C’était en pleine journée, Hélios venait juste de se réveiller. Il regarda en dehors de son creux, pour constater que le soleil était encore bien haut. On est certainement aux alentours de midi pour l’instant, pensa-t-il. Le hibou soupira, il se sentait incapable de se rendormir, pour attendre la nuit. Il était donc condamné à attendre seul, dans son creux, que l’ombre revienne. Il remua, incapable de tenir en place, il n’était pas fatigué d’ailleurs, malgré son réveil en pleine journée.

En grognant un peu, il s’approcha du bord de son creux. Le soleil était éblouissant, mais malgré tout, une légère brise soufflait ce qui était assez agréable, l’atmosphère n’était donc pas trop lourde. Hélios décida alors d sortir un peu faire un tour. Le grand hibou prit donc son envol, en pensant qu’il pourrait peut-être finir de dormir un peu plus tard.

Il s’amusa pendant un long moment avec les courants d’air tous différents au dessus de Hoolemer, laissant son esprit s’évadait. Il scruta le ciel à l’horizon, il était bien dégagé, mais pourtant, il ne parvenait pas à distinguer le bout de la mer, il savait bien sûr qu’elle était très grande.

Assez pensé, il fallait qu’il trouve autre chose pour s’occuper l’esprit. Les mauvais souvenirs reviennent souvent dans la solitude, il l’avait déjà bien expérimenté. Etant là depuis pas mal de temps au Grand Arbre, il avait quelques connaissances, mais son passé restait un secret pour tous les habitants de l’Arbre. C’était un blocage complet pour lui, pour en parler.
Hélios se dirigea vers les branches les plus hautes du Grand Arbre, afin de s’installer un petit moment. Il se mit dos au soleil, afin de ne pas être éblouit par ce dernier. Une fois installé, il soupira, il restait encore pas mal de temps avant que l’Arbre tout entier s’éveille, cela allait lui paraître long.

Soudain, il sentit sa branche trembler, un oiseau s’était perché non loin de lui, apparemment il ne l’avait pas encore remarqué. C’était en fait un hibou grand-duc, tout comme lui, ce qui l’enchanta. Elle était très belle, c’était une femelle, avec de superbes plumes d’un marron indéfinissable, elle était grande, normal pour son espèce. Hélios s’envola vers elle, et se posa à quelques mètres d’elle, derrière elle, pour lui dire :
« Bonjour… qui es-tu ? »
Il attendit qu’elle se retourne. Il était assez curieux de voir comme cet hibou grand-duc était.

« Bonjour… qui es-tu ? »
Lui avait-il demandé d'une voix qu'il voulait douce.

Elle recula d'abord, semblant curieuse et surprise, mais se rapprocha ensuite. Elle lui dit, en esquissant un petit sourire :
"Heu... Je m'appelle Nartya! Puis-je retourner la question?"

Il lui répondit, en souriant :
"Et moi, c'est Hélios, j'étais avant dans le squad des forgerons, et comme tu peux le deviner, je suis un gardien. Et toi, tu es de quel squad ?"

Hélios était assez content de rencontrer quelqu'un de son espèce. Nartya était un joli prénom songea-t-il, il lui allait très bien à cette femelle grand-duc. Comme elle s'était retourner, il put la regarder de face, elle avait de grand yeux de couleur orangée, elle avait un disque facial assez clair qui contrastait avec ses plumes foncées, et elle portait un collier avec une patte de lapin. Et il la trouvait aussi très belle.

Nartya lui répondit :
"Moi ? Je suis également gardienne, mais autrefois j'étais dans le Squad de navigation."
Elle continua, d'un ton calme et en souriant :
"Dites-moi... Si je ne gêne pas... Puis-je demander quand êtes-vous arrivé au Grand Arbre ?"

Une question qui le dérangeait toujours, et peut-être même dérangera toujours Hélios. Il n'aimait pas trop donner des détails sur son arrivé, d'ailleurs, il n'en avait jamais vraiment donné, surtout sur sa vie d'auparavant, et la plupart des Gardiens avaient bien respecté ce choix.

Quand il était arrivé, bien sûr il avait eu droit à pas mal de questions sur son passé. Il n'en avait donc rien dit. Le grand-duc avait été placé dans le squad des forgerons, dans lequel il s'était plutôt assez bien débrouillé, ayant déjà auparavant avoir été initié à cet art. Donc son arrivée datait de quelques temps déjà, étant donné qu'il était aujourd'hui Gardien. Il ne savait pas dater exactement son arrivée, car pendant quelques temps après il n'était vraiment pas en bonne état, il avait en effet mit du temps à se remettre de la mort de son père adoptif, même si la blessure était encore présente à l'heure d'aujourd'hui.

Il répondit donc :
"Alors je ne saurais pas dater ce moment là précisément désolé. Mais cela remonte à pas mal de temps, je ne m'en souviens plus trop... les premiers jours ont été assez difficiles pour moi..."
Hélios en avait déjà trop dit sur cela. Il espéra que Nartya allait vite changer de sujet, car, il ne trouvait plus rien d'autre à dire.

"Au fait... Pourquoi tu n'es pas en train de dormir dans ton creux toi ? Enfin je veux dire, tout le monde dort pour le moment ! Mais je ne sous entends pas que je veuille que tu t'en ailles, ne t'en fais pas hein, bien au contraire."
Avait demandé Hélios à Nartya.

Cette dernière lui répondit alors :
"... En fait j'ai toujours aimé la lumière. La lune est triste, blanche... Pas que je n'aime pas voler la nuit, loin de là, j'adore observer les étoiles, mais... Le soleil est si souriant... Et même, l'ambiance est tellement plus calme en journée... Pas d'oisillons turbulents, ni de vieilles chouettes aigries pour hurler... C'est la liberté."

Le hibou hocha la tête, un sourire au coin du bec, il appréciait de plus en plus cette femelle hibou de la même espèce que lui. Lui aussi aimait bien le jour, et trouvait ça bien que Nartya appréciait le calme à sa juste valeur. Même si les étoiles étaient passionnantes, le jour avec son soleil si brillant, était tout aussi bien. D’ailleurs son prénom venait du soleil, ce qui lui plaisait bien.

Hélios secoua un peu ses plumes, et lui dit :
"Je pense avoir le même point de vue que toi, même si la nuit les étoiles sont bien intéressantes, le jour a une bien autre ambiance, mais si agréable, avec son soleil qui brille, son calme…"

Il s’interrompit, et lui proposa alors, pris d’une idée subite :
"Tiens… Cela te plairait de faire un petit tour avec moi au soleil ?"

"Tiens… Cela te plairait de faire un petit tour avec moi au soleil ?"
Avait demandé Hélios avec un grand sourire.

Et à son grand plaisir, Nartya lui répondit par un très beau sourire, en s'exclamant :
"Avec plaisir !"

Et sans attendre, elle décolla, et se mit à effectuer toutes sortes de pirouettes qui impressionnèrent bien Hélios. Il s'envola donc à son tour, souhaitant la rejoindre dans son ballet aérien, tout en se disant qu'il l'aimait bien finalement cette gentille grand duc ce qui aurait pu le faie rougir également s'il en avait eu la capacité.

Hélios avait donc suivi Nartya dans les airs, et cette dernière exécutait une série de figures assez compliquées selon lui. Lorsqu'il arriva derrière elle, elle se retourna et en lui souriant, lui prit une de ses pattes avant de battre des aile encore plus frénétiquement et en lui disant d'un air surexcité :
"Vas-y, montre-moi ce que tu sais faire !"

Le grand duc, surpris mais pas gêné, se laissa faire. mais il vit soudain que la face de sa peut-être amie avait viré à un air horrifié. Nartya semblait vraiment honteuse, et minoucha même. Elle recula, et murmura :
"P-pardon. Je m'emporte des fois..."

Hélios, voyant son désarroi, voulait la rassurer. Elle ne l'avait en effet pas du tout gêné, et il lui dit donc, d'une voix douce :
"Ce n'est pas grave, c'était assez amusant. Je te fais confiance de toutes façons."
Il lui sourit, et reprit, d'une voix un peu plus enjouée :
"Aller, suis moi !! Moi aussi je sais faire des choses comme ça !!"

Et, il plongea en piqué, avant de remonter en tournoyant à pleine vitesse, et fit encore d'autres figures. il aimait décidément vraiment ça lui aussi.

Hélios continua tout son tas d'acrobatie, dont sa capacité à les faire n'avait jamais été soupçonnée jusqu'à présent. Il était vraiment heureux, il n'existait pas de mot assez fort pour décrire ce qu'il ressentait. Mais il ne s'était jamais senti aussi bien, même en remontant dans ses souvenirs, cela faisait bien longtemps. Bien trop longtemps. Il avait envie de remercier Nartya du fond du coeur, mais ne savait pas comment. Il contempla cette dernière, ses magnifiques yeux dorés brillant de bonheur, et... Et il faillit piquer dans les orties.

Guère romantique se dit-il, en se retenant tout de même de rire. Car oui, il venait de s'avouer qu'il avait un faible pour Nartya, même s'il venait juste de la connaître. C'est fou ce que l'amour peut être étrange parfois se dit-il. Ne sachant plus trop quoi dire, il continua leur ballet aérien ensemble, en harmonie.

Après avoir danser dans les airs pendant un bon bout de temps. Moment qui aurait pu durer infiniment, cela n’aurait pas déranger Hélios, bien au contraire, il vit que Nartya était allée se poser sur une branche, certainement un peu fatiguée. Il hésita à aller la rejoindre, mais quand il la vit perchée sur la branche, les plumes dans le vent, ses magnifiques yeux fermés, et son bec légèrement entrouvert, il ne put résister, et alla se poser à côté d’elle.

Il se rendit soudain compte que lui aussi était très fatigué, même crevé en fin de compte. Avoir mis toutes ses forces, son bonheur dans ce ballet aérien lui avait retiré toutes ses forces pour un petit moment. Même s’il se sentait en même temps d’attaque, il pourrait traverser un ouragan sans hésitation, pour Nartya. Cela n’en faisait plus aucun doute… Ses impressions étaient belles et bien confirmées. Et il espérait de tout son cœur que ce soit de même pour la belle femelle hibou grand-duc.

Il ne lui restait plus qu’une seule chose à faire. Il brisa le long silence qui s’était installé, entrecoupé par le bruissement des feuilles caressées par une brise légère, pour dire à Nartya :
"Tu veux bien venir avec moi s’il te plait ? Je voudrais t’offrir quelque chose…"

Il s’élança ensuite dans les airs, en direction de son creux, suivie par son amie. Il plongea sans hésiter à travers l’ouverture de son creux plutôt spacieux dans l’Arbre, pour se retrouver devant un petit coffre en bronze qu’il avait créé lui-même. Il l’ouvrit avec précaution, en tournant une de ses serres gauches dans un certain sens dans la serrure. Et il en sortit sa plus belle création : deux moitiés d’un petit soleil rouge, cerclées de doré, s’assemblant ensembles, et qui, séparément, étaient des sortes de pendentifs.

Il les sortit, puis se tournant vers Nartya, il lui annonça, en plongeant ses yeux dans son beau regard :
"Je voudrais t’offrir ce pendentif, car je m’était dit que je l’offrirais à la chouette que j’aime. Et c’est toi Nartya."
Il finit d’un ton plus bas, en murmurant :
"Et… Je t’aime…"

[Pardon du temps que j'ai mis à rep'... ^^']