Identité ~

• Appellation : Comme personne ne se soucie de l'appeler par son véritable patronyme, on l'appelle Fink. Ce surnom est tiré du son que cause un impact de métal sur du métal.
• Race : Pandion Haliaetus ( Balbuzard Pêcheur )
• Rang/Faction : Caresser l'acier ?
• Âge : En chiffre? On n'en saura jamais rien. Cela dit, en tranche d'âge, il a l'air jeune. Très jeune. Jeune comme un adulte fougueux à peine sorti de ses plumes immatures. Ouais.Ce genre de jeune.

• Situation : Fils d'un et d'une autre balbuzard. Quelques frères et sœurs dans la nature. Rien d'important. Il n'est et ne restera qu' Esclave aux Sangs Purs quant à son potentiel de polir la matière, et de battre le fer. Bien que maltraité, ... Il ne semble jamais s'en plaindre.

• Aspect Physique : De longs yeux jaunes, dorés, vous perçant corps et âme pour n'y déceler que la moelle de votre pathétique existence. Des yeux qui vous fixent, mais qui vous ignore. Comme si vous n'aviez aucune valeur à ceux-ci, comme vous n'étiez qu'un obstacle entre l'engouement de sa passion et... enfin, le reste. Ses plumes revêches se lèvent dans une espèce de crête, harmonisant à la fois un noir, un blanc et un marron.

Aspect important: Il porte souvent des peintures au niveau de son œil gauche. Des peintures bleues, disposées aléatoirement— pense-t-on, qui n'ont aucune signification aux yeux des autres. Hum, ce n'est peut-être finalement pas si important que ça. ... Pas vrai?

Psychologie ~

RétifCoiFéru

- « Tu savais qu'aller plus vite que la lumière cause un voyage vers le passé?

- ... Donc... Aller moins vite que la lumière cause un voyage vers le futur. »

s'ensuit d'un sourire benêt et d'un gloussement rauque. Puis, deux yeux sérieux qui vous toisent, comme si vous n'existiez pas. Excusez-moi, vous êtes entre mon amour et moi. Et d'un mouvement leste de l'épaule, déployant son aile, il vous pousse contre le rivet, vous laissant pantois quant au reste de la situation: Sa serre caresse le fer qui crisse au contact, et ses plumes en frémissent d'excitation. Un passionné. Un passionné pour son art. Car vous, vous ne valez rien. « Pas plus qu'un morceau d'aluminium. » il vous crache, matois, sur un ton condescendant. Puis, le son. Fink. Fink. Froissement d'aile se liant dans une octave parfaite avec le métal qui retentit sous les coups frénétiques de l'outil. Fink.

Ce qui lui a valu son nom, c'est son métier. Fink, il y a prit goût, à ce nom. Fink, il se moque un peu de ce qui se passe autour. Seules comptent ses chéries polies et lisses, qu'il n'a de cesse de parfaire chaque jour, y incrustant des glyphes rappelant sa patrie, y déchirant des liasses lorsque le métal est trop mou; personnage rocambolesque, il est impossible de prédire les pensées d'un tel énergumène. Fink est imprévisible, soudain, étonnant. À sa manière.

Pince sans rire, il va sans dire que son visage sérieux ne se troque que lorsqu'il est en présence de son amour. Il va sans dire aussi qu'il se fiche carrément de ce que vous pensez de lui, l'inverse étant aussi palpable. Seul moyen d'avoir de l'attention de sa part? Seul moyen d'éviter d'être ignoré? Déglutissez bien amèrement suite à ce conseil: Entamer une discussion sur son art. Vous verrez le puissant éclat dans ses yeux qui y scintillera alors, et son attention sera portée sur vous. Comme si vous existiez enfin, à ses yeux.

Car le pauvre, il vit bien solitaire. Entre une ou deux pêches, pour se dégourdir ses ailes, il frappe, tord, courbe le métal qu'il façonne à sa guise. Il n'y aucun développement social entre ses heures de pauses. S'ensuivent de véritables arabesques, de glyphes inquiétants, de figures naturelles, de bustes de lui-même! ( narcissique? à peine ).

Ne connaissant que cette vie en ermite, Fink n'est pas très ouvert aux discussions qui concernent autre chose. Et pour cause: il utilise sans arrêt des métaphores qui tournent autour du métier de forgeron, et n'hésite pas à tourner de l'œil si vous ne l'intéressez pas. Ce qui arrive très souvent.

Néanmoins, il a beau rester silencieux, il devient un véritable trésor de logique si vous réussissez à l'arborer d'une bonne façon. Fink ne croit pas aux première impressions, il est donc très difficile de l'apprivoiser. Cependant, une fois cela fait, il peut s'agir d'un impressionnant allié. Un allié partiel, cela dit. D'alignement chaotique, Fink n'a que faire des règles et des codes d'honneur: Il ne juge que par la logique, le bon sens, et évidemment... Le métal!

Cela dit, il n'est pas foncièrement méchant... Ni bonhomme. Neutre, il regarde froidement ceux qui passent leur chemin à tire d'aile, terrorisés à l'idée d'entamer une conversation avec le Forgeron. Il est froid. Froid comme l'acier.

Histoire ~

• Naît en bordure. L'eau frappe la corniche, qui s'effondre sur une partie de leur nid. Les parents ne jugent plus important de garder celui-ci puisqu'ils considèrent l'état des œufs comme une cause perdue. Il survit pourtant, avec quelques autres de ses frères et sœurs, en tombant dans un amas tourbeux. Ils s'y lovent entre les plantes pour subsister. Très tôt ils sont confrontés à une réalité qui ne les terrorise qu'à peine: Si bas, ils sont proie à tous les prédateurs. Mais leur petite taille et leur emplacement leur sauva la vie.
  
• Becquerel comprend vite que dans ce monde, c'est chacun pour soi. Ses frères deviennent grands, et partent au large avec ses sœurs. Lui, il décide de rester au flanc du nid. Il sera d'ailleurs le seul à y rester.
  
• Une infection vint à le surprendre. Ayant dévoré une plante dangereuse, il dut affronter les douleurs musculaires ainsi que les problèmes gastriques. Une semaine s'ensuit à se nourrir de tourbe, ce qui, en outre, a plutôt tendance à aggraver son état.
  
• C'est un miracle qu'il réussisse à survivre. Quelques semaines plus tard, sa santé s'améliore, comme si les temps anciens avaient disparus. Certains de ses frères reviennent quotidiennement pour l'aider à survivre: Ils ont peur que Bec ne parvienne pas à voler.
  
• Bec explore le sol. Il ne se sert de ses ailes que comme d'autre serres. Elles sont moins performantes que celle-ci, mais il réussit tout de même à les exploiter à bon escient.
  
• Dans une lubie soudaine, il essaie d'escalader le nid. Il a goût à découvrir le ciel, comme s'il en avait soupé de la terre.
  
• Des nuits passent alors qu'il s'aide de son bec pour s'arcbouter sur les minces enchevêtrements de branches et d'algues. Il tombe à plusieurs reprises, mais cela ne fait qu'endurcir son ardeur. Au sommet, ses yeux parcourent le vaste monde: Il n'en avait connu que les minuscules morceaux de terre ( qu'il appelait archipels ), et le bas du nid. De là haut, il parvient à voir au delà des rives, et une exaltation soudaine le prit: Il allait découvrir le monde. Par quatre fois il se jeta de son promontoire, ses minuscules ailes déployées, dans l'attente de glisser sur un courant. Et par quatre fois son essai fut soldé d'un échec. Et par quatre fois il se ragaillardissait, escaladait de nouveau son promontoire, tombait, remontait, tombait de nouveau, atteignait le sommet...
  
• Enfin fut la bonne. Ses petites ailes le traînèrent sur de courtes distances. Mais il avait réussi: Pour quelques misérables minutes, il avait quitté le sol. Il poursuivit cet entraînement avec plus d'ardeur. Même son alimentation s'améliora: au lieu de piocher cette tourbe et les plantes saupoudrées ci et là, il s'alimentait désormais des quelques poissons échouées qu'il arrivait à saisir.
  
• Son corps se mit à résister aux endolorissements. Plus jamais il ne sentit ces crampes qui autrefois brûlaient sa poitrine. Même ses yeux étaient enflammés de quelque chose: de la détermination. Ses ailes autrefois atrophiées prirent de l'expansion, devinrent plus larges, plus grandes que celles des autres Balbuzards ( pas qu'il y en ait beaucoup, remarquez ).
  
• De ses plumes immatures, de ses ailes d'envergure impressionnante, le sol se déroba à ses pieds, alors qu'il glissa pour la toute première fois loin du nid, dans un rayon de plus de deux mètres. Ses longues ailes le portèrent sur un flot inusité, le laissant pantois devant les merveilles qu'il découvrit du coin de l'œil. S'étendait par groupe de cent une myriade d'arbres jamais vus. Des conifères immenses, des feuillus étranges, ployés, dressés... Son exploration se vit vite coupée. Une odeur acariâtre le saisit soudain, l'enivrant... Avant de le soustraire à une violente quinte de toux. Aveuglé momentanément, affaibli par ce nuage de soufre, le rapace cessa de battre les ailes, allant choir au beau milieu d'une forêt, précisément à l'endroit où la fumée l'eut terrassé.
  
• Lorsqu'il reprit conscience, Il n'avait aucune idée d'où il se trouvait. C'est là qu'un être inconnu, et pourtant, si familier, l'interpella: « Becquerel?! ». C'était son père. Qui d'autre que son père pour reconnaître ce nom qu'il avait entendu si peu souvent? Nosusachak. Un nom soulignant l'honneur, dans leur langue. Il s'émeut en voyant que le plus jeune avait survécu. Bec, de son côté, n'était pas si enthousiaste de son père. ... Cet hypocrite l'avait laissé pour mort après tout.
  
• Non, Bec est beaucoup plus intéressé par ce que Nosus fait à côté: D'où vient cette fumée qui l'a littéralement agressée lors de son premier vrai vol? Il découvre le métal. Son père est un forgeron, un piètre forgeron, mais un forgeron. Il lui explique que certains oiseaux — notamment des chouettes — lui font des demandes bizarres, et que c'est ainsi qu'il arrive à survivre. En effet, il lui montre une de ses ailes, écorchée, l'os presque à vif. Ce sont les chouettes qui l'ont paralysé pour le forcer à travailler pour eux. Bec, inconscient du danger, devient pâle, mais pâle d'admiration: Alors ces chouettes utilisent le chantage pour obtenir ce qu'ils veulent? Sensass.
  
• Bec passe quelques mois à apprendre les rudiments du forgeron avec son père. Il apprend à courber le métal, apprend à tisser dans celui-ci, à le frapper, le faire bouillir. Et plus le temps passe, plus Nosus remarque que son fils en prend de la graine, et commence même à critiquer les œuvres de son père. Une dispute éclate soudain, alors que l'aîné chasse son fils, jugeant celui-ci trop prétentieux. Bec n'apprend pas que quelques jours plus tard après son départ, le vieux, terrassé par la fatigue, s'endormit sur une des armes qu'il était en train de chauffer... Il ne survit pas.
  
• Becquerel s'adapte mieux dans les airs. S'adapte mieux sur la terre et sur la mer. Que faire de sa vie? Personnellement, il s'en fiche: il veut frapper le métal. Ce n'est désormais plus un rêve, plus un loisir, mais une obsession.
  
• Des ans passent. Bec s'arrête un peu par ci et par là, se cherchant un endroit où battre le fer. Il constate que les forgerons sont rares ( enfin, les forgerons QUALIFIÉS sont rares ). Il en rencontre quelques uns, qui, grisés de fatigue, n'hésitent pas à lui dire, lui, apprenti forgeron, leurs secrets.
  
• Un jour, Bec s'installe près de la mer de Hoolemere. Il décide d'y faire un nid, un nid qui survivrait à toutes les intempéries. Lui vient alors une idée: Son sanctuaire sera à la fois fait d'organique, de végétal... et de Métal.
  
• Des ronces, des épines et des fleurs polies naissent donc petit à petit, pointes et rivets, ainsi que son matériel qu'il finit par faire lui-même. Au début, un très modeste endroit réunissant à la fois métal et plantes. Mais il n'a de cesse d'affiner ses œuvres, qui prennent alors les couleurs du cuivre, de l'or, même, des couleurs plus vives ( notamment le bleu, qu'il associe au ciel, à la liberté ), et, sans oublier, à même le sang des quelques visiteurs trop endormis pour voir qu'ils s'étaient empalés sur sa construction. Bec n'est même pas affecté de voir quelques chouettes mortes lorsqu'il se réveille un matin pour aller pêcher. Il les enlève, les jette dans la mer sans un regard, et nettoie ses pauvres chéries, souillées par ces déchets.
  
• Déchets, qui bientôt, après quelques années, s'aperçurent de la qualité de ses œuvres. On lui commanda des armes, il refusa. On revint souvent, jusqu'à trouver un arrangement: Ne s'approcher de son antre d'acier seulement pour lui demander quelque chose ( il en avait marre d'essuyer les cadavres lorsque ceux-ci s'agglutinaient sur les épines ). Condition étrange qui se vit acceptée.
  
• On ne lui demanda jamais son nom: Il s'agissait d'un forgeron qui travaillait pour St Aegolius, Un Forgeron du Mal, qui n'avait pas de nom. Même si quelques rumeurs se levèrent en entendant le son étrange qui émanait de son endroit damné: " Fink. Fink. Fink ". Comme si on l'appelait. Fink. Ce serait son patronyme. Fink, esclave aux Sang Purs, leur forgeant tout ce qu'ils désirent, à condition qu'ils se débarrassent des cadavres de chouette sur son antre. Fink, ignorant de toutes les guerres qui ont pu se produire, ignorant toutes les tensions. Fink, forgeron. Fink, génie— « Excusez moi. Vous êtes entre mon amour et moi. »