
Glaucis profite du moment d'hésitation que je ressent pour plonger sa dague dans le dos de Trois.
Il tombe dans mes bras, alors que j'ouvre la gorge d'Un. Les gardes, trop abasourdis par la mort de leur chef tout-puissant, n'ont que faire de nous et se jette sur le corps de celui-ci.
Mes larmes ne sortent pas, je suis encore trop sur le choc. Il n'y a même pas dix secondes, ce mâle, mon compagnon, était vivant, intact, alors que maintenant, il agonise au sol.
Je le soulève un peu, l'approchant assez pour l'entendre chuchoter.

-Sois forte, mon amour.

Il n'a pas poussé son dernier souffle depuis deux secondes que déjà, abasourdie, mes larmes commencent à sortir.

-Trois...

Je le dépose au sol, doucement, comme si je pouvais encore le blesser.
Et je pars. Je vole, vite, le plus vite possible. Je ne peut rien faire de plus, sous peine de mourir à mon tour.
Je refait le trajet emprunté il y a moins de quinze minutes, regrettant, mer morfondant dans mes larmes. Je les essuie lorsque j'arrive près de Sef. Mon dernier enfant.

-Où est père?, demande-t-il.

Je le regarde, le silence étant ma seule réponse.
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MessageSujet: Re: CHRONICLE   CHRONICLE - Page 2 Icon_minitimeJeu 26 Juin - 3:31

Aiko



J'ouvre mon holo dans un creux pas trop loin de celui de Bonnie et d'Haddock. Il fait nuit noire, mais on le voit très bien s'allumer soudainement avec ses lumières turquoises.
Cinq n'apparaît pas en hologramme.
Allô?
Qu'est-ce que tu veux?
Je met un instant à répondre, mais elle devine déjà que j'ai un problème.
«Un problème». Bon dieu, comment je peut dire ça! Considérer un enfant comme un problème reviendrait à le traiter comme une vulgaire connerie que l'on peut résoudre en un clin d'œil. Mais comment se débarrasser d'un enfant à naître? C'est un être vivant, que l'on ne connaît pas, certes, mais qui est la chair de notre chair. Ça reviendrait à tuer une partie de nous.
Et moi qui croyait qu'Alder serait le premier à se caser, à avoir un enfant. Jenny et moi ne l'avons encore dit à personne, et nous ne sommes pas pressés. Cela nous vaudra sans doute une expulsion de ma famille, peut-être. Du moins, les mégères vont radoter là-dessus pendant des semaines.
J'ai désobéi à ta règle.
Je savais bien. La plupart des visionnaires dans ton cas commettent la même erreur. Mais ils doivent vivrent avec les conséquences. Alors, c'est quoi?
Euh..je...un enfant?
Tu vas avoir un enfant? Mouais, je la voit pas souvent celle-là. Habituellement, c'est un membre de la famille qui se fait tuer.
Quoi?
L'holo est programmé en fonction de la probabilité des événements, il y a des tonnes et des tonnes de scénarios possibles. Ils divergent en fonction de la personnalité et d'autres caractéristiques propres au visionnaire. La machine, une fois qu'elle commence à connaître l'individu qui la possède, sélectionne les scénarios les plus probables. Mais encore là, ça fait des millions, voir des milliards de scénarios. Tout est programmé en leurs fonctions, même mes réactions et mes réponses.
Alors...c'est normal que tu sois aussi morne que ça à l'annonce de la naissance prochaine de mon enfant?
L'holo tient aussi compte des expériences personnelles du visionnaire assigné à la personne possédant l'objet, soit moi.
Et tu a eu un problème avec les enfants dans ta vie?
En quelques sortes.
Je devine à son ton de voix qu'elle ne veut pas en parler, alors je n'insiste pas.
Pendant les minutes suivantes, je lui explique ma conversation avec Jenny alors que j'observe la carte sur laquelle l'on voyait les visionnaires présent dans le Royaume du Sud. L'un est d'ailleurs assez proche d'ici.
Je croyais pourtant qu'Eleanor était la personne qui était dans le coin.
Veut-tu identifier celui-ci?
On peut faire ça? Merde, merci de l'avoir dit plus tôt, hein.
De rien.
L'écran fait un zoom sur le petit rond, et des informations apparaissent dans le coin en haut de l'écran.
Oh mon dieu.
Ouais, pas la peine de m'expliquer. Je connais tes liens avec cette personne, car j'ai un accès illimité à la base de données. Va-donc la voir, tant que tu y est, elle s'approche assez vite.
Je m'envole hors du creux, l'holo fourré dans les pattes. Je regarde l'écran à nouveau, et je vois que le point est tout près, maintenant.
Pourtant, c'est pas la meilleure des idées d'attendre durant la nuit que quelqu'un émerge de la noirceur, et que cette personne en question puisse passer juste à côté de vous sans vous voir.

-Vali!, je crie à travers la forêt. Youhou, visionnaire de mes deux!!

Bravo pour la discrétion.
Pourquoi il se serait arrêté autrement?
Une poigne de fer me prend soudain l'épaule, me faisant frôler la crise cardiaque. Mais lorsque je me retourne, je sais déjà à qui appartient cette patte. Je l'entraîne dans un câlin. Ok, cela ne semble pas très viril, je l'approuve, mais on s'en fout un peu lorsque l'on n'a pas vu cette chouette depuis des siècles.

-Salut, p'tit cousin, me dit-il.
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MessageSujet: Re: CHRONICLE   CHRONICLE - Page 2 Icon_minitimeSam 5 Juil - 3:44

Tymm



Pour nous échapper, moi et la gosse, ça n'a pas été trop difficile. Ç'aurait été largement plus complexe si un tunnel ne reliait pas mon nid avec l'extérieur, avec les Royaumes du Nord.
Certes, des gardes m'ont interrogés pour savoir où j'amenais la fille. C'est pas très commun d'emporter des enfants à moitiés mort de faim dans les nids. Mais j'ai observé de plus près les soldats qui me posaient cette question, les reconnaissant pour les avoir déjà vu dans les nids où l'on enferme les femelles. Je leur ait lancé un certain regard pour qu'il comprenne mon intention. Qui n'était pas réelle, bien sûr. Mais ils ont foncé dans le panneau.
Par contre, nous n'avons pas eu autant de chance une fois rendu dans ledit nid. Lüm, mon partenaire de notre marché noir, était là. En bon marchand qu'il était, il a commencé à examiner la fille, tout en disant:

-Alors, tu t'est mit au marché d'esclaves, maintenant?

-Je croyais que tu me connaissais mieux, ai-je dit.

-Pourquoi serait-t'elle ici sinon? Je croyais pas que t'était un pervers comme les autres, pourtant. Mais bon, il faut croire que t'en a eu assez de reluquer de loin les catins et t'a voulu passer à l'action.

Je vois la fille afficher la même mine abasourdie que moi.

-Mais de quoi est-ce que tu parles?

-Ça s'appelle de l'humour, mon p'tit. Je ne désire qu'apporter qu'une once de joie et de gaïeté en ce monde de grisaille et de froid, déclare-t'il d'un air théâtral. Cela ne semble pas marcher, pourtant, bande de pisse-froids.

-Lüm, j'aurais vraiment besoin que tu arrêtes de déconner, sérieux. (Il se calme, alors je continue de parler) Je vais partir dehors, avec cette fille.

-Ah? Tu préfères commettre l'acte en pleine nature, alors?

-Bon sang, Lüm!

-Très bien, très bien, dit-il avec un air rieur...Je me tais!

-Je vais sortir, et je ne reviendrais pas. Mais puisque tu nous as aperçus, si jamais on te demande où je suis passé, tu diras que tu n'en sait rien, d'accord?

Il semble réfléchir à ma requête un peu trop intensément. Je ne sais pas pourquoi.

-Et s'il ne me posait pas la question?

-En fait, je crois bien que tu seras le premier à lequel il feront passer un interrogatoire.

-Non, ce que je veut dire, réplique-t-il, c'est que je ne serais pas là. Je serait parti.

Ça explique la réflexion un peu trop mûrie qu'il semblait prendre il y a quelques secondes.

-De l'aide de plus ne nous serrais pas de trop, déclarai-je.

-Et de l'humour, aussi, dit-il en nous emboîtant le pas vers le tunnel.
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MessageSujet: Re: CHRONICLE   CHRONICLE - Page 2 Icon_minitimeVen 11 Juil - 4:07

Io



-T'est sûr que ça va?, me demande-t-il.

Je suis frustré, principalement contre moi. Je n'arrête pas de m'embrouiller avec les gens depuis la dernière sortie à l'extérieur. J'essaie d'oublier ce qui est arrivé, parce que ça ne sert à rien de culpabiliser et de se traiter soi-même de tout les noms. J'ai contribué au meurtre de Thalie, voilà, on ne tournera pas autour du pot. J'en garderais sans doute une séquelle psychologique, un malaise à chaque fois qu'elle sera mentionnée.

-Arrête de t'inquiéter, Quercus. C'est pas comme si j'étais la plus touchée.

Irving me vient immédiatement à la tête. Après notre retour, et un récit de notre échec, il a été placé dans un autre nid un peu isolé, sous surveillance constante. Un genre de thérapeute est aussi à sa disposition, mais ce dernier affirme ne l'avoir jamais vu.
Et il refuse strictement de nous parler, à moi, à Garrett et à Quercus. À tout le monde, en fait, mais surtout nous. Il nous en veut d'avoir laissé le corps de sa sœur là où elle est morte. Nous n'avions pas le choix, d'autres gardes affluaient vers nous, et nous encombrer d'un cadavre aurait causé notre perte à tous. Ç'a m'a laissé un mauvais goût dans la bouche, mais nous ne pouvions rien faire. Nous aurions pu faire plus, pourtant. J'aurai dû faire plus.
Je sort du nid sans prévenir, à la recherche de quelque chose à faire, à part brouiller du noir.
Mes pattes me mènent vers le nid sous-terrain de Darius, alors que mon esprit vagabonde ailleurs.
Je déplace le feuillage qui cache l'entrée et pénètre dans les tunnels sombres et pas très bien éclairés. La troisième chambre à droite, avec une grande couverture en guise de porte, appartient à mon grand-père. J'oublie les formules de politesse et rentre sans permission.
Lisant un livre à proximité d'une bougie, la seule source de lumière du nid d'ailleurs, il lève une serre, tout en continuant de lire, comme pour dire «Accorde-moi une seconde», puis le borgne tourne finalement son regard vers moi.

-Ah, pitchounette. Qu'est ce qui me vaut ta visite?

Je déteste ce surnom. Ça me donne l'impression d'être une enfant. Comme si j'étais déjà pas assez petite!
Je ne sais pas, honnêtement. Je suis venue ici spontanément, et tout aussi spontanément, je déclare:

-Une histoire.

Ça frôle l'absurdité, et je m'en rend bien compte, alors je tente de me corriger.

-J-je...euh...tu peux me...raconter une histoire?

Et pourquoi pas, après tout? Quoi de mieux qu'une légende ou un conte pour s'évader de la réalité. Les seules que j'ai jamais entendues n'était jamais couchées sur papier, étant analphabète, comme beaucoup de monde aujourd'hui. Potéma, la savante Impératrice du Royaume, dans sa grande expansion de connaissances, a oublié de doter le petit peuple de cette intelligence et ne l'a réservée qu'à la noblesse ou aux Sangs-Bleus.
Le vieillard hoche de la tête. Je me place à côté de lui.

-Durant ma captivité chez les Sangs-Purs, avec quatre compagnons, nous étions toujours morts de faim. Ils ne nous donnaient que des souris ou des insectes, et ne vérifiaient pas s'ils étaient contaminés par la peste. Ç'a coûté la vie à deux d'entre nous, pour avoir partagé le même repas. Les soldats ont laissés les corps avec nous. L'isolement, la maladie et le sort incertain de nos familles nous rendaient fous. Et puis une nuit, un des gars enfermés avec moi m'a attaqué. Un cannibale, tu vois? Ironique, si on sait qu'il était cuisinier au Grand Arbre. J'imagine qu'il aurait voulu manger les cadavres avant de nous manger, nous. Mais il ne voulait pas attraper la maladie, alors... J'ai fait ce qu'il fallait faire.

Son regard s'assombrit un peu, ne retirant aucune fierté de ses actes.
Il ré-ouvre le bec juste avant que l'on entende, au loin, une détonation.
Une bombe.
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MessageSujet: Re: CHRONICLE   CHRONICLE - Page 2 Icon_minitimeJeu 24 Juil - 4:39

Aiko



S'il est plus petit que moi, et pourtant plus vieux, Vali possède un aspect étrange, prompt aux malaises. Vairon, avec un œil noir et un jaune orangé, il boitille légèrement de sa patte gauche, l'ayant presque perdue dans un incident. Mais on ne discerne tout cela qu'en le scrutant avec soin.
On se dirige déjà vers le nid de Bonnie depuis quelques minutes.

-Alors, Cinq t'a contacté?

-Bien avant toi d'ailleurs. Donc, je vais me joindre à votre petite bande de «sauveurs de l'humanité»?

-Eh bien, nos chances de «sauver le monde» ont un peu augmentés depuis nos attaques aux camps des Sangs-Purs. C'était 8% au début, je crois. Bref, ont est passés à 11%.

-Je suis très impressionné, déclare-t-il avec un ton ironique. Super! Il ne reste que 89% de chances que tout le monde meurt et que les Royaumes entiers soient détruits, mais sinon, tout va bien.

-Quel pessimiste, ronchonnai-je. On aurait tellement besoin de plus de gens comme toi, avec nous.

-Alors je vais m'empresser d'écumer le Sud et le Nord et de t'expédier une livraison de nains.

Il fait référence au surnom que je lui ai donné, lorsque nous étions enfants. Puis, il est parti avec sa mère et sa sœur, et nous ne nous sommes pas revus jusqu'à aujourd'hui.
J'allais rajouter quelque chose, mais Bonnie me précède en plaçant un couteau sous la gorge de Vali, alors qu'elle était cachée derrière lui. Je ne l'avais même pas aperçu.

-Qu'est-ce qu'un nabot fait ici, Aiko?, me demande-t-elle.

Je ne répond pas, m'empressant de lui enlever le couteau des mains. Elle doit comprendre par là qu'il n'est pas dangereux.

-On fera les présentations à ton nid, lui dis-je.

Elle s'approche un peu de moi, observe Vali d'un œil louche.

-En parlant de nid...On devra le quitter. On peut rester à Ambala, mais il faudrait mieux se cacher, sinon les Sangs-Purs le découvriront. Les pisteurs qu'ils envoient commencent à devenir un vrai problème.

Je prend un moment pour considérer ce fait. Jenny ne voudra pas partir d'ici sans que je lui donne une raison pertinente. Mais je ne peux pas tout lui dire. Ça va donner lieu à une belle dispute.

-Je vais voir ça.

Nous sommes finalement arrivés, Eleanor nous accueillant, en tant qu'éclaireur. Haddock nous souhaite la bienvenue, quand à lui, en ronflant dans un coin. Une fois celui-ci réveillé, Bonnie ne s'en peux plus et crache le morceaux.

-Alors t'est-qui, toi?

Il s'abaisse en gentlemen et dépose un baiser sur la patte de cette dernière. D'un air dégouté, elle se dégage alors qu'il se relève.

-Liutprand Vali Ceret, pour tout dire. Mais on m'appelle aussi le Nain, dit-il avec un clin d'œil à mon intention.

Après quoi Eleanor nous prend par surprise.

-Et...est-ce que vous êtes intelligent?

Il semble confus, mais hoche la tête en signe de oui.

-Bien, sinon j'aurai cru que vous étiez un nain bécile.

Je crois que tout le monde a poussé un soupir désespéré. Eleanor est définitivement une cause perdue.
Je les quitte peu après, prenant la direction de mon nid que je partage avec Jenny et l'œuf.
Et dès que j'entre à l'intérieur, je l'aperçois avec lui, ou elle. Je ne tournerais sur le bord du pot.

-Il va falloir partir.

Elle semble las, avec ses yeux cernés, en train de couver l'œuf.

-Et j'imagine que je n'ai pas le droit de savoir pourquoi?

-Écoute, il faut vraiment que-

-Non! J'en ai assez de nager dans l'inconscience! Ça fait des semaines que tu ne me dit presque rien, et là, je dois quitter mes amis, ma famille, ou même toi! Tu n'est plus là, tu ne me parle jamais, on dirait que tu ne veut plus rien savoir de ta famille, ou de nous!!

Je me retiens de lui balancer la vérité. Si ce serait de moi, j'aurais rompu avec elle le soir où elle m'a montré l'œuf. Pour lui épargner tout ça. Seulement, je me sentirais comme un salaud de la laisser seule avec un enfant. Je ne veux pas répéter l'erreur de mes parents.

-Je suis fatiguée de ne rien savoir! J'en assez de tout ça! Explique-moi, dit moi ce qui ne va pas, bon sang!

Je la regarde dans le fond des yeux.

-Désolé.

Un relation vaut moins que l'humanité toute entière.
Elle pleure lorsqu'elle m'annonce:

-J'en ai assez de toi.

Je croyais qu'elle partirais avec l'œuf, me ferais sentir comme un con égocentrique en m'obligeant à abandonner mon enfant. Mais au contraire, elle part, seule, et me laisse.
Avec l'œuf.
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MessageSujet: Re: CHRONICLE   CHRONICLE - Page 2 Icon_minitimeLun 4 Aoû - 2:41

Après avoir été exilés, ou plutôt s'être exilés, puisque nous ne voulions pas mourir, mon fils, sa famille et moi avons passés des années loin de tout, sans être à l'affut des dernières nouvelles qui circulaient.
Lyme m'avait dit auparavant qu'au fil du temps, les caractéristiques propres à notre espèce pourraient se dégrader, voire disparaître. Des plumages vifs, une grande taille, une longue vie, telles étaient nos principales. Alors, au fil des générations, il n'était pas rare de croiser des petits enfants au plumage terne, qui, plus les générations s'effilochait, plus leur vie diminuait.
J'ai dû voir mes enfants mourir avant moi.
Nous, qui étions si éclatants dans notre jeunesse, avons vu nos plumes tourner au gris, au blanc.
Les fanatiques de Glaucis ont vite associé son meurtre à ce phénomène. J'était déjà coupable de son assassinat, et me voilà à nouveau coupable pour un crime que je n'ai pas commis.
Avant ma mort, alors que j'avais 85 ans, je crois, j'ai enregistrée un message sur l'holo que nous avaient donné Lyme peu après notre naissance.
Et quelques semaines plus tard, durant un matin brumeux, je rendais l'âme. Non pas de vieillesse, quoiqu'à voir mon âge, j'aurai très bien pu. Non, ce sont les autres, ceux qui adhéraient à la logique d'Un. Ils m'ont tranché la gorge durant mon sommeil, murmurant: «Œil pour œil, dent pour dent.»
Quel lâches.
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MessageSujet: Re: CHRONICLE   CHRONICLE - Page 2 Icon_minitime

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