Perdu en terre inconnu

Date d'inscription : 23/06/2011

Perdu en terre inconnue

« Comme si toute l’impatience du monde trouvait dans le vent sa résolution. »

Maryline Desbiolles

Les yeux rivés sur l'horizon, je regardais le soleil se coucher derrière les nuages encore présents. Je n'avais pas pu fermer un œil de la journée, Saphir elle dormait profondément depuis la veille où nous nous étions égaré dans cette forêt que je ne connaissais pas trop, et surtout méconnaissable avec la neige. J'en conclu que nous sommes à Ambala, mais je ne sais pas me diriger avec les étoiles, j'ai toujours fais à l'instinct, mais cette tempête m'avait complètement égaré, et je n'avais pas la moindre idée de comment rentrer au grand arbre. Qui plus est c'est ma faute si nous en sommes là. Comment a-t-elle réussi à dormir alors que nous sommes perdus en pleine forêt neigeuse inconnue, aucun moyen de navigation, juste un creux pas très confortable, ni même rien à manger. Je m'en voulais toujours de ce que j'avais causé, et je devais trouver un moyen de me faire pardonner. Je déployai mes ailes, et partis en quête de mousse, j'espérais par la même occasion trouver un ou deux lemmings, ou même une souris, mais par un temps comme celui-ci la tâche allez s'avérer complexe. En bref quelques choses pour rassasié nos estomacs. Je volai au-dessus de la forêt guettant le sol, et écoutant le moindre bruit pouvant trahir la position d'une proie. J'aperçu un peu de mousse, je piquai en direction, et sans me poser j'en arrachai du tronc avec les serres, un bon morceau suivis laissant la neige retomber à terre, et je repris la direction du creux.

*

Saphir dormais toujours très profondément, ce périple avait dû la fatigué, je plaçai la mousse contre elle pour qu'elle se sente bien. Je m'arrachai le peu de duvet qui me restait pour rendre la mousse un peu plus soyeuse, et plus douce. Je le glissai sous ses plumes, lui lissai les plumes encore un peu désordonné, et lui chuchota un simple et pauvre désolé. Je regagnai le ciel une fois de plus, à la recherche cette fois-ci de nourriture, mais aussi de tout ce qui pourrait être utile à notre survie, à commencer par de la... la... je ne me souviens plus de son nom... Une plante faite pour atténuer les douleurs, à manger en association avec de une sourie ou un mulot. Mes ailes me faisaient un mal horrible depuis la nuit dernière, ce vent m'avait totalement affaibli et m'avait arraché du duvet de par sa violence. Mais je ne devais en aucun cas le montrer à Saphir pour ne pas l'inquiéter plus que cela. Je devais lui faire croire que j'étais certain de moi, en pleine santé, près à nous sortir d'ici. Alors que pour le moment ce n'est pas vraiment mon état d'esprit, actuellement je suis plutôt abattu. J'étais absent mentalement, je repris mes esprits lorsque j'entendis un bruit. Je volai au niveau des arbres depuis tout à l'heure, mais à entendre le boucan que cela faisait et à voir la neige tomber des branches de l'arbre, ce n'était ni une souris, ni un mulot, ni aucun lemmings de la terre. Ca avais l'air bien plus gros.

*

Mais avant que je n'arrive à discerner de quoi il s'agit, un dingo me tombait sur les ailes. Je lui pinçai les pattes, ce qui me permis de me libérer de son emprise alors que nous nous abattions violemment sur la poudreuse qui recouvrait le sol. Il sautait de suite sur moi crocs en avant. Je pris un peu de hauteur, mais pas suffisamment, j'eu seulement le temps de griffer son visage à l'aide de mes serres. Mais la vitesse de l'impact était telle que je fus propulsé contre un arbre contre lequel je m'étalai lamentablement. Assommé, je regardais le dingo approcher furtivement et d'un œil ravi. Fier de son goûter, fier d'avoir de quoi se nourrir. Il s'approchait lentement vers moi comme pour savourer sa victoire. Sa gueule se trouvais à 10 cm de moi lorsque je repris mes esprits et que je lui griffai de nouveau le visage atteignant son œil. J'avais maintenant une chance de m'échapper, mais ce lâche me donna un coup de patte en traître alors que je tentai de fuir. Une aile plus douloureuse que jamais, comme si la foudre m'avais frappé de plein fouet. De nouveau a terre assommer, je restais là immobile, un bon moment. Puis je devins inconscient, ou là je fis de drôle de rêve. Saphir seule dans le creux en proie au désespoir de ne jamais revoir le grand arbre, ni ses amis. Saphir s'apitoyant sur son sort mais par-dessus tout en train de me rendre responsable de tous ces problèmes. Même si c'était le cas, cela me mettait très mal à l'aise. Puis je restai là inconscient un bon moment me disant que c'était fini pour moi.

*

Je rouvris les yeux, regardai autour de moi rapidement pensant trouver le dingo qui m’avait agressé tout à l’heure, mais non il avait disparu. Sa blessure à l’œil l’avait peut être contraint à battre en retraite. J’étais couvert de neige, j’avais froid car je m’étais arraché mon duvet pour le nid, et j’étais dans l’incapacité de faire un décollage sol-air. Comment faire ?... Je sautillai donc dans la direction de l’arbre où se trouvait certainement Saphir. Mais depuis la terre ferme je ne savais pas si j’allais être capable de reconnaitre l’arbre en question. Je continuai de sautiller supportant du mieux que je le pouvais la douleur de mon ailes bien amoché. Je surveillai toujours les alentours, j’avais à présent peur qu’un autre de chiens sanguinaire ne surgisse de derrière un arbre. D’autant plus que la plupart des dingos ont une couleurs qui se fond plutôt bien dans la neige, leur permettant ainsi de prendre des chouettes par surprise. J’aperçu au loin dans la direction presque opposé au creux, une chose inerte qui gisait au milieu de la neige. Le dingo avait t’il fait des siennes en tuant une autre chouette ? Apeuré, mais ne sachant que faire d’autre, je pris mon courage à deux serres, et m’avançai vers le corps. Ce n’était en réalité qu’un lemming mort certainement de froid, car aucune trace de sang n’était visible dans la neige. Mais pourquoi de pas profiter de ce repas qui s’offre à ma porté ? Je pris sa queue dans une serre, et fis demi-tour pour rejoindre Saphir en trainant l’animal mort derrière moi, laissant une belle trace révélant ma position à merveille. Mais par Glaucis, je ne m’en préoccupais pas à cet instant la. J’arrivais près d’un arbre ou je cru reconnaitre la branche ou se trouve le creux. Je ne voulais pas demander d’aide à Saphir. Tout était ma faute, si je venais maintenant à avoir besoin d’elle…

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Je tentai un envol, mais ce fut un échec cuisant ou je m’éclatai lamentablement sur le sol. Mais je ne pouvais me satisfaire d’un essai raté, je réessayai une nouvelle fois, et cette fois si fut mieux que la première je pu m’envoler de quelques mètres, puis me posai en douceur. Je repris mon souffle, serrai le bec pour oublier la douleur, et donnai un grand coup d’ailes, et je pris mon envol je me dépêchai d’atteindre le creux, pour rentrer dedans. Saphir avait l’air de dormir encore. Alors j’entrai discrètement, posai le lemming dans un coin du nid. Et je parti m’installer à coté d’elle pour dormir, mais elle ouvrit les yeux. Etait elle réveillé depuis longtemps ? L’avais je bousculé en m’installant ? Je pris la parole timidement pour lui présenter des excuses.

« Bonsoir Saphir, excuse moi si je t’ai réveillé. J’ai seulement étais chercher de quoi manger, et de quoi faire le nid. Comme je n’arrivais pas à dormir comme tu le fait. Et puis, encore désolé pour tout ce qui c’est passé la nuit dernière. Je ne pensais pas que cette tempête de neige serait si… violente… »

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