La nuit était particulièrement claire ce soir là. La journée avait été difficiles pour Asymay, car les cauchemars l'avait hantée. Un gros hibou, plus noir que la nuit elle même, une voix rauque et puissante, puis un éclair de lumière blanche et, plus rien. Le silence. Le blanc. Elle avait ouvert les yeux, le plumage en bataille. Elle s'était remis les plumes en place à coups de becs, se les était lissées, car cette nuit, elle allait atteindre le but de son voyage un peu spécial.
En effet, cela faisait maintenant quelques jours que la belle Tyto était partie vers les royaumes d'Ambala. Elle voulait faire une demande spéciale à quelqu'un de spécial. Une chouette lapone solitaire qui vivait dans des lieux reculés d'Ambala. Une forgeronne.

Les battements d'ailes de la Tyto se faisaient de plus en plus lents. Ses ailes lui semblait lourdes, la fatigue engourdissait ses membres. Elle soupira. Elle était rapide, puissante, agile, et rusée, mais voila ce qui lui manquait. L'endurance. Lorsqu'elle se jetait dans une bataille, et donnait tout dès le début, gagnait absolument tous ses combats, mais la fatigue se faisait rapidement sentir et elle ratait toujours les moments les plus drôles. Car elle n'était pas la seule à avoir ce défaut, et les ennemis aussi ressentaient l'engourdissement. Il paraîtrait même qu'une fois, tout les ennemis ont piqués dans les orties presque en même temps. Un vrai déluge de chouettes ! Elle s'en voulait encore d'avoir raté ça. Quel plaisir de planter ses serres dans la chair impure de chouettes incapables de se défendre ! Que de souvenirs.

Asymay pénétra dans un forêt dense aux grands arbres différents des sapins. Ils n'étaient pas couverts d'aiguilles, comme à Tyto, mais de feuilles. Une forte odeur de métal emplit l'air. La chouette au plumage tiqueté de brun, de noir et de roux se rapprocha de l'endroit d'où provenait cette odeur. Elle fit pivoter légèrement son disque facial blanc et elle capta des sons presque inaudibles. Le bruit d'une chouette qui tape sur du métal. Qui forge, qui façonne, qui... créée. Elle sourit légèrement. Elle avait atteint son but.

Elle descendit en planant. Elle se laissait porter par les courants d'airs descendants. En contrebas, elle aperçu une chouette au pelage gris et noir. Une chouette lapone. Elle se posa juste à côté d'elle, et, d'une voix diplomatique et incitante aux négociations, elle lui lança :

-"Salutations, chère forgeronne. Je vous cherchait. J'ai... comment dire... Une demande un peu spéciale pour vous. Ai-je votre accord... chère Jeffersan ?"

Ses renseignements étaient bons. Elle connaissait la race, le nom, et le lieu de vie de la grande femelle. Asymay remercia intérieurement les taupes qui lui fournissait ces précieux renseignements. Sans attendre de réponse, elle continua :

-"Vous forgez, c'est bien cela ? J'ai besoin de tout votre savoir-faire pour me forger des serres de combats capables de trancher le métal, capables de terrasser le plus puissant des ennemis. Et un casque capable de protéger le porteur de attaques les plus féroces. Je place toute ma confiance en toi. Si tu veux quelque chose en retour, je te propose mes services pour te l'offrir. Tout ce que tu voudras."

La belle et élégante Tyto planta son regard ferme dans celui de l’intéressée et attendit la réponse.

Une goutte tomba sur son bec alors que l'immense Chouette Lapone se tenait à l'entrée de sa forge. Voilà plusieurs semaine déjà qu'aucune chouette ou hibou ne s'était aventuré jusqu'à elle pour lui passer commande. Se secouant la tête, Jeffersan se remémora sa dernière visite, Ginger la Sang Pur était venue lui demander une dague pour son aile droite, aile droite qui allait, selon toutes apparences, quitter les Sang Pur pour rejoindre les Gardiens. Les non solitaires avaient décidément des mœurs très étranges. Ils changeaient de camps sans arrêt, se battant pour des pelotes, vraiment pitoyables. La forgeronne attisa son feu à l'aide de son tisonnier, sa grotte était décidément trop humide. On lui avait pourtant affirmé que le Pays du Soleil d'Argent était l'endroit idéal pour une forge, pourtant, Jeffersan n'était pas satisfaite, elle déménagerait bientôt.

Soudain, un battement d'ailes, discret, celui d'une Tyto sans aucuns doutes, certainement une Sang Pur. La Chouette Lapone se méfiait de cette engeance, ils étaient parfois fourbes et si Ginger avait été franche et directe ce n'était pas le cas de tous. Bien souvent, le fait de les fixer avec ses yeux rouges sang suffisait, ajouté à sa taille non négligeable, cela faisait parfois reculer les plus féroces, mais il fallait parfois devenir plus menaçante pour être plus que convaincante.



Le serpent rouge et blanc, qui se tenait non loin du foyer pour réchauffer ses écailles, acquiesça, se déploya et alla vers le fond de la caverne pour préparer une collation. Si l'intuition de Jeffersan était bonne, le Sang Pur qui arrivait aurait fait une route aussi longue que celle que l'effraie rousse avait fait quelques semaines plus tôt. La forgeronne avait beau être une solitaire, elle savait recevoir ses clients avec style et élégance. Son antre elle-même était loin d'être austère. Pour la Lapone, le fait d'être solitaire ne devait pas dire vivre dans le froid ou sans confort, sa grotte était spacieuse, un critère obligatoire au vue de sa taille, mais également très douillet. Le centre de la caverne avait été idéal pour accueillir la forge, un immense trou qui donnait sur l'air libre tenait lieu de cheminée, l'endroit le plus sombre de l'antre servait à entasser les outils, mais le reste de la grotte était décoré avec style et des peaux de bêtes tapissaient le coin qui lui servait à recevoir les clients.

La Sang Pur, car c'était une femelle, finit par atterrir dans l'entrée. Sans plus de cérémonies, elle expliqua la raison de sa venue.



Ainsi son nom commençait à être connu dans le Royaume des Chouettes. Pourtant, elle n'acceptait pas toutes les commandes, loin de là. Mais l'affront de cette effraie, des prairies du sursoit, lui plaisait. Sa ''race'' ne lui avait certainement pas donné un bon départ dans la communauté des Sang Pur, Jeffersan aimait les marginaux. Ainsi elle acquiesça pour permettre à la femelle de continuer.



Jeffersan chuinta, ils venaient tous avec les mêmes propositions, mais qui pouvait réellement l'aider ? Elle qui n'avait rien d'autre que Salazard et sa passion de la création.



C'est alors que Salazard réapparut avec une théière et deux tasses sur son dos, ils installa tout ça sur la souche morte qui servait de table, non loin du foyer. D'un ample geste de l'aile gauche, Jeffersan invita son invité à se restaurer pendant que le serpent aux yeux de rubis mettait de la viande à cuire.



Tout en parlant, elle même s'était installé à sa place habituelle sur sa peau de renard polaire, et s'était mise à siroter son infusion de feuilles de menthe. Alors qu'elle reposait sa tasse, elle planta ses étranges yeux dans ceux de l'effraie.

Asymay plongea son regard dans les yeux de la forgeronne solitaire.Ils étaient rouges, un rouge aussi profond que le rubis, plus pur que le rouge sang lui même. Plus pur que le rouge du crépuscule. La jeune Tyto promena son regard sur le plumage gris de Jeffersan, et le posa sur ses serres. Elles étaient noires de suies, acérées et aiguisées, elle crissaient contre le sol de pierre grise d'Ambala. Écoutant les paroles de Jeffersan, la belle chouette au plumage moucheté se détendit. L'ambiance qui régnait ici était chaleureuse. La forgeronne solitaire accepta la demande d'Asymay. Elle lui proposa de venir d'entrer dans sa forge afin de discuter un peu. Elle lui tendit des campagnols et lui proposa du thé. Asymay accepta, confiante. Quand l'imposante chouette lui demanda de lui parler d'elle, elle répondit :

-"Chère amie, je vais vous expliquer qui je suis. Mon nom est Asymay, je suis une S-P, comme vous l'avez sans doutes remarqué. Autrefois, j’étaie connue, mais je me suis exilée durant quelques mois. Je fais mon grand retour. J'ai besoin de serres qui ne feront plus qu'une avec moi, d'un casque qui ne me quitterais jamais. Ce seront mes symboles quand on les verra, ont penseras à moi. Voilà qui je suis."

Après ce rapide discours, elle attrapa un morceau de viande et le porta à son bec. Ici, elle se sentait étrangement bien. Elle se.souvint alors qu'il y eut une époque où elle avait voulu s’initier à l'art de forger. Elle aurait put devenir comme cette chouette lapone. Aujourd'hui, elle avait besoin de ses services. Elle était fière, car elle savait qu'elle possèderais bientôt des serres de combat et casque d'exception. Asymay inclina la tête et promena son regard dans l'antre de Jeffersan. C'était une grotte assez large aux murs recouverts de suie. Accrochés aux étagères trônaient les armes précédemment forgées. Un serpent promenait son corps froid rouge et noir à travers la forge, apportant nourriture et boisson. Jeffersan avait son petit confort. Non loin de là, une branche en hauteur d'où on pouvait observer le ciel. Peut-être que la chouette lapone aimait observer les étoiles. La solitude ne dérangeait pas ces hiboux. Ils vivaient seuls, sans avoir besoin de compagnie. Leur envie de création seule leur suffisait. Nul ne savait ce qu'il se passait dans le cœur de ces chouettes. Se sentaient-t-elles seules ? Ou très bien ? Songeaient-elles parfois à rentrer chez elles ? Jeffersan, tournait sa large face de chouette lapone vers Asymay. Son visage gris était strié de noir. Les striures se rejoignaient au milieu, comme les arbres. Les jeunes chouettes pensaient qu'en comptant ces striures, on connaissait l'age de l'arbre. Était-ce pareil avec Jeffersan ? Asymay frissonna. Bientôt, elle posséderai de magnifiques serres de combats puissantes et uniques. Les Sangs-Purs la reconnaitrait à son retour. Mais elle aurait une autre réputation. Dire que les plus jeunes ne sauraient même pas qu'ils auraient devant-eux celle qui avait faillit devenir leur Reine. Cette jeunesse...

Asymay, ce nom n'était pas inconnu pour Jeffersan. Elle se rappelait des rumeurs parlant d'une tyto qui avait sue s'élever haut, malgré le fait que ce n'était pas une alba, dont on n'entendait plus parler depuis quelques temps. Ainsi, ce soird'hui, elle se présentait simplement devant elle, dans la forge, pleine de simplicité et d'humilité. Jeffersan aimait ça. La Sang Pur avait acceptée l’hospitalité que lui avait offert la forgeronne, acceptant avec joie, semblait-il, la tasse de thé apporté par Salazard, le serpent rouge et blanc à son service depuis longtemps. Il n'était pas venimeux mais il avait du répondant, et ses yeux rouges étaient loin d'être aveugles, le reptile était vif comme l'éclair. Alors qu'Asymay observait la forge et lui expliquait la raison de sa venue, la chouette Lapone observait la tyto. Celle-ci venait à la recherche d'un casque et d'une bonne paire de serres de combat. En l'observant, Jeffersan fut heureuse de constater que la femelle connaissait bien son corps et ses capacités. Elle serait venue en lui réclamant une masse de guerre où une hache, jamais la forgeronne n'aurait acceptée de forger pour elle. A l'instar de Ginger, celle-ci savait parfaitement ce qu'elle voulait.

Voici quelques lunes déjà que l'espionne renommée des Sang Pur était venue réclamée les services de la forgeronne aux yeux de sang. Tout d'abord, elle lui avait expliquée qu'elle désirait une arme pour elle, à la fois puissante et maniable, en la voyant se déplacer, Jeffersan avait été très inspirée et avait finalement créer une lance au manche rétractable, à la fois solide et légère. L'espionne lui avait promis de lui envoyer de nouveau défis, une arme pour chacun de ses espions. Mais voilà qu’arrivait Asymay et certainement pas sous les conseils de Ginger dont les projets étaient secrets. En la scrutant, la forgeronne vit qu'elle possédait une physique plutôt mince mais très musclé, son regard était vif. C'était sans conteste une bonne combattante, pleine de respect mais toujours sur ses gardes. Plutôt polie d'ailleurs pour une Sang Pur, mais l'effraie rousse aussi s'était montrée respectueuse. Une détermination sans borne brillait dans le regard d'Asymay, elle voulait qu'on la reconnaisse où qu'elle aille, elle voulait le respect et la reconnaissance. Rien d'étonnant, les effraies des prairies étaient, chez les Sang Pur, considérés comme des indésirables, mais les temps changeaient semblait-il. La preuve en était l'escadron d'espion de Ginger et le fait qu'Asymay avait réussis à s'élever dans l'armée malgré son statut bien inférieur à celui des tyto alba. Décidément, son caractère plaisait bien à Jeffersan. Ses créations entre de telles serres brilleraient de milles feux.

Après avoir silencieusement sirotée son infusion, elle reposa sa tasse. Salazard s'en saisie prestement pour la remplir de nouveau, il la connaissait tellement bien. Dire qu'il la servait par amitié et non par vocation...



Tout en disant cela, elle s'était déplacé vers le centre de la forge, au niveau du foyer où les flammes crépitait. Elle se saisit du tisonnier pour attiser les braises, attendit un instant, puis lorsque le métal fut rouge, Jeffersan se retourna prestement et se lança sur Asymay en l'attaquant directement vers un point vital. Elle avait agit prestement, et sans prévenir. Tout en plaçant quelques bottes, elle se remit à parler.



Malgré sa taille, elle était rapide et même gracieuse, chacun de ses mouvement était parfaitement calculés pour mettre la Sang Pur en danger sans pour autant la blesser. Elle procédait ainsi avec chaque chouette ou hibou venant lui demander des armes. Jeffersan foregait par passion, par amour et elle devait connaître parfaitement les réactions et les pensées des futurs utilisateurs de ses créations afin de leur forger le prolongement de leur âme. Asymay serait à la hauteur aucun doute, mais la forgeronne devait apprendre à la connaître avant de donner le premier coup de marteau sur le métal en fusion.

Jeffersan quitta la table et s'avança au centre de la pièce, là ou se trouvaient le foyer, et ses flammes flamboyantes. Elle attrapa le tisonnier, et attendit un instant. Sa voix suave et emplie de sagesse résonna :

-Je forgerais pour toi Asymay.


D'un léger hochement de tête, Asymay remercia la forgeronne. Elle se réjouit en son for intérieur. Parfait. D'un geste rapide, Jeffersan se retourna agilement. Elle se jeta sur la belle Tyto, la petite barre de métal en main. L'arme était encore rougie par la chaleur, et Asymay comprit rapidement que le moindre contact avec elle serai douloureux.

-Je forgerais pour toi, mais avant cela, tu dois me montrer de quoi tu es capable. Montre moi comment tu te bats, comment tu vis et comment tu meurt que je puisse te forger les armes et armures qui ne feront plus qu'un avec toi.

Asymay hocha la tête. Bien. Un peu d'exercice lui ferais du bien. Elle esquiva le coup de Jeffersan, et donna quelques coups d'ailes rapides. Elle atterrit derrière la grande chouette grise, et lui donna un coup de serre furtif, mais puissant. Asymay se doutait que le combat allait être difficile, car la grande force de Jeffersan serait dure à parer. Elle s'éloigna un peu de la femelle forgeronne, et, une fois qu'elle fut a proximité d'un tas de braises, elle en lança sur Jeffersan. Profitant de cette diversion, elle l'attaqua sur le côté, en lui donnant un grand coup d'épaule. Elle était déterminée à montrer l'ensemble de ses capacités à la forgeronne. Non loin de là, le serpent rouge et noir semblait ignorer la scène. Il devait être habitué. D'un rapide coup d’œil, Asymay le vit s'infiltrer entre deux pierres, sans doutes son endroit personnel. Il ressortit quelques instants plus tard, sa propre nourriture dans la bouche. Ses deux yeux brillaient, comme deux pierres précieuses, mais déchiffrer son regard était très difficile. Asymay détourna la tête et se concentra sur Jeffersan. Elle se doutait que ses coups ne lui infligerais pas trop de blessure, mais elle voulait la déconcentrer, la détourner de son but, et, le moment venu, lui infliger un coup puissant, rapide, efficace. Simplicité, efficacité. Tels étaient les mots d'ordre d'Asymay.

-"Je vois. Ce sera avec grand plaisir."

Un sourire satisfait, déterminé, au bec, elle repartit au combat.

Jeffersan souriait intérieurement. Asymay était rapide et précise, les coups qu'elles portaient faillir à plusieurs reprise la toucher. Mais Jeffersan, sans être vieille, avait forgé depuis son plus jeune âge et elle avait toujours utilisé cette technique. Pour forger l'arme parfaite, elle devait savoir de quelle façon son détenteur se battait. Grâce à Asymay, elle n'était pas déçue. Certes, la femelle était une Snag Pur et Jeffersan n'aimait pas la façon de voir de ces chouettes, mais après tout, Asymay était une effraie des prairies et était montée haut dans la hiérarchie. Des combats entre chouettes, il y en avait toujours eu de tous les temps, mais les Sang Pur étaient redoutables et tellement haineux des êtres différents d'eux. Pourtant, la rencontre que la forgeronne avait fait avec Ginger avait commencé à changer sa vision de ces effraies. L'effraie rousse était rongée par le doute, peut être y avait-il au fond de son gésier une part de justice qui referait surface ?

Dans tous les cas, Jeffersan était née pour créer et forger. Elle avait besoin de ça et ne refusait jamais un défis de création, qu'il vienne du ''bon'' ou du ''mauvais'' côté des chouettes. Après tout, elle avait bien forgé des ailes pour Silhouette une étrange hagsmon qui avait été mutilée. Elle mettait toute son âme dans ses créations et peu importe à qui elles étaient destinées. Bien sûr, elle n'acceptait que les commandes qui l’intéressait et elle était exigeante. Nombre de chouettes et de hiboux étaient arrivés à la forge, bourrés d'assurance et étant persuadés que Jeffersan forgerait pour eux et s'en sentirait honoré. Beaucoup s'étaient vu repartir, presque en larmes car la forgeronne aux yeux de rubis leur avait révélée leur quatre vérités en pleine face et avait catégoriquement refusée de forger pour eux. Mais Asymay, elle, elle faisait partie de ceux dans lesquels on pouvait lire une détermination sans faille. L'effraie des prairies avait une soif de pouvoir infinie et l'étoffe d'une reine, Jeffersan sentait ces choses là alors qu'elles échangeaient des passes rapides et qui auraient pu être mortelles dans un combat réel.



La chouette Lapone repose son tisonnier, Salazard s'en saisi et le remis à chauffer dans les braises. Jeffersan se saisie d'un ruban de mesure et s'approcha d'Asymay.



La forgeronne nota sur un parchemin les mesures qu'elle avait relevé, elle en fut satisfaite. L'effraie avaient des serres à la fois fines et robustes, parfaite pour les serres de combats qui se dessinaient dans son esprit. Pour ce qui était de la tête, la femelle avait besoin d'un casque léger et résistant et dont la forme permettrait de la reconnaître n'importe où dès son apparition.



Jeffersan ne s'était jamais trompée sur ceux pour qui elle avait forgée et elle voyait en Asymay un destin grandiose.

[Vraiment désolée pour le retard mais là c'est bon ça sera plus régulier !]

[Super alors ! Je prévois la succession d'Asymay, donc son fils pourrait venir voir Jeffersan et la remercier car il prendra les serres de sa mère ^^]

Jeffersan observait Asymay sous toute les coutures, chaque coup qu'elle portait était dosé de manière à pouvoir jauger la belle femelle Tyto Longimembris. Le regard perçant de la -plus toute jeune- chouette effraie dorée et noire se portait sur la manière qu'avait Jeffersan de voler. Ses mouvements amples et puissants n'étaient pas très rapides, mais précis, et particulièrement vifs. La Lapone semblait mettre une grande énergie dans chacun de ses battements d'ailes. Si Asymay était en vrai combat, elle en aurait profité pour épuiser la grande femelle au plumage grisonnant, et aurai porté un coup final pour finir de tourmenter la forgeronne.

Enfin, mettant son instinct de stratège de côté, la Tyto Longimembris se posa doucement quand Jeffersan lui lança :


-Il suffit, j'en ai assez vue.


La chouette Lapone repose son tisonnier, et le petit serpent noir et rouge le pris rapidement et le remis à chauffer dans les braises. Jeffersan se saisis alors d'un ruban de mesure et s'approcha d'Asymay. Elle écarta ses serres autour de la tête de la Tyto et entreprit de mesurer son tour de tête, ainsi que la lognueur et la largeur de ses serres, et d'ordonner :

-Écarte bien tes serres et ne bouge pas la tête, voilà comme ça parfait.


La forgeronne se retourna rapidement, et attrapa un parchemin, sur lequel elle nota les mesures relevées. Ses geste précis et méticuleux dessinaient sous sa plume d'élégantes lettres et chiffres, et lorsqu'elle releva la tête vers la Lieutenante, ses yeux pétillaient. Asymay lui sourit démoniaquement. Parfait. La forgeronne savait ce qu'elle voulait lui forger, elle savait ce qui lui correspondrait.


-Le rouge est une couleur qu'on oublie pas, de plus c'est également la couleur de mes yeux, si tu veux qu'on te reconnaisse je te propose des serres de combats en métal rouge ainsi qu'un casque avec des ornements rouge et or. L'accoutrement sera grandiose, digne d'une reine, car je sais que tu a soif de pouvoir, je l'ai lu en toi.

Asymay lui sourit et la gratifia d'un simple :


-"Merci, Jeffersan."

[dis moi si tu as besoin que Asy' lui donne la réplique ^^]