Dragibus venait de repartir des Royaumes du Nord dans lesquels il avait eu l’occasion de se faire un bilan de ses explorations, mais aussi de se refaire quelques armes. Il était content du compte de territoires explorés, ou découverts. Il aimait beaucoup découvrir le monde, et se souvenait de chaque moment d’arrivée dans une nouvelle région. Il avait remarqué qu’il avait omis la région des Monts-Becs. Connaissant néanmoins tout ses risques, il s'était fait une longue leçon de moral. Pas question qu'il se fasse tromper par ce lac si étrange !

De plus, il avait eu donc le temps de sculpter deux nouvelles armes. Deux petites dagues de glace, mais encore plus pointues que d'habitude. Il les appréciait bien, ces armes inspirée des aiguilles, très coupantes, très mobiles, de.superbes armes en perspective pour lui. Et il allait certainement en avoir vesoin. C'était assez complexe de gratter des informations sur les Monts-Becs, il avait.donc du envisager toutes les possibilités.

Il était donc curieux de voir les habitants de ce lieux si mystérieux à ses yeux. Lorsqu'il fut arrivé, il évita tout de suite le lac dont l'eau avait un aspect si... Pure. Il voulut aller se poser sur une des grosses branches plus loin, mzis sa cible était déjà occupée. Par un oiseau. Un hagsmon.

Dragibus allait se poser sur une branche qu’il voyait au loin, lorsqu’il vit soudain une grosse tache sombre dessus. Dessus ? Dragibus plissa les yeux, tout en remerciant son regard perçant. Non, par sur la branche, mais sous la branche. Etrange, normalement seule une chauve souris pouvait faire cela. Pourquoi ? Dragibus n’en savais vraiment rien. Mais la "chose" qui était perchée du mauvais sens était bien trop grande pour être une chauve souris, encore plus étrange. Telles fut les pensées de Dragibus, et telle fut la surprise qu’il eut en approchant : C’était un hagsmon. Un hagsmon perché à l’envers. Ok… Sur quel fou était-il encore tombé ?! Il songeait repartir tout de suite et sans faire d’histoire des Monts-Becs, ne souhaitant pas, mais absolument pas se retrouver comme ce mystérieux hag’ . Mais à cet instant là, il comprit que ce hag’ l’avait repéré, et en tombait à la renverse pour se remettre sur la branche en agitant les ailes comme un oisillon qui tombe ! De mieux en mieux, soupira Dragibus, et il est trop tard pour rebrousser chemin. Il ne put rien faire de mieux que de prendre le risque fou de se poser à côté de ce hagsmon qui avait vraiment l’air abrutis. Et c’est ce qu’il fit.

A cet instant, le hagsmon se tourna vers lui, en lui disant d’une voix de complètement bourré :
"Salut copain... Ca va? On est bien la tête en bas, non?"
Ok un hagsmon qui a l’air d’avoir trop bu de la Symphorine… Ok un hagsmon qui sourit d’un air béat… Et un hagsmon qui pose en plus des questions idiotes. Dragibus était en train de se demander comment ce hagsmon avait fait pour trouver de la symphorine avec son apparente stupidité et était également en train de se dire qu’il ne voudrait plus, mais alors plus jamais, voir un hag’ avec un air béat. Mais il se rappela que ce fou lui avait adressé la parole, et répondit, avec beaucoup de prudence :
"La tête en bas ? Hum… Non merci sans façon… Mais dis moi, que fais tu dans une région comme les Monts-Becs ?"

Soudainement, le hagsmon se mit à s’agiter. Dragibus, sentant le contact de ses dagues sous ses plumes, invisibles à l’ennemi, ne bougea pas. L’oiseau fou se mit à chercher dans ses plumes, puis un peu partout dans l’arbre, y compris sur lui quelque chose que la chouette minuscule n’avait pas encore deviné. Elle ne bougea pas, du moins, pas encore…

Soudainement, il se reprit, et déplia une de ses ailes noires ébourrifées, afin de s’appuyer contre l’arbre. En… En pleurant… Quel spectacle étrange, et non, ça, ça n’était pas crédible. Dragibus ne put s’empêcher de se crisper davantage, de plus en plus inquiet. Mais il ne bougea toujours pas. Et c’est alors que le hag’ déclama d’un ton dramatique :
"Mais... Mais je suis perdu et je sais plus ce que j'ai fait de mes mini-hags... MAIS POURQUOI CA M'ARRIVE A MOI POURQUOI?!"

Dragibus ne put s’empêcher de lever les yeux au ciel, navré, complètement. L’immense oiseau tomba alors à la renverse, provoquant un grand coup de vent de sa grande envergure. Cela fit soulever Dragibus, mais il parvint à se reposer élégamment sur sa branche, comme à son habitude. Et le hagsmon se retrouva encore la tête en bas, avant de tomber sur une des branches un peu plus basse. Mais ensuite, il retourna sur sa branche initiale, à l’endroit, sans se démonter, et sans, surtout voler comme un oisillon. Il saisit alors Dragibus, à sa grande surprise, par l’une de ses serres monstrueuses, et le souleva à sa hauteur.

Il lui dit alors, d’une voix de hagsmon, une véritable voix, oui, pour une fois, et pas du tout réjouissant pour son destinataire :
"Dis, j'ai une petite faim d'ailleurs, saurais-tu où on peut trouver du bon manger?"

Les yeux de Dragibus étincelèrent alors encore plus, et il lui dit d’un ton dédaigneux, sans se démonter, avec beaucoup d’agressivité, tout en gardant néanmoins ses deux dagues de glace cachées :
« Mais qui est-tu pour me parler comme cela et pour me traiter de la sorte ?! »

"Mais qui est-tu pour me parler comme cela et pour me traiter de la sorte ?!"
Avait donc rétorqué Dragibus, d’une voix très agressive, avec des yeux lançant des éclairs.

Mais le hag’ ne l’écoutait déjà plus. Il était déjà repassé à l’état "oisillon qui meurt de faim", mais revint aussitôt à un statut de hagsmon (presque) normal, avant même que la minuscule chevêchette ne pense à rebaisser (très) légèrement sa garde, et il s’adressa alors à lui. Mais malheureusement, sans le relâcher :
"Igdilryck, Hagsmon affamé qui ne demande qu'à manger, encore et encore, jusqu'à exploser: BOUM!"
Pas de commentaires, s'il vous plait, merci…

Il le secoua alors encore une fois. Dragibus soupira, mais décida de ne pas s’énerver, enfin, pas tout de suite. Ce n’est guère prudent de cracher une pelote dans la tête d’une de ces créatures primitives, telles que les hagsmons, aussi fou soit-il… Même si le petit guerrier en mourait d’envie. Il décida donc d’attendre un peu, et de ne rien dire, ni agir pour le moment, attendant la suite des évènements encore une fois. Et justement, le hag’ , tout en cherchant autour de lui, lui dit :
« Dis, si tu vois un Mini-Hag, préviens moi parce que je suis perdu là. Complètement. AH POURQUOI POURQUOI ?! »

Et c’est reparti… Et encore une fois, le hagsmon se mit à éclater en sanglots. Un hagsmon qui pleurait, c’était vraiment… Heu… Très spécial on va dire. Et le grand oiseau noir offrit un tour sous l’arbre en mode "chauve souris" à Dragibus, chose dont il se serait d’ailleurs bien passé. Heureusement, il se remit vite en place. Pour combien de temps ? Mystère…

Et il demanda ensuite :
« Et puis toi, petite chouette toute petite minuscule... Qui es-tu? »

Dragibus sentit que l’heure des présentations étaient arrivées, mais le plus important restait à faire : QU’IL LE POSE ENFIN !! Et il lui ordonna donc, posément, et gentiment tout de même :
« Bon, déjà, tu vas me reposer tout de suite sur cette branche, OK ? »
Et c’est ce qu’il fit, tel un robot. Dragibus continua d’une voix patiente :
« Voilaaaaa… Bon, je suis Dragibus, et je suis une chevêchette, et toi ? »
Il chuinta doucement, et dit d’un air innocent :
« Sais-tu au moins qui tu es… ? »

Et il continua de regarder, d’un air neutre, le hagsmon se retournant brusquement dans tous les sens, attendant patiemment qu’il se calme à nouveau…

« Sais-tu au moins qui tu es… ? »
Avait demandé alors Dragibus, en chuintant doucement, ne pouvant s'en empêcher malgré cette situation... Indescriptible.

Il vit que cet hag' était passé d'un état de béatitude menaçante, plus ou moins hagsmoniaque... A l'état de... Poussin débouluné. Oui oui, Draibus en avait déjà entraperçut lors d'une petite expédition chez les Sangs-Purs, et c'était à cela que le grand oiseau noir lui faisait penser le plus en ce moment même. Un hagsmon avec le regard vide d'un débouluné, sans réaction apparente, oui, ça c'était vraiment étrange, spécial même... Mais cela n'allait quand même pas durer...

Bien content d'être de nouveau à terre, Dragibus s'ébroua légèrement, et tout en lissant ses plumes, attendit une réaction de l'hagsmon. Et celle ci ne tarda pas à venir :
"Qui je suis... Hm... Je ne suis qu'une ombre du passé revenue dans le présent qui est entre deux mondes et qui ne cherche qu'un bonheur qu'il a perdu il y a bien longtemps et surtout à tuer les vivants."

Mouais... Assez étrange comme réponse encore une fois, venant de lui. La chevêchette se tint alors sur ses gardes, voyant qu'il changeait d'attitude. En effet, il se mettait à trépigner, comme les oisillons attendant leur premier vol, si impatients...

Le hag' le regarda ensuite du coin de l'oeil, et dit cette phrase mystérieuse :
"Je sais qui je suis plus que tu ne le croît."

Cela éveilla la curiosité de Dragibus, et répondit alors, sans hésitation :
"Bah... Vas y, alors, dis !!"

"Bah... Vas y, alors, dis !!"
Avait finalement lâché Dragibus.

L’autre resta sans voix, sans doute impressionné par l’aplomb de la petite chouette, ou plutôt retourné dans son état de grande béatitude extrême. Mais se reprit vite, en ouvrant son bec affreux, en déclamant d’unevoix horrible ce qui était censé être une chanson :
"Je suiiis un hagsmoooon...
Qui aime les chansooooons...
Et qui aime tueeeer...
Et qui s'est fait plumeeeeeeeeeeeeeeeeeer!"

Il fit un joli looping – pour un hagsmon de son envergure – tout en restant sur la branche de l’arbre. Et il dit alors, avec son plus grand sourire béât :
"Ah oui, je suis fou, tout le monde le dit, mais j'ai jamais compris pourquoi!"

Par Glaucis, pensa Dragibus, c’est vraiment LE fou dans toute sa splendeur. Il allait rétorquer alors un truc stupide du genre « Bah oui que t’es fou !! », mais c’est alors qu’une plume tomba sous les yeux du hagsmon, qui loucha dessus en suivant son trajet. Une plume d’effraie. Cela interpella Dragibus, qui se mit lentement à reculer, soudainement très aux aguets. Tandis que le fou attrapa la plume d’une jolie teinte fauve, et la planta parmis ses larges rémiges noires ébourrifées, en disant, d’un ton soit disant savant :
"Avec ou sans la plume? Telle est la question."

Mais Dragibus se mit à scruter l’air, inintéressé par l'accord du fauve des effraies avec le noir hagsmoniaque. Se demandant SURTOUT, QUI, était l’ancien possesseur de cette plume.

Dragibus observa avec attention soudain dans le ciel d’un beau bleu sombre, légèrement éclairé par l’astre lunaire projetant la lumière du Soleil qui lui était envoyée, offrant un joli contraste à ses yeux. Il vit la tache sombre de l’hagsmon fou qui venait de prendre brusquement son envol. Un grand merci à Glaucis de la part de Dragibus, de lui avoir épargné, enfin, la vision d’un hag volant aussi bien qu’un oisillon même pas recouvert de plumes.

Sans doute avait-il vu que la petite chevêchette cherchait quelque chose dans le ciel, et dans son humeur de gentil petit hag qu’il n’était pas, avait décidé d’avoir l’amabilité d’aller chercher l’origine de cette plume.

Dragibus cessa soudain son ironie à deux pelotes, remarquant que, sur une bien plus haute branche, là où le hagsmon s’était posé, venait d’être bousculé par un objet volant non identifié. Ou plutôt une chouette. Quelques plumes rousses et fauves s’échappèrent de la bousculade, ce qui ne fit que confirmer les pensées de Dragibus. Un Sang-Pur ! En revanche les deux volatiles s’en sortant indemne.

La petite chouette vola vite dans un entremêlement de feuilles, sur la base de la branche, mais pu tout de même observer la scène d’une rencontre entre deux oiseaux dont il était impossible de déterminer lequel était le pire. Enfin pour le moment, même s’il était indemne, le Sang-Pur n’était pas dans une position très honorable. C’est sûr que de s’écraser lamentablement contre sa branche n’avait rien de glorieux.

Dragibus entendit soudainement la voix du hagsmon s’élevant dans l’obscurité :
« Qu'est-ce que tu faisais là, le mou-du-croupion ? »

Plissant les yeux, il put entrapercevoir l’effraie, plaquée contre le tronc par les serres de l’hag, en train de se faire étrangler.

Aucune réponse ne vint.

Un rouge éclatant éclaboussa la nuit.

Il était inutile d’aller se renseigner davantage sur l’état de cette chouette. Ha tiens d’ailleurs une masse sombre tomba dans un bruit indistinct. Il ne devait plus avoir grand-chose sur lui. En effet, l’hagsmon retourna, l’air de rien, à côté de Dragibus. Le petit changement, c’était qu’il avait maintenant les rémiges du défunt dans ses ailes.

Cela offrait un spectacle tellement… Étrange.

Mais il était temps de filer !

Dragibus dit maladroitement, l’air de rien :
« Ho, faut que j’y aille. A la prochaine ! »
En pensant dans son fort intérieur « n’y pense même pas ! ». Et il prit rapidement son envol, espérant surtout que l’hagsmon ne le suivrait pas, car bon une course contre un hag dans la nuit, et en plus aux Monts-Becs, ça n’était vraiment guère prudent.