Au crépuscule de l'insolence

♣ CHAPITRE 5 - UNE ALLIANCE IMPROBABLE

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 Au crépuscule de l'insolence

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MessageSujet: Au crépuscule de l'insolence   Au crépuscule de l'insolence Icon_minitimeSam 9 Mar - 23:25


Du vent…. Comme il y en avait, ce jour-là ! ça en défrisait les plumes. Et mettait les chouettes grincheuses de mauvaise humeur. Comme Loki. Mas pas comme Erylryb. Curieusement, comme inévitable exemption qui devait confirmer la règle, le vieux petit duc à moustache semblait littéralement adorer ce genre de temps. De telles bourrasques annonçaient très, très souvent, en règle générale, une bonne tempête, comme le ryb de météorologie les aimait. Comme si les intempéries le rajeunissait, il retrouvait une joie et un tonus d’oisillon. C’était sidérant.

Loki, lui… ronchonnait. Ce n’était pas quelqu’un d’avenant, mais pas du tout. S’il pouvait resté terré dans son creux à longueur de soirée, cela l’arrangerait bien. Mais il avait ses devoirs de gardien, comme chaque chouette présente au Grand Arbre. Et il était hibou après tout. Il devait aller manger, et se dépenser, comme tout représentant de son espèce digne de ce nom.

A travers l’encadrement de l’entrée de son creux, le grand mâle regardait la pluie tomber à verse, le vent rendant la trajectoire des gouttes obliques. Il râlait, comme à son habitude. Pourtant, il avait vraiment essayé de faire des efforts pour aller vers les autres et s’intégrer. Mais il avait finalement craqué, et était retombé dans cette solitude qui lui était propre.
Beaucoup de gens aiment la solitude, mais très peu la supporte, disait-on. Loki, lui, n’avait aucun mal à la supporter, bien au contraire. Ils étaient indissociables, en fin de compte. Lui sans elle… n’était plus l’ombre de lui-même. Alors pourquoi se voiler de faciès ? Il n’était pas fait pour vivre en communauté. Ironique pour un gardien. Comment en était-il arrivé là déjà ? Ah oui, son sens de l’honneur et de la justice. Magnifique.

Pestant contre le beau temps et contre lui-même, Loki retourna au fond de son creux, et se mit à racler le sol de ses puissantes griffes, à la recherche de quelque insecte qu’il stockait dans cette partie-là de son habitation. Il avait réussi, à force de mauvaise humeur et de mauvaise volonté, à faire fuir tout ses colocataires. Sauf une, qui, étrangement, s’accrochait. Mais le moyen-duc avait cessé d’essayer de comprendre Sulken depuis longtemps. Elle n’était même pas là, alors…

Grincheux, ça, Loki l’était. De mauvaise grâce, il attrapa un mulot encore à demi vivant, et joua des maracasses avec, lui fracassant distraitement la tête à chaque aller-retour contre le nichoir de la métisse effraie. Tiens, cadeau, Sulken.

Après avoir terminé la nouvelle déco de son creux, le grand mâle se rendit compte que son mulot était trop explosé pour être mangé, et le jeta par la fenêtre, au dehors. D’un bond, il se posa sur l’entrée du creux, et ébroua sa large carcasse. Il n’avait plus rien à manger, et devait se résoudre à quitter son chez lui, au risque terrible de se mouiller.
Pire, il pouvait aussi croiser du monde.
Quelle horreur.

Au fil des lunes, Loki était devenu un véritable ermite. Il devint asocial, et méprisa de plus en plus la compagnie des autres. Et plus il demeurait seul, plus il s’installait dans sa douce solitude, et plus il détestait les autres. C’était un cercle vicieux, et c’était tant pis pour lui.

D’un pas lourd, l’oiseau s’envola vers les racines inférieures, en direction du réfectoire. Par chance, seule une table était occupée, au fond de la salle. Loki en profita pour se rendre directement en cuisine. Sans un mot, il croisa des chouettes qu’il salua avec mauvaise grâce de signes brefs de la tête, avant de s’enfoncer dans la partie des plats ratés, cette salle où les jeunes chouettes du squad de cuisine apprenaient à… bah, à cuisiner.

Il piocha quelque chose de mou et chaud, et décréta que cela ferait l’affaire pour cette nuit, le temps que la tempête se calme et qu’il puisse aller chasser sur les terres.
- On vit à la dure, ou on ne vit pas du tout…

Le moyen duc ressorti des cuisines, et battit de ses puissantes ailes gris ardoise pour se rendre sur les plus hautes branches du Grand Arbre, un lieu très peu fréquenté, et où il était sûr de croiser personne. Il avait la flemme de retourner à son creux, et les hautes branches, plus proches, pouvaient parfois dissimuler des jeunes amoureux voulant se cacher à la vue de tous. Sauf de Loki.
C’était son passe temps favori. Il adorait se faire détester des jeunes, et les mettre dans des situations gênantes. Surptrendre les tout jeunes couples encore non officiels dans les hautes branches était quelque chose qu’il affectionnait tout particulièrement. Briser les discussions, ou les déclarations par des « Vous n’êtes pas tout seuls » ou des « Coucou ! » était extraordinairement jouissif, vous n’imaginez pas à quel point.

Le grand hibou se posa donc dans les hautes branches, et se mit à la recherche de couples à terrorisés. Malheureusement, la pluie semblait les avoir fait fuir. Pourtant, dans cet endroit, le feuillage était tellement touffu et abondant qu’il était imperméable et ne laissait passer aucune goutte.
L’humidité peut-être.

Oui, c’était fort possible. Sacrée tue-romance, celle-là. Une bonne copine de Loki.
Ce dernier se posa sur un gros nœud, assez proche du tronc principal de l’Arbre, et entreprit de déguster son plat avec attention, faute de trouver quoique ce soit d’autre à faire.
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MessageSujet: Re: Au crépuscule de l'insolence   Au crépuscule de l'insolence Icon_minitimeVen 15 Mar - 21:50

Qui disait que la pluie plaisait à tous les gardiens ? Car leur entrainement leur permettait d'endurer les pires conditions météorologiques. Cette chouette là n'avait sans doute pas connu Corone, car c'était bien les conditions qui là stressait le plus.

Par chance, le conseil l'avait bien compris, et c'était pour son plus grand bien que la grande Hag pouvait profiter d'un peu de répis. Elle observait donc le ciel depuis le grand réfectoire, sans un mot, mais pensive de cette situation si pesante. Pourquoi les pire créatures des cieux craignaient la moindre petite goutte ? Il fallait croire que Glaucis avait bien fait les choses... et que le pouvoir des Hags avait une limite bien peu enviable.

Les goutes tombaient déjà depuis un moment déjà, et personne ne semblait apte à les braver, alors une hag comme elle pouvait toujours voler pour espérer jouer au contre nature. Tout ce qu'elle risquait de gagner, c'était un aller simple our hagsmire.

Par chance, Corone n'était pas seule dans cette situation. Ethyl était lui aussi privé de sorti... comme il aimait tant le dire. Le conseil, là encore, n'était pas fou au ppoint d'envoyer au front keur meilleur élément. En fait, la grande Hag se demandait bien si ce n'était pas le cas de tous les habitants du grand arbre. Une chose était sûre, son nouvel ami avait vu clair en la monstre qu'elle était, et lui avait proposé un petit rendez vous dans un endroit protégé de la pluie, cela pour finir le partage qu'ils avaient entammés de longs cycles durant, mais que le hasard de leur emploi du temps de gardien avait rendu impossible à terminer.

C'était une très bonne idée qu'elle allait déguster dans ses moindres détails. Comme un moyen d'oublier le stress de cette nuit de tempête, et une façon de resserrer des liens qu'elle avait elle même voulu.

Le rendez vous avait été pris dans un endroit assez reculé du grand arbre où ils allaient pouvoir discuter de leurs expériences des sangs purs sans craindre les oreilles trop curieuses. Enfin, si le lieu allait être désert, c'était bien car personne n'allait oser une sortie par un tel temps. Car oui, quoi de plus calme qu les hautes branches par un temps de tempête. Corone était donc partagé entre son appréhention de ce que ses plumes lui faisaient craindre, et l'envie irrésistible de partager son mal avec son nouvel ami.

Ni une, ni deux, le choix était fait, et la grande Hag pris donc la route de ce « jardin secret »... à la marche. Car oui, c'était bien le seul moyen pour elle d'éviter la pluie battante entourant cet arbre si protecteur. Il lui fallut presque trente minutes pour arriver là où une chouette aurait atteint la cachette en deux-trois coups d'aile. Sautant de branches en branches, rien n'était plus difficile que de se repérer dans se dédale de feuilles mais elle n'avait pas vraiment le choix. C'était comme ça, Corone ne pouvait pas aller contre sa nature de Hag. Cette eau là rendait presque irritable, voir pire, elle faisait ressortir ses pires instincts, et même Corone arrivait à s'en rendre compte.

Sur place, la géante aux plumes de nuit attendit l'arrivée de son ami en écoutant les gouttes pour se distraire. C'était impressionnant comment le bruit de son pire ennemie tombant sur le feuillage là reposait. Elle ne pouvait pas l'expliquer elle même, mais elle aurait pu rester comme ça pendant des heures... après tout, du moment que ces vicieuses gouttes ne là mouillait pas, elle était hors de danger.

Soudain, un bruit de feuillage que l'on secoue se fit entendre dans son dos. Etait-ce Ethyl qui arrivait enfin ? Corone pris donc son plus beau sourire, aussi hideux qu'il pouvait paraître sur le visage d'une hag, et se tourna pour accueillir son ami.

« Ethyl ? Le temps t'a aussi joué des tours ? »
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MessageSujet: Re: Au crépuscule de l'insolence   Au crépuscule de l'insolence Icon_minitimeSam 16 Mar - 0:03

Un petit bruissement lointain. Il n’était pas si seul que cela, finalement. Loki eut un petit sourire, et essaya de deviner qui se cachait derrière ce frétillement de branchage. Ça se rapprochait plutôt vite, et c’était lourd. Un grand Duc peut-être ? Très peu probable, ils n’étaient pas nombreux au Grand Arbre, et ni Nartya ni Hélios ne s’aventuraient ici. Encore moins Bubo.

Le bruit se fit plus lourd, et se mit presque à couvrir les impacts des gouttes d’eau sur la grosse toison de feuilles qui les habitait de la pluie diluvienne. Elles faisaient un peu le bruit d’une cascade, et Loki eut un instant le sentiment de s’être retrouvé enfermé dans une immense grotte, dans le genre qui résonne bien, et dont l’unique issue serait bouchée par ladite chute d’eau. L’énorme creux de roche formerait alors une excellente caisse de résonnance, amplifiant le son de l’eau qui tombait, le grossissant et le fondant en une longue note, grave et continue, presque unique.

Loki était curieux de savoir qui venait donc dans ces si hautes branches. Un couple s’y était peut-être donné rendez-vous, en fin de compte. Le moyen duc au plumage anthracite jubilait, tout content. Il s’ébroua lestement, et se percha sur une branche, à un bon mètre au dessus de lui. A moitié dissimulé sous les premiers rameaux touffus du toit de l’Arbre, le jeune mâle attendit, prêt à reconnaître le, ou la nouvelle arrivante.

Hé bien, autant vous dire qu’il ne fut pas déçu. Le bruit que la chouette faisait en se rapprochant était plutôt peu discret, mais si lourd de puissance que Loki en frémi. Qui pouvait donc bien venir dans un tel lieu ? Il se fit tout petit bien malgré lui d’ailleurs, content d’avoir eut l’initiative de se percher dans les branches. En espérant que l’autre n’ait pas l’idée de lever la tête lorsqu’il passera en dessous.

Une forme noire. Immense. Loki faillit cracher une pelotte. Il venait également de minoucher, et se retenait grandement de ne pas piquer dans les orties. Ce n’était pas une chouette, qui venait de monter dans les hautes branches de l’arbre. Enfin… Pas vraiment. Loki frissonna encore lorsqu’il se rendit compte qu’un hagsmon était à quelques pas de lui. Pire, il se rapprochait. Pire, il le connaissait.
Corone, la seule représente de son espèce à résider sur l’île, clémence et caprice des gardiens membres du Parlement des douze.

Mais que faisait-elle donc là ? Si haut dans les branches, et si près de la pluie, toute seule avec… lui ? Et surtout, où était la cavalerie ? Loki retint son souffle, de peur de se faire découvrir, lorsqu’elle passa en dessous de sa branche. Par chance, il était devenu tellement petit qu’il était presque invisible sous les feuilles.
Elle ne le vit pas.

Loki avait toujours été de ceux qui n’appréciaient que peu la présence de l’énorme femelle noire. Il avait toujours été perplexe quant aux intentions réelles de la hagsmonne, et ne savait jamais sur quel serre danser lorsqu’elle était dans les parages.
Manque de chance, ce soir, elle était seule avec lui. Et c’était bien cela qui lui faisait peur. Comment allait-il se sortir de cette situation pour le moins délicate ?

Corone semblait chercher quelque chose.
Quelqu’un, pensa aussitôt le moyen duc, souriant presque malgré son trouble.

Arpès, je ne sais pas ce qu’il s’est passé, tout est allé si vite. Loki avait dû se relâcher quelques instants, ou quelque chose comme cela. Si bien qu’il eut quelques soucis de logistique. Et tomba dans les feuillages d’une branche plus basse, à hauteur de celles que Corone prenait pour se déplacer. Loki se releva d’un coup, prêt à décamper, la peur au gésier. Il était immobile, et guettait le moindre mouvement suspect de la part de la femelle noire. L’espoir fou qu’elle n’ait rien entendu de sa chute le saisit un instant.

Non, les hagsmons n’étaient peut-être pas très très intelligents, mais ils étaient loin d’être stupides non plus. Ou sourds. Il retint son souffle lorsqu’elle fit mine de se retourner. Le moyen duc gris sombre s’apprêtait à décoller et à s’enfuir lorsque la femelle sortit quelque chose qui piqua à vif la curiosité de Loki.
« Ethyl ? Le temps t'a aussi joué des tours ? »

Et avec le sourire en plus. Comme quoi…
Hébété, le jeune mâle cligna des yeux. Il s’était laissé surprendre la Corone, et s’était demandé ce que la hagsmonne voulait à la petite effraie noire. Il avait ainsi bousillé sa seule chance de retrait ; fuir maintenant l’aurait fait plus lâche qu’il ne l’était. De plus, c’était souvent la fuite qui éveillait les instincts meurtriers des tueurs. Il avait laissé passé son opportunité, et dormais, il devait faire avec.

Ses pattes se tendirent. Que pouvait-il faire ? A tous les coups, il venait de surprendre une réunion secrète entre Corone et ledit Ethyl. Ça s’annonçait très mal pour lui.
- Heu… Bonsoir ?

Superbe. Bravo, c’était tout simplement génial. Loki pesta intérieurement contre lui-même. Qu’il était crétin, parfois !
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MessageSujet: Re: Au crépuscule de l'insolence   Au crépuscule de l'insolence Icon_minitimeDim 7 Avr - 21:39

Bien que Corone était heureuse d'entendre enfin une preuve de vie dans cette partie de l'arbre si inhospitalière pour elle, personne ne répondit à ses dires. Pourtant, elle en aurait mis son aile à couper, il y avait quelqu'un d'autre.

Sondant l'emplacement d'où le bruit provenait par des mouvements de la tête, la grande Hag fut surprise de ne rien entendre d'autre. Pas le moindre bruissement de feuilles, juste le martèlement désagréable de l'eau frappant le bois. Etait-elle espionnée ? C'était une idée qui là dégouttait, et pourtant, comment expliquer que personne ne lui répondit. D'un pas décidé, Corone s'avança donc en direction de ce tas de feuilles si suspect avant de se stopper net, bec à bec face à un parfait inconnu.

« Ho,... »
dit-elle faiblement, incapable de cacher sa déception à la vue de cet inconnu.

Les premiers regards n'avaient que rarement déçu la chouette primitive, mais comment pouvait-il en être autrement cette fois-ci ? Ce dernier là regardait avec un air dédaigneux, et c'était tout juste si son air surpris permettait de gagner son dégoût flagrant pour la grande Hag. Corone ne pouvait pas le nier qu'elle l'avait déjà vécu à de maintes reprises, ce regard. Il traduisait toute la peur naturelle que les chouettes avaient pour le plus grand prédateur et rien, pas même l’innocence de la jeune femelle, ne pouvait effacer cet instinct. Alors pour éviter de rendre la situation plus difficile qu'elle en l'était, Corone ne dit rien et laissa l'inconnu se présenter.

Heu… Bonsoir ?


Intérieurement, la Hagmonne était comblée. Les deux mots ne payaient pas de mine et n'avait rien d'une déclaration d'amitié, mais ils suffirent pour Corone. Un simple bonjour, dans un arbre où tous avaient du mal à voir le bon en elle, suffisait pour déclencher en elle un élan de sociabilité inégalé pour une Hagmonne. Elle sympathisait avec ses proies naturelles ! Quel drôle d'oiseau contre-nature pouvait-elle faire !

Mais non, elle, elle s'en contre-fichait. Le plaisir de se montrer digne du règne aviaire par autre chose qu'un instinct de tueur faisait naitre en elle l'espoir de pouvoir se faire accepter de tous, bien que l'expérience lui avait toujours prouvé le contraire. Seul Ethyl avait fini comme chouette qu'elle pouvait considérer comme amicale, alors même qu'il était le symbole même de la chouette digne des pires cruautés. Peut-être qu'après tout, c'était ce visage sombre de son ami qui les avaient rapprochés, comme si le caractère de tueur était un trait de sa personnalité qu'Ethyl pouvait comprendre.

Comme toujours, et bien malgré elle, Corone fit un léger sourire qui lui donnait un air à mi-chemin entre la sadique et l'amicale. Sa mémoire courte avait fait naître en elle un manque de jugeote digne des plus bêtes animaux qu'elle avait rencontrés. Elle n'apprenait jamais de ses erreurs et cela, bien malgré elle. Si il y avait une chose à ne pas faire, elle là reproduisait toujours. Une Hag simplette qu'il n'était pas difficile de comprendre, mais qu'aucune chouette ne s'était attardée à étudier.

« Bonjour. Tu attendais quelqu'un ? »
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MessageSujet: Re: Au crépuscule de l'insolence   Au crépuscule de l'insolence Icon_minitimeMer 3 Juil - 23:30


    La hagsmonne devant lui semblait… Heu, attendez… Elle avait l’air contente ? Loki ne comprenait plus rien. Un instant toute déstabilisée de ne pas voir Ethyl, mais bien lui dans ces branches, un tantinet inquiet et déçue. Et là, la voilà qui était contente ? Parce qu’il la saluait ? Lui, le gros peureux qui n’avait qu’une envie, se tailler loi, loin d’ici, mais qui luttait pour ne pas servir de repas à la grande miss en noir ?

    Lui avait tout, sauf envie de rester converser  avec  elle. Il était peut-être méchant de ne pas lui donner sa chance, mais les hagsmons, lui, ne les aimait pas, mais alors pas du tout. Si Corone voulait bien se donner la peine de partir, là, tout de suite, ce serait vraiment sympa de sa part, et peut-être qu’il reconsidérerait quelque peu sa vision sur ces créatures hagsmoniques.

    Quoique, non, en fait. Oui, Loki était un vil solitaire bien renfermé et bien dédaigneux sur les bords. Il avait ses habitudes de vieux papy, que voulez vous ? Plus intolérant face au changement, tu meurs.

    Le sourire mi figue, mi raisin de la grande femelle le fit trembler de toutes ses plumes. Il n’avait jamais brillé par son courage, mais on se demandait bien comment le moyen-duc réussissait a garder son calme et son flegmatisme. Peut-être s’était-il liquéfié sur place, et était désormais incapable de bouger, tout simplement. En réalité, Loki avait bien trop peur pour esquisser le moindre mouvement qui aurait pu trahir son état d’esprit. Mais les Hagsmons étaient leurs prédateurs naturels, et comme tout chasseur, ils avaient leurs instincts. Corone savait très probablement que son interlocuteur n’en menait pas large. C’étaient leur job, après tout !

    La voix de la hagsmonne résonna jusqu’à lui.
    « Bonjour. Tu attendais quelqu'un ? »

    Oui, bien sûr. C’était un gros racontard qui n’attendait que les confidences et les secrets du Grand Arbre, et dont la plus grande passion était de se dissimuler dans les hautes branches, plus discrète, de leur foyer commun, afin d’en espionner les cachotiers. Il adorait flairer les scoops, cela se voyait, non ?

    Comme s’il allait lui dire la vérité. Comme si un hagsmon pouvait comprendre la subtilité de son art de commère. Elle risquait surtout de percer au grand jour sa passion, et de ce fait, les gardiens se méfieraient de lui. Enfin, plus que d’habitude. Loki pourrait alors dire adieux à tous ses ragots et rumeurs qu’il aimait tant apprendre et raconter. Non, sans façon. Corone ne devait rien savoir à ce sujet.

    Loki eut un petit sourire hypocrite.
    «  Hé bien oui… J’attendais… Un ami. »

    Tant qu’à faire, autant savoir ce que Corone voulait à Ethyl. Ça pourrait être même bigrement intéressant, et florissant pour ses affaires personnelles. Une liaison amoureuse, peut-être ? Ou une histoire de traitrise ? Hum, Loki sentait son gésier trépider d’excitation. Il était beaucoup trop curieux, mais c’était ainsi. Il mourrait d’envie de savoir. Aussi, le plus innocement du monde, il lui demanda, d’un aire gentil et détaché :
    «  Et toi ? J’ai cru comprendre que tu cherchais Ethyl… Qu’y a-t-il donc de si important à lui faire savoir ? »

    Oui bah Loki n’était pas connu pour faire dans la dentelle.


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MessageSujet: Re: Au crépuscule de l'insolence   Au crépuscule de l'insolence Icon_minitimeMar 20 Aoû - 14:24

[La réponse est TRES courte désolé. Mais je préfère voir la réaction de Loki avant de placer un élément perturbateur :3]

Quand Loki lui répondit qu'il attendait lui aussi quelqu'un, Corone fut poussé par une grande curiosité. Elle voulait en savoir plus, mais avant tout, elle aurait aimé faire bonne figure devant un gardien comme Loki. Elle se retint donc de poser des questions trop directes. On lui avait apprit que la franchise des oiseaux du nord n'était pas le bienvenue au grand arbre. Ici, c'était courtoisie et compagnie, et ce n'était pas plus mal ainsi. Jamais elle n'avait eu à déplorer une quelconque gène lors des discutions avec sa nouvelle famille. Elle ne pouvait pas en dire autant de sa jeunesse au royaume du nord.

«  Et toi ? J’ai cru comprendre que tu cherchais Ethyl… Qu’y a-t-il donc de si important à lui faire savoir ? »

Mais voilà, Loki avait l'air un brin trop soucieux de la vie de Corone... beaucoup trop pour avoir de bonnes intentions. Même la hagsmonne était en mesure de s'en rendre compte. Quel drôle de gardien ce moyen duc faisait ! Où était passée le fameux « courtoisie et bonnes manières » ? Le regard de la femelle se durci en un instant, laissant apparaître les yeux froids qui avaient pendant des générations valu la légende du puissant frygot.

« Ethyl est quelqu'un de bien et ce qu'il viendra faire ici ne te regarde pas. »


Voilà... c'était sorti comme une goutte d'eau poussée par la gravité. Le moyen duc, d'un gris montrant l'âge et la sagesse qui devait venir avec, n'impressionnait pas la femelle. Trop longtemps on lui avait marché sur les serres et méprisée... alors la mauvaise curiosité, celle qui finirait en messe basse à la première occasion, elle savait ce que c'était.

Ce n'était pas vraiment pour sa propre personne qu'elle répondit aussi froidement, mais pour quelqu'un à qui elle devait beaucoup ces derniers temps. Grace à Ethyl, Corone se sentait enfin intégrée dans l'arbre. Un premier ami qui offrait une confiance nouvelle à une mal aimée comme elle.
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MessageSujet: Re: Au crépuscule de l'insolence   Au crépuscule de l'insolence Icon_minitimeJeu 5 Sep - 17:58

    La grande Hagsmonne eut un petit mouvement en avant lorsqu’il lui indiqua avec une fausse mauvaise grâce, teintée d’hypocrisie et d’amusement, qu’il attendait également quelqu’un. Loki avait piqué la curiosité de son interlocutrice. Technique de manipulation qu’il affectionnait tout particulièrement, et qui avait l’avantage de faire d’une pierre deux coups. Poser implicitement des points communs avec celui d’en face, afin d’attirer sa confiance et son amitié. Connaître pour mieux frapper. Et puis, surtout, éveiller un intérêt chez l’interlocuteur, afin de le faire parler, et de lancer une conversation sur le sujet que Loki avait choisi, ce qui restait encore l’une des meilleures techniques pour soutirer des informations à quelqu’un.

    Le moyen duc était passé en mode chasseur d’informations, et sa peur instinctive, doublée de sa couardise naturelle, avaient été refoulées, cachées au fond de lui. Il n’avait plus envie de partir, ni de s’enfuir. Il avait là une trop belle occasion d’en apprendre plus sur Corone, mais aussi et surtout sur Ethyl, et sur ce qu’il trafiquait avec des monstres comme les hagsmons. Etait-ce parce que la petite effraie était noire également, qu’elle se prenait de quelque façon que ce soit pour l’un des leurs ? Ou bien, était-il un descendant direct de ces créatures venant d’Hagsmire ?
    Hum, cela pourrait bien expliquer les plumes anormalement sombres d’Ethyl, pourtant tyto abla, et son irrépressible envie de tuer à tout bout de serres, ce qui lui a d’ailleurs valu la douce réputation d’être un meurtrier sadique et froid.

    Mais alors… S’il fraternisait avec l’ennemi, ce traître, il fallait le dénoncer ! Ethyl cherchait peut-être un moyen de devenir un hagsmon, lui aussi. Le mâle noir en avait certainemeent assez de sa taille de nain, il fallait croire. Loki n’était une lumière, mais il se trouvait très bien comme ça. Et il savait –et en était véritablement convaincu- qu’il avait raison. Son raisonnement était infaillible, comme toujours. Il lui fallait juste une petite, petite preuve afin de concrétiser tout ça, et il irait traîner Ethyl, et même Corone avec un peu de chance, devant les pattes des Douze du Grand Conseil. Peut-être même qu’Ezylryb lui décernerait une médaille, qui sait ?

    Mais Corone échappait à la loi des grands nombres, et ne tomba pas du tout dans la conversation que le gardien avait savamment amené, à son goût. Non, elle se focalisa sur la deuxième partie de sa réplique, sa fameuse question qui lui avait brûlé le bec au point de forcer le passer contre son gré. Et évidemment, l’immense femelle s’attardait sur cette partie –là de son beau discours. Et merde.

    Elle braqua son regard fluo dans les yeux vert pomme du gardien, et celui-ci senti la peur revenir, insidieuse, et enserrer son gésier. Un instant, sa détermination faiblit.
    « Elle va utiliser son Fyngrot sur moi.. ; C’est la fin… Je vais piquer dans les orties.. ; Je sens que je vais vraiment piquer dans les orties ! »

    Comme en écho à ce regard de pierre martienne phosoprescent dans la nuit, les yeux de Loki jetèrent de véritables éclairs.
    « Ethyl est quelqu'un de bien et ce qu'il viendra faire ici ne te regarde pas. »

    Pire que cela, la voilà qui prenait la mouche ! Cette hagsmonne osait lui répondre ! Loki en était tout retourné. Vert, qu’il était, tant il en était malade. Voilà qu’elle défendait le minus tout noir, maintenant ! Loki inspira un grand coup pour se calmer et regagner un pouls normal pour une vieille chouette de son âge. C’est qui commençait à prendre de l’âge, maintenant, le p’tit père !

    Puis, finalement, il explosa d’une colère à peine feinte. Autant repousser la miss dans ses derniers retranchements. Peut-être même fera-t-elle un écart de conduite, au quel cas Loki pourra la livrer sur un plateau d’argent au bon vieux Ezylryb. A défaut d’atteindre Ethyl, autant déjà viser le gros lot.
    « Mais je n’ai pas besoin de ton avis pour me faire une idée de quel personnage pourrait être Ethyl, Une chouette décente et un tant soit peu saine d’esprit de badinerait pas avec un vieux fossile hirsute comme toi, je peux te l’affirmer ! »

    Là, il la provoquait ouvertement, et s’exposait à de gros risques. Mais il n’en avait que faire. Lui aussi, pouvait r répliquer méchamment. Lui aussi pouvait s’énerver et être agressif. Dardant la femelle hagsmonne de ses petits yeux clairs, le moyen duc ne faisait plus que haïr cette créature au plus profond de son être, comme n’importe quelle chouette un tant soit peu âgée qui eut connût les légendes de ces monstres venus d’Hagsmire. Bon, il y avait ça, mais également une sacrée dose de mauvaise volonté.
    Corone s’affirmait, osait se défendre, et ce n’était pas du tout au goût du mâle grisonnant. Un hagsmon sûr de lui est un hagsmon dangereux. A abattre. Comment les gardiens pouvaient-ils ne pas en rendre compte ? Ils avaient vraiment du guenon dans les yeux. Lyze relevait le niveau, tout du moins. Lui, et les quelques réfractaires qui n’accordaient pas leur confiance à ces bestioles –là, alors que tous les autres, au gésier ramolli par des générations tranquillité dépourvu de tout hagsmon, les accueillaient à ailes ouvertes. Loki en était véritablement malade. Depuis quand ignorait-on les anciens, les sages de l’Arbre ?
    « Vous les avez peut-être corrompu, lui et les autres, mais tant qu’il restera des sains d’esprit ici, votre magie d’opérette ne fera pas loi à Ga’hoole ! »

    Spoiler:
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MessageSujet: Re: Au crépuscule de l'insolence   Au crépuscule de l'insolence Icon_minitimeMar 31 Déc - 13:01

Corone était ainsi faite, prête à tout pour voir ses amis se faire respecter. Pour mieux là comprendre, il fallait connaitre ce qu'elle avait endurée, et Loki semblait bien loin de telles préocupations. La hagsmonne vit son regard se durcir, et cela annonçait rien qui vaille. Mais qu'importe, pour elle il n'y avait aucun doute, il l'avait bien cherché. Le duel du regard le plus appuyé en était risible tellement il était à son avantage. Loki était vieux, petit comparativement à elle, et ses yeux vert pomme auraient fait chavirer bien des cœurs si il avait eu quelques cycles lunaires en moins. Une description qui expliquait aussi pourquoi elle n'était pas prête à céder à cet emplumé. Elle attendit donc sa réaction patiemment, d'un air posé bien que celle-ci bouillonnait de tout son être.

Cela s'observait comme le bec au milieu d'un disque facial que le vieux duc voulait en découdre avec elle. Il n'était clairement pas prêt à en rester là ! Si peu de chouettes devaient lui parler de la sorte malgré son âge respectable, alors quoi dire quand c'était lancé par une Hagsmonne.

« Mais je n’ai pas besoin de ton avis pour me faire une idée de quel personnage pourrait être Ethyl, Une chouette décente et un tant soit peu saine d’esprit de badinerait pas avec un vieux fossile hirsute comme toi, je peux te l’affirmer ! »


Corone fût surprise au début, surprise car personne n'avait osé là provoquer de la sorte non plus. Mais cette réaction laissa rapidement place à une rage sans fin... une rage qu'elle savait impossible à contrôler. Ce mou du croupion l'insultait elle comme si il parlait à un moineau ! Et ses propos envers Ethyl étaient tellement sec qu'elle ne pu s'empêcher de vouloir lui sauter à la gorge. C'était plus fort que tout, les termes employés étaient comme de longs poignards qui là blessait dans son être. Elle qui vivait au grand arbre depuis quelques lunes déjà, jamais personne avait employé de tels termes, ni sur elle, ni sur personne d'autre d'ailleurs.

La rage, l'envie d'employer la force pour faire passer ses idées... c'était un comportement qu'elle avait jusque là réussit à enfouir en elle. Ce n'était pas digne d'une gardienne et même si elle n'en était pas vraiment une, il n'était aucunement question de ne pas se montrer digne de ses comparses. Cette fois-ci pourtant, elle ne pensait plus à se retenir mais uniquement à montrer qui elle était... et cela n'allait pas être du goût de cette chouette bornée de Loki.

Pourtant, le silence pesant de son nouvel ennemi là retint quelques peu. Allait-il s'excuser de s'être emporté de la sorte ? Regrettait-il ses termes si froid ? Corone avait comme cette vaine espérance que ce Loki se calme quelque peu. De telles excuses, elle les attendait fébrilement, comme une façon de croire que ce qui venait tout juste de se passer était faux. La femelle était prête à l'excuser, prête à tout oublier (ce qui rappelons-nous est à la porté de tous les hags de notre beau monde de Ga'Hoole), alors elle attendit passivement un geste, une parole du moyen-duc qui ne se fit pas attendre longtemps.

« Vous les avez peut-être corrompu, lui et les autres, mais tant qu’il restera des sains d’esprit ici, votre magie d’opérette ne fera pas loi à Ga’hoole ! »

C'est alors qu'il y eu comme un éclair, un geste d'instinct que Corone ne pu contenir. La jeune Hagsmonne ne saurait pas elle même ce qui s'était réellement passé... comme si elle était la spectatrice d'un acte déjà joué :

Elle avait juste laissé exploser sa rage, elle s'était laissé emporté par ce qui vivait bien enfouit au fond de sa tête. Corone avait doublé de volume, hérissant les plumes de son cou, se dressant de tout son corps. Son regard redevint un court instant celui d'une Hagsmonne. Sa parole, aussi puissante que le grondement d'une tempête rétorqua :

« NOUS NE SOMMES PAS DES FAIBLES ! » avait-elle lancé au visage de Loki.

D'un geste à en déraciner les pins, elle tapa le moyen duc de son aile et l'envoya percuter violemment la branche qui les supportaient tous deux. Corone n'était plus vraiment elle même, elle réagissait sur le coup de l'instinct... un instinct qu'elle avait pourtant si bien à refouler jusque là. Mais la situation avait clairement changé : les provocations d'un Loki grincheux, et son envie de protéger ses amis des railleries avaient suffit à faire naître sa vraie nature.

« EXCUSES-TOI ! » lança-t-elle de toutes ses forces en se rapprochant de sa victime. « J'AI DIT EXCUSES-TOI ! »

Loki semblait avoir bien du mal à se relever, sans doute trop sonner pour tenir sur ses pattes. Etait-il blessé ? Sans doutes... mais Corone s'en contre-fichait réellement. Pour elle, tout cela était mérité, peu importe les conséquences.

PS :
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MessageSujet: Re: Au crépuscule de l'insolence   Au crépuscule de l'insolence Icon_minitimeVen 13 Juin - 12:26


Il l’avait provoqué ouvertement. Et il le savait. Loki en avait-il marre de la vie à un tel point qu’il était prêt à l’offrir au premier Hagsmon venu ? Le vieux hibou était terriblement grincheux, et tellement étroit d’esprit. Que cherchait-il à faire, là, maintenant, en provoquant Corone avec autant de hargne ? Lui même ne le savait pas. Pas vraiment. Peut-être en avait-il marre de faire le faux-croupion, de faire semblant de les aimer comme les autres, ces bêtes là. Il en avait marre de vouloir essayer de les accepter alors que ton instinct, son fidèle instinct qui ne l’avait jamais trahi, lui hurlait de rejeter ces créatures du Diable. Pourquoi devrait-il faire des efforts pour un peuple aussi grossier et primitif que les Hagsmons, qui ne sont bons qu’à charcuter tout ce qui passe entre leurs serres ?

Non, Loki en avait marre. Il ne voulait plus jouer la comédie, et voulait leur dire en face ce que le peuple Ga’Hoolien pensait vraiment d’eux. Il serait le porte parole, celui qui oserait la ramener là où toutes les autres chouettes n’osent pas ouvrir leur bec et restent dans le silence trompeur du mensonge.

A peine avait-il lancé sa dernière pique qu’il vit que Corone réagissait au quart de tour. Il devait admettre –bien à regret – que la grosse femelle noire était plutôt intelligente par rapport à son espèce dinosorique. Elle avait une vitesse d’analyse vraiment déconcertante. Les yeux de Corone se mirent à briller d’une petite lueur farouche, et la colère sembla durcir l’or liquide qui semblait se mouvoir dans ses prunelles d’habitude paisibles. Non, ce n’était pas la colère, c’était bien plus puissant et fou que cela. C’était de la rage, pure et sauvage, à l’état brut. Et l’état brut d’un Hagsmon, c’était quelque chose.

Il recula d’un pas, résistant à l’envie de s’enfuir. Il ne voulait pas paraître pour plus lâche qu’il ne l’était, mais surtout, bien au delà du peu de courage qu’il avait, Loki voulait surtout finir cet affrontement. Il ne voulait pas laisser l’occasion de donner une victoire à un Hag, qu’elle soit verbale ou physique. Il ne risquait rien dans ce deuxième cas, Corone n’avait tout simplement pas le droit de lever ne serait-ce qu’une serre sur le moindre habitant du Grand Arbre. De ce côté là, il était protégé par les Lois de Ga’Hoole. Si jamais elle le blessait, La grosse femelle serait bannie de l’île. Voire même tuée, peut-être. Le jeu était risqué, mais il en valait la chandelle, selon lui. Loki voulait à tout prix racheter la sécurité du Grand Arbre. Ne le prenez pas comme une marque d’héroïsme ou d’altruisme. Le vieux moyen duc pensait d’abord à son intérêt personnel.

Mais il n’avait pas prévu que Corone transgresse les ordres qu’on lui avait donné. La grande femelle se redressa, le dominant superbement de toute sa monstrueuse hauteur de Hagsmon adulte. Un combat de regard fut relancé un court instant, et Loki senti ses plumes s’aplatir contre son vieux corps longiligne.

Elle le cueilli d’un superbe coup d’aile, l’envoyant valser conte une grosse branche. Tout simplement splendide. Loki senti une douleur dans le dos. Plus que le coup qu’elle lui avait donné, c’était le dur choc avec le bois de l’Arbre qui l’avait vraiment affecté. Il se releva avec peine, titubant pour se remettre sur ses pattes qui tremblaient de peur.
« NOUS NE SOMMES PAS DES FAIBLES ! »

Ce n’était pas la voix habituelle de Corone, et le vieux grincheux frémit. Il avait réellement peur, et son petit cœur de chouette battait à vive allure, tapant contre sa cage thoracique et ses tempes grisonnantes.
« EXCUSES-TOI ! J'AI DIT EXCUSES-TOI ! »

Ses yeux était complètement fous. Loki, mû par une énergie formidable, sauta sur ses pattes. Elle s’approchait de lui d’une manière qui ne lui disait rien qui vaille, ses plumes étaient gonflées au maximum, lui donnant une taille impossible à imaginer. Tout en elle transpirait d’agressivité. Le moyen duc s’envola sur une branche au dessus, ne perdant pas le contact visuel avec Corone. Il cria alors :
« Tu n’as pas le droit ! Tu n’as pas le droit d’attaquer les gardiens ! »

Il sauta sur une autre banche, plus loin, mettant suffisamment de distance entre lui et Corone. Son regard doré avait tourné au jaune poussin redoutable qu’arboraient les tueurs en soif de sang. Elle avait envie de se battre. Peut être avait-elle même envie de le tuer. Il ne voulait pas mourir. Loki avait trop peur de mourir pour ne pas rester en vie. Il voulait bien être blessé, mais pas mourir. Ce serait moche. Surtout pour lui. Il allait partir, quite à perdre un peu de sa dignité. Pour sa survie. De toute façon, il en avait assez. Assez pour la faire bannir du Grand Arbre par le Conseil.

Mais, tout effronté et méchant qu’il pouvait être, il se retourna vers la femelle noire, et lui lança d’un air mauvais :
«Tu n’aurais jamais dû, Corone. Lorsque j’aurai tout raconté de ce qu’il vient de se passer au Parlement, je ne te donnerai pas une lune avait que t ne te fasse renvoyer par les Gardiens… »


PS:

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MessageSujet: Re: Au crépuscule de l'insolence   Au crépuscule de l'insolence Icon_minitimeSam 21 Juin - 16:40

Contre toute attente de la part de la grande femelle, Loki se releva en moins de 2, se propulsa dans les airs en quelques battements d'aile, loin de tout probable nouvelle attaque. Corone resta clouée sur place, presque surprise de voir à quel point son coup né d'un instinct primaire avait à peine effleuré le moyen-duc. Allait-il s'excuser de son écart ? Ce manque de tenue pour un gardien était inacceptable… tout comme le sien finalement.

Corone ne regrettait pourtant rien. Elle avait agit sur le coup de la colère et l'était encore tout autant qu'avant d'avoir agit. Des excuses, elle allait en avoir quoiqu'il arrive. Les hagsmons étaient une espèce fière de leur être. Ils étaient puissant, maitrisant une magie des temps anciens que n'importe qui aurait pu utiliser pour renverser l'histoire du royaume de ga'hoole. Et Loki, petit effronté, se moquant ouvertement d'elle sans même prendre en considération les efforts inimaginable entrepris par la femelle pour s'intégrer à sa vie chez les gardiens.

« Tu n’as pas le droit ! Tu n’as pas le droit d’attaquer les gardiens ! »

Non, ce mou du croupion confondait. Elle n'attaquait pas les gardiens, elle l'attaquait lui, et uniquement lui car il n'avait pas su se montrer à la hauteur de sa faction. Corone le vit s'éloigner encore un peu, comprenant qu'elle allait devoir utiliser la manière forte pour espérer de simples excuses.

Etait-elle surprise de cette réaction ? Pas vraiment… ce n'était aps comme si elle avait utilisé une profonde diplomatie pour se faire entendre. Et puis, sans vous mentir, je ne suis même pas sûr que ce terme… diplomatie, fasse vraiment partie de son vocabulaire. Allait-il s'en aller ? Il y avait de grandes chances. Il fallait être sérieusement déranger pour continuer les provocations… surtout après avoir gouté du crochet de l'aile d'un oiseau aussi monstrueux qu'un hagsmon.

De toute façon, cette histoire n'était pas terminée. Loki avait intérêt à bien raser les murs des cavités pour les prochains cycles de lune… car si ils se recroisaient à nouveau, Corone ne le manquerai pas cette fois, qu'elle soit en présence d'autres chouettes ou non. Elle avait la mémoire courte… mais pas au point d'oublier une telle méprise de sa personne.

«Tu n’aurais jamais dû, Corone. Lorsque j’aurai tout raconté de ce qu’il vient de se passer au Parlement, je ne te donnerai pas une lune avait que t ne te fasse renvoyer par les Gardiens… »


Des menaces ? Quoi ? Il employait des menaces ? Lui, la demi portion ? Raconter quoi ? Comment il l'avait provoqué, histoire de faire sortir Corone de ses gons ? Qu'il y aille… son comportement était indigne voilà tout.

Rhhaaaaaa… des chouettes comme ça elle en aurait mangé sans le moindre scrupule ! Mais voilà l'oiseau préhistorique tenait à sa place au grand arbre, une place qui là sauvait des griffes de Bec d'acier de jours en jours. Seulement voilà, Corone était prête à beaucoup pour sauver ses plumes, mais des remarques comme celle de Loki avait le dont pour là mettre dans un état de râge incontrolable.

« Tu veux une raison de me détester ? Tu seras servi. »

C'est donc sans une réflexion plus poussée sur ce qu'elle risquait à sentêter pour des excuses, qu'elle s'élança à sa poursuite.
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MessageSujet: Re: Au crépuscule de l'insolence   Au crépuscule de l'insolence Icon_minitimeMar 28 Oct - 15:29


Sa dernière phrase, il l'avait dit avec tant de hargne et de méchanceté qu'il en postillonnait un peu. Mais, derrière ces deux états d'esprit sinueux, il y avait quelque chose de beaucoup vil et perfide ; il y avait comme un ton de victoire dans sa voix.

Car oui, Loki était victorieux. Il avait tout ce qu'il fallait pour faire renvoyer ce Hag de l'îles des gardiens et ainsi protéger les habitants qui y vivaient depuis toujours. Et protéger sa tranquillité, aussi. Il ira certainement en parler directement avec Lyze, pour commencer. Le vieux petit duc à Moustache abhorrait au moins tout autant que lui ces créatures diaboliques venues de hagsmire. Qui sait ? Dans quelques lunes, les deux ducs ronchons partageront cette anecdote que fut le court séjour d'un hagsmon au Grand Arbre, avec un sourire, autour d'une liqueur bien en âge. Ils en parleront tous deux les soirs, au coin du feu, pour effrayer les plus jeunes.

La colère qui émanait littéralement de Corone le tira de ses pensées déjà nostalgiques; Il fronça les sourcils, alors que la grosse femelle noire irradiait de rage. Énerver un hagsmon pour le faire sortir de ses gonds et le pousser à l'erreur était une chose ; en réchapper vivant en était une autre. Et à cet instant, Loki avait vraiment, mais réellement peur pour sa vie. Les yeux de Corone étaient devenus presque fous, emplis par la haine. Oh oui, elle le détestait. Mais c'était tellement réciproque qu'il s'en fichait éperdument.

Elle tonna soudain, exactement comme un coup de tonnerre :
« Tu veux une raison de me détester ? Tu seras servi. »

Ah ? Loki n'eut même pas le temps de rétorquer une réplique acerbe et provocatrice que la grosse femelle s'était déjà jetée sur lui. Son petit cœur fit des loopings alors que l’adrénaline se déversait dans tout son organisme, lui piquant chaque veine de son vieux corps. Il fit enfin quelque chose de vraiment sensé : Il se mit à fuir. La panique l'empêchait d'être pragmatique, aussi ne pensa-t-il même pas à descendre des branches supérieures, pour aller quelques étages plus bas où le Grand Arbre était nettement plus fréquenté. Non, cette idée d'aller chercher de l'aide - et même des témoins, bon sang! - ne lui effleura même pas un instant l'esprit.

Car le vieux moyen duc était tellement en panique qu'il ne pensait qu'à sa survie, et plus rien d'autre. Et il resta dans les hautes branches de l'Arbre, toujours désertes à cette heure-ci. Dans sa tête, ils n'étaient que deux; Corone et lui. Plus rien n'existait autour de lui. Pas même le Grand Arbre, dont il ne se servait que pour ralentir la femelle en furie qui le suivait de toujours plus près. Il ne cessait de se faufiler entre des branches dont l'espace était de plus en plus réduit, perdant parfois du temps pour passer. Temps précieux qu'il perdait, tandis que Corone trouvait sans difficulté un chemin alternatif pour continuer sa poursuite. Et lorsqu'il n'y en avait pas, elle créait son ouverture. Loki, qui n'arrêtait pas de se retourner pour regarder l'avancée de la femelle trouva un instant que sa force d'un hagsmon était tout à fait formidable. Il se concentra l'instant d'après sur sa course et son propre trajet. Ce n'était pas le moment de se prendre une branche.

A un moment, il cru entendre les immenses serres de la femelle noire claquer à quelques centimètres de ses plumes. Un rapide coup d’œil et il vit qu'elle était presque sur lui. L'énergie du désespoir lui fit redoubler de vitesse, mettant une distance tout à fait honorable et sécurisante entre les deux protagonistes. Affolé et terrorisé, il s'époumona à répéter:
"Tu n'as pas le droit ! Tu n'as pas le droit !"

Le gardien gris continuait à fuir dans les branches, alors qu'il volait toujours aussi. Mais son vieil âge dû le rappeler à la raison, car il eut soudain une douleur fulgurante dans l'aile droite. Le mâle pinça du bec alors que sa crampe le forçait à atterrir. Il se posa sur une branche et se mit à courir en sautant entre les feuilles. Il se mit en quête d'un trou. N'importe quoi d'assez petit pour qu'il puisse passer, et pas elle. Et pendant qu'il était à terre, Corone le rattrapait d'autant plus.

Finalement, il fut sauvé. Une petit cavité dans le tronc lui offrit l'asile au détour d'une branche. Loki s'y engouffra sans hésiter, la tête la première, et poussa de toutes ses forces pour faire rentrer le reste de son corps. Lorsqu'il fut complètement à l'intérieur, le petit hibou grisonnant se plaqua contre la parois la plus éloignée de l'entrée. Car il ne se faisait pas d'illusion, Corone l'avait certainement vu rentrer là-dedans.

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Ethyl
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MessageSujet: Re: Au crépuscule de l'insolence   Au crépuscule de l'insolence Icon_minitimeVen 21 Nov - 13:17

C'était de drôles d'instants que vivait Ethyl finalement, car à peine le bonheur trouvé, il avait le chic pour tout faire s'effondrer. Ce dernier sortait d'une dispute houleuse avec Achlys, qui lui reprochait, entre autre, de ne pas se montrer si attentionné qu'il prétendait être. Il était attentionné pourtant ! Il passait tous les jours un peu plus de temps avec sa tendre et adorée, alors même que ses missions prenaient de plus en plus d'importance.

Mais pour tout dire, le combattant avait d'autres suppositions bien plus graves, et il avait donc grandement besoin d'en parler avec une connaissance. Selon lui, Achlys jouait un double jeu. Non pas qu'elle offrait encore son allégeance aux sang purs... non, cela il le savait déjà. Mais plutôt qu'elle avait des vues sur un autre mâle, et que cela expliquait en quoi elle devenait plus distante envers lui de jours en jours.

C'était donc de bien mauvaise humeur qu'il parti au rendez-vous pris avec Corone, mais avec l'espoir que cette dernière l'aide un peu à mettre les choses au clair. Des bruits de branches disaient que l'ideuse femelle avait trouvé une connaissance à la hauteur de ses attentes et Ethyl mourrait d'envie d'en savoir plus. Et puis bon, si elle n'était pas du genre à se confier, il ne lui en voudrait absolument pas, connaissant lui aussi cette difficulté à partager ses secrets. De toute façon, tout sujet de conversation autre que sa relation avec Achlys lui irait comme une serre de combat à sa patte.

Pressant le pas pour ne pas prendre trop de retard, le petit oiseau arriva bien rapidement au sommet de l'arbre. La lumière avait disparue depuis quelques temps déjà, laissant place au martellement régulier de l'eau sur les feuille du gigantesque édifice. Le vacarme était réellement assourdissant pour l'ouie fine de l'effraie mélanique, et le vent ajoutait un peu plus de brouhahaha à l'ensemble.

Pourtant, le gardien pu distinguer un autre grondement que celui des intempéries. Non, il y avait comme un bruit sourd qui martelait de manière irrégulière sur les branches hautes, allant jusqu'à faire vibrer le bois sur lequel il se trouvait. Il y avait quelque chose d'anormal et Ethyl pensa tout de suite au seul oiseau capable d'autant de puissance, l'oiseau même avec lequel il avait pris rendez-vous... Corone.

Sans même réfléchir plus longtemps à d'effroyables raisons de ce grondement, Ethyl décolla en direction des branches hautes à l'aide de battements d'ailes puissant. Il fallait faire vite... peut-être subissaient-ils un raid sang pur, et que la femelle était seule à les défendre. Non, c'était pas possible ! Ou peut-être que la pluie l'avait mise dans une rage folle, glaucis seule savait.

Un virage à gauche, puis à droite, et le gardien se stoppa net face à l'origine de ces bruits. Oui... c'était Corone, et oui, il se passait quelque chose de pas net. Il là voyait, tentant de faufiler sa tête dans une entrée clairement trop petite pour elle avec une telle violence qu'il cru voir quelqu'un d'autre. La hagsmonne ne lui avait jamais parue aussi sauvage, bien que sa nature propre l'aurait poussée à le devenir. Mais là, c'était une toute autre femelle que celle qu'il avait croisé le premier jour.

A chacun de ses coups, Corone perdait un lot conséquent de plumes, sans pour autant réussir à quoique ce soit. Bien que de presque aussi sombre que son bec, il était clair qu'elle s'était blessée dans l'aventure à la vue du sang qui là souillait. Ses serres elles aussi semblaient être souillées du précieux liquide signe de vie... ou de mort. Le tronc n'avait sans doutes jamais vu de telle créature de sa longue vie, mais il lui en fallait clairement plus que des coups de tête pour flancher. Elle, par contre, allait se blesser d'avantage dans le meilleur des cas, ou au pire s'attirer les foudres de spectateurs peu compréhensifs.

« Stop ! »


L'ordre, qui avait le mérite d'être clair et lancé avec beaucoup de force, avait au moins le mérite d'être clair. A l'entente de son exclamation, Corone se stoppa net, un regard de stupeur se dessinant sur son visage. Elle semblait s'attendre à tout sauf à ça et se redressa droit comme un i. Ses plumes jusqu'alors hérissées et qui faisaient d'elle une grosse boule en furie, se plaquèrent contre son corps... elle avait peur.

« Je... je... peux tout expliquer. » lui répondit-elle, paniquée.

Mais expliquer quoi ? L'incompréhensible ? A vrai dire, Ethyl ne reconnaissait plus Corone, l'être tout aussi massif que passif, qu'il avait finit par nommer amie. Se rapprochant lentement d'elle, prennant une tonalité la plus calme possible pour éviter à tout prix de faire ressortir ses instincts. Le gardien voulait éviter qu'elle se fasse submerger par une autre émotion... celle de la panique.

« Si tu continues, tu vas gagner qu'à te faire renvoyer de l'arbre. Tu ne veux pas en arriver là n'est-ce pas ? »


Puis en un instant, Ethyl compris l'acte qui venait de se dérouler. Il vit que Corone n'était pas poussée par une panique incontrôlée, non, elle était en chasse. Pas n'importe laquelle en plus, une chasse contre un gardien. Il y avait une chouette dans la cavité, un moyen duc qu'il ne su reconnaître dans la pénombre. Le sang qui là souillait n'était pas celui de la hagsmonne finalement... mais celui de sa proie. A première vue, la blessure était que superficielles, mais il s'en était valut de peu vu la puissance dont faisait preuve la hagsmonne pour attraper l'oiseau convoité.

« Il... il m'a poussé en dehors de mes gonds »


L'effraie mélanique ne su quoi répondre à Corone. Bien sûr qu'il désapprouvait l'acte qu'elle avait faite subir à l'inconnu, c'était dans sa nouvelle nature de gardien que de réagir ainsi. Pourtant, il connaissait trop la femelle pour savoir qu'elle avait eu une bonne raison. Mais pour l'heure, c'était pas des réponses qu'il avait besoin de trouver, mais un moyen d'aider la victime de ce courroux... payer les pots casser pour ainsi dire. Et dire qu'il venait pour trouver calme et apaisement, drôle de journée.

« Tout va bien ? » dit-il à destination de la chouette prisonnière.

[J'avoue que c'est pas super mega top pour l'instant, désolé]
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MessageSujet: Re: Au crépuscule de l'insolence   Au crépuscule de l'insolence Icon_minitimeVen 6 Fév - 19:54

La Grande Hagsmonne arriva bientôt à l'entrée de sa cachette. Le vieux hibou retenait sa respiration du mieux qu'il pouvait, mais il savait que tout était déjà joué ; la grosse femelle sombre avait déjà repéré le trou où il s'était caché, et désormais le gardien grisonnant n'avait plus aucune chance de s'en sortir. Il venait de comprendre -bien trop tard- qu'il n'y avait plus d'échappatoire pour lui : Sa cachette était en fait un piège dans lequel il venait de se plonger le bec le premier. Désormais, l'entrée de son abri, qui était aussi sa seule et unique porte de sortie, était condamnée par la Hagsmonne en furie. Prise d'une rage folle, elle s'acharnait contre le tronc, dans l'espoir de l'en dénicher de là.

Comme un fou, Loki se plaquait contre la paroi en face de l'entrée, le plus loin possible de cette dernière, dans l'espoir de ne pas se faire attraper par le bec ou une serre géante de Corone. A la fois fou de colère et de peur, il lui criait des tantôt des menaces, tantôt.... des menaces. Mais le vieux duc avait bien trop de fierté pour demander grâce.

Du sang commençait à couler dans tous les sens. Mais le gardien grisonnant était bien trop confus pour se soucier de savoir à qui ce liquide poisseux pouvait bien appartenir. Une seule chose comptait pour lui ; rester en vie et réchapper à la folie meurtrière de Corone.
"Stop !"

Une voix inconnue, mais surtout salvatrice -détail ô combien important pour Loki à cet instant si critique de sa vie- s'éleva dans les airs et perça le voile de folie qui avait recouvert les deux protagonistes. Corone arrêta ses assauts sur le champs, au plus gros soulagement du captif. Tout à coup, la femelle noire semblait moins imposante. Était-ce parce que Loki n'était plus en danger de mort, qu'il avait cette impression d'elle ? Ou était-ce parce que ses plumes, toutes à l'heure ébouriffées par la colère et la furie, étaient désormais plaquées contre son corps, diminuant sa masse corporelle de moitié. L'imposante femelle se retourna vers le nouveau venu, avant de se confondre en excuses :
"Je... je... peux tout expliquer. "

Loki reprit très vite du poil de la bête en voyant la femelle se faire ainsi intimidée. Très vite, ses derniers faux pas ne furent qu'un vieux souvenir que la mémoire sélective du vieux hibou s'empressa d'oublier.
"Si tu continues, tu vas gagner qu'à te faire renvoyer de l'arbre. Tu ne veux pas en arriver là n'est-ce pas ?"

Un étrange sourire mauvais fendit le visage de Loki, rien qu'à l'entente de cette éventualité. Il ne bougea pas de son abri, attendant d'en connaitre plus sur les liens entre Corone et l'inconnu qu'il semblait bien la connaitre. Le moyen duc avait bien des défauts, mais il avait une qualité précieuse : Il savait attendre son heure. C'était quelqu'un de très prudent, après tout. Aussi attendit-il quelques instants. Finalement, ce fut à Corone de répondre :
"Il... il m'a poussé en dehors de mes gonds "

Le concerné, toujours plaqué contre la parois de son creux de fortune, senti le regard curieux, et inquiet de son sauveur se poser sur lui.
" Tout va bien ? "

Loki planta ses yeux verts pommes dans ceux de son nouvel interlocuteur, avant de sortir du creux, très prudemment.
"J'ai connu mieux... Mais merci pour ton aide...Sans toi, j'aurai probablement déjà rejoint Glaumora..."

Il se redressa, regagnant sa superbe conférée par son âge, et ponctua la fin de sa phrase par un regard mauvais à la grosse femelle noire. Raciste.

Puis, doucement, avec une mine qui se voulait calme et posée, le vieux Loki se retourna vers son sauveur. Il demeura coït, devant l’identité de ce dernier. Son salvateur n'était nul autre qu'Ethyl, une chouette effraie aussi noire et sombre que Corone elle-même. Le sentiment de sécurité qui avait habité le moyen duc depuis la venue de ce troisième personnage le quitta soudainement face à cette réalisation subite. Derechef, il se sentit prit au piège. Seul.

Puis il se ressaisit. Ethyl venait d'arriver à la rescousse, mais il ne possédait pas, ou peu d'éléments sur ce qu'il venait de se passer. Non, la seule chose qu'il avait pu voir était Corone qui s'acharnait contre sa cachette, et contre lui comme une diablesse. Cette scène ne pouvait que jouer en la défaveur de la femelle, et Ethyl, toute chouette noire qu'il était, demeurait surtout et avant tout un Gardien de la justice. Il claqua du bec, un tantinet agacé, et se tourna vers Ethyl. Il fallait qu'il en fasse un allié. Un témoin. Face au Parlement, ses paroles n'auront alors que plus de poids si la petite effraie noire venait appuyer ses propos. D'une voix encore chargée d'émotions, il poursuivit :
"Elle m'a attaqué. Je n'ai eu mon salut que grâce à ce creux, et à ton arrivée. Cette femelle est dangereuse. On ne peut pas lui faire confiance."


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Ethyl
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Au crépuscule de l'insolence _
MessageSujet: Re: Au crépuscule de l'insolence   Au crépuscule de l'insolence Icon_minitimeSam 7 Mar - 4:12

Ethyl vit le moyen duc se tourner juste assez pour dévoiler son identité. Pourtant, la petite effraie ne réussit pas à le reconnaître immédiatement : un plumage grisonnant, hirsute, et un regard froid. Des traits de caractère qui étaient légion au grand arbre, malheureusement.

"J'ai connu mieux... Mais merci pour ton aide...Sans toi, j'aurai probablement déjà rejoint Glaumora..."

Le gardien secoua sa tête, ne sachant quoi répondre à cette vérité. Il était encore trop abasourdi par la situation bancale dans laquelle le trio se trouvait. Tous deux étaient de la même patrie, et pourtant à se détester jusqu'à vouloir la mort de l'autre. C'en était que pure aberration ! Même lui, pourtant reconnu comme d'une nature brutale et sauvage, n'en était pas arrivé à de tels extrêmes.

Puis Ethyl se tourna à nouveau vers Corone, voyant la panique en elle qui là faisait respirer à une allure dantesque. Jamais il ne l'avait vu ainsi, le fixant avec un regard mêlant peur et une gêne profonde... comme un oisillon pris la serre dans le sac. Sauf que là, le méfait ne s'agissait pas juste d'une simple confiserie, on parlait de tentative de mettre à mort quelqu'un, un gardien qui plus est !

"Elle m'a attaqué. Je n'ai eu mon salut que grâce à ce creux, et à ton arrivée. Cette femelle est dangereuse. On ne peut pas lui faire confiance."

Pointant son regard sur celui de la victime, l'Ombre fût partagé entre perplexité et surprise quand il reconnu le moyen-duc. Le piégé, Loki, était pourtant connu pour être un des sages du grand arbre. Peut-être était-il par moment un peu froid et à part, chacun sa vision de sa propre faction, et on ne peut sur ce point satisfaire tout le monde.

Cependant, sa sagesse semblait avoir pris son envol avec les actes irraisonnés de Corone. Comment pouvait-il lancer de telles piques alors même que le conseil avait donné sa décision à l’unanimité sauf un -Lyze-. Regardant à nouveau la hagsmonne dans les yeux, l'effraie s'attendit à une réponse, la moindre explication en retour. Mais non, cette dernière faisait encore la carpe.

Pendant ce temps, Loki ne se gênait pas pour accuser ouvertement Corone comme une intruse, un monstre. Sur ces points, le gardien tytonide senti comme un haussement au cœur, la sensation qu'il avait le devoir de protéger son amie hagsmoniaque contre une telle infamie.

Une profonde amitié s'était lié entre lui et le « monstre » comme Loki se complaisait à l'appeler. Corone pourtant avait tout d'un être honorable, emplie d'amour, d'amitié et serviable comme personne. La femelle savait rendre ce que les gardiens avaient su lui donner : une famille, et une raison valable de se battre pour une cause noble. Loki était né sans connaître la peur pour lui et ses proches. Il n'avait aucune idée de ce que Corone avait vécu. Ethyl, de son côté, oui. Il allait donc se battre pour protéger la place que la hagsmonne avait gagnée difficilement auprès des gardiens.

« Tu peux t'en aller Corone, je vais parler avec Loki seul à seul »

Les deux oiseaux se regardèrent furtivement, juste assez pour comprendre la suite de cette histoire. Corone risquait d'envenimer trop la situation et Ethyl allait devoir rattraper cette histoire seul pour raisonner le moyen duc. Sans être septique, l'effraie mélanique avait de sérieux doutes sur sa capacité à mettre les idées justes dans la tête de Loki. Pourtant, il n'avait pas le choix : le moyen-duc était connu comme le loup blanc, et ses propos risquaient d'entacher définitivement le statut précaire dont Corone jouissait. Autrement dit, elle risquait son expulsion irrévocable, signant par la même son arrêt de mort.

La femelle hagsmoniaque s'éloigna sans contester laissant les deux rapaces nocturnes faces à face. Rien était gagné d'avance pour Ethyl, qui aurait bien aimé que tout cela ne soit qu'un mauvais rêve. Il craignait tellement pour la situation de son amie, sachant trop bien que sa vie était entre ses ailes et sa capacité à jouer de diplomatie.

« Que s'est-il passé ? Il doit bien y avoir une explication à cela, non ? Corone ne t'aurait pas attaqué comme ça ! Elle est loin d'être dangereuse crois-moi. Il doit y avoir une explication."
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