Les parents d'Angelyn étaient partis à la chasse, et elle s'ennuyait ferme, toute seule, dans son nid. Elle ne savait que faire. En plus, elle venait juste de se réveiller et n'avait plus sommeil. Si seulement elle avait des livres! Elle rêvait d'apprendre, de s'instruire, et d'un jour aller au Grand Arbre de Ga'Hoole. Ses parents lui racontaient tous les matins, avant de s'endormir, des contes sur les Gardiens et surtout sur Lyze de Quiel, que la petite admirait énormément. Angelyn était une des multiples descendants de Strix Struma, et elle se demandait si elle la rencontrerait un jour, ou si elle était morte. La petite, née pendant une éclipse, avait le don de lire dans les flammes, elle avait découvert le jour où il y avait eu un incendie tout près de cet arbre.

Aujourd'hui, Angelyn avait pratiquement toutes ses rémiges et ses primaires, et elle ne pensait qu'a une seule chose, à voler. Elle se retint à grand peine de se jeter du haut de l'arbre, mais soudain, elle aperçut un papillon posé sur une branche. Un magnifique papillon, et Angelyn voulait aller le voir de plus près. Elle se demandait de quelle race il était et elle voulait aller voir de plus près. Mais ses parents lui avaient dit qu'elle en devait pas sortir du nid, car ils avaient entendus parler d'enlèvement et qu'ils savaient à quel point leur fille était spécial, et qu'il ne faudrait pas que les sang purs découvrent sn don de lire dans les flammes et qu'elle était née lors d'une éclipse de lune. Heureusement, le petite chouette n'était pas toute blanche, et ça ne se voyait pas à l'œil nu le fait qu'elle soit née lord d'une éclipse de lune.

Ne pouvant plus tenir, Angelyn s'engagea prudemment sur la branche, mais elle avait du mal à avancer, brusquement, la petite trébucha, et tomba de l'arbre. Elle ferma les yeux, et elle vit sa vie défiler. Elle se dit qu'elle allait mourir, qu'elle n'allait jamais pouvoir voler, mais elle sentit des serres sur ses plumes, et elle se dit que c'était son père ou sa mère qui venait de la sauver. Mais quand elle les rouvrit, elle vit que ce n'était pas un de ses parents, et que cette chouette l'emmenait loin de son arbre. Elle cria:
-Vous n'avez pas le droit! Mon creux est là-bas!
Puis elle rajouta, en comprenant que la chouette ne ferait pas demi-tour:
-Qui êtes-vous?

Toute cette tension, dans les canyons, en ce moment… Omyra détestait ça. La guerre s’était soldé par une égalité au, goût d’amertume, sonnant comme une défaite cuisante pour les Sang-Purs qui l’avaient orchestré. Nyra était d’humeur massacrante, et Ginger n’était plus qu’une ombre, qu’Omyra ne voyait que très rarement, à son grand damne. Raven était également absent, et l’effraie noire les soupçonnait de se voir en cachette. Kludd passait son temps à se défouler sur les prisonniers, si bien qu’il était sans cesse dans les cachots. Bec d’Acier s’était retiré dans son creux, ruminant les dernières batailles.

L’effaie noire soupira. Comme elle se sentait seule, à présent. Son frère lui manquait. Soarin était parti en mission depuis quelques lunes, aussi n’avait-elle personne avec qui discuter. Chelinka était également en mission, et Blueflyght semblait elle aussi très occupée, en compagnie de Sparkle, sa cousine.

On fit du bruit. Une effraie vint se poser à côté d’elle. Omyra se retourna, et reconnu Citrine.
- Salut. Fit-elle simplement.

La nouvelle arrivante se pencha vers elle.
- Je te dérange ?
- Non… Je n’ai rien à faire… Pourquoi ?
- Je comprends… Ce climat oppressant, ça use, hein ?
- Qu’est ce que tu veux ?

Omyra se fit soupçonnante. Citrine semblait avoir une idée derrière la tête, et l’effraie noire se méfier de la femelle, de réputation fourbe et manipulatrice.
- Hé bien, je comptais aller dans la forêt d’Ambala, ce soir. Pour m’oxygéner l’esprit. Une balade dans les bois, ça te dis ?

Omyra analysa rapidement la situation. Un piège ? Non, l’effraie devant elle semblait sérieuse et avenante, sincère. Elle étudia les probabilités d’un traquenard, ou d’un éventuel combat. Dans tous les cas, avec ce qu’elle savait déjà, elle aurait facilement l’avantage sur elle.
- D’accord, concéda-t-elle
- Génial !
- J’avais besoin de prendre l’air, de toute façon.

Et elles s’envolèrent, quittant les canyons de Saint Aegolius, pour aller dans le sud. Le vol ne fut pas long ; Citrine arrivait à tenir la cadence qu’Omyra lui imposait. Les premiers arbres d’Ambala apparurent bientôt.

Elles chassèrent quelques mulots, parlant de tout et de rien. Soudain, un curieux bruit se fit entendre.
-Chut ! firent les deux femelles en même temps, pour faire taire l’autre.

Elles se sourirent. Puis, approchant de la source de mouvement à pas feutré, elles se dirigèrent vers le petit animal qui s’agitait au sol. Citrine sauta sur la petite chose. Omyra leva les yeux au ciel.
Toute fière, la soldate montra sa prise à l’effraie noire
- Tiens, regarde ce que nous avons-là ! Une très belle petite chouette tachetée ! Emmenons-la, ça fera plaisir à Nyra.

Omyra ne fit que hocher la tête, approuvant les dires de son acolyte, et elles s’envolèrent, en direction des gorges, de leur refuge. Tout en volant, Omyra ne put détacher son regard de la captive. La petite boule de duvet se tortilla.
-Vous n'avez pas le droit! Mon creux est là-bas!

Omyra n’eut même pas un petit sourire de lassitude . Elle ne dit rien, se murant dans un mutisme qui lui était propre depuis son retour de guerre. Sauf que là, elle pensait à la petite chouette qu’elles venaient d’enlever.

Cette dernière ajouta, air résigné :
-Qui êtes-vous?

Si seulement tu savais, pensa amèrement l’effraie noire. Citrine réagit au quart de tour, cependant :
- Tu n’as pas à le savoir, petite curieuse ! La curiosité est un vilain défaut, tu ne savais pas ? Mais non, que tu es bête ! Vous, les chouettes inférieures, êtes tellement naïves ! Tellement immatures et inconscientes du monde qui vous entoure ! Mais ce monde est en plein changement ! Ce sera bientôt le monde légitime des Sang-Purs ! Ce sera votre fin, votre…
- C’est bon, Citrine, ça suffit !
- Mais…
- ça suffit, j’ai dit. Ne va pas la traumatiser, non plus.
- Mais c’est la réalité !
- Citrine !
- Bon, d’accord, d’accord… Elle le saura bien assez tôt, de toute façon.

Omyra leva les yeux au ciel, exaspérée. Veillant à rester à la même hauteur que Citrine, elles planaient côté à côte en pleine vitesse de croisière.
- On est bientôt arrivées, de toute façon… murmura Omyra.

Un étrange sentiment lui enserrait le gésier. Elle grimaça, et se focalisa sur le chemin qu’elle parcourait, notant chaque détail des arbres, ou du ciel. C’était comme un jeu pour elle. Un jeu pour passer le temps.
Un jeu pour oublier.

[Up ?]

[Omyra... Cristalline à dit qu'elle allait abandonné Angelyn. ;)]