Une belle journée pour mourir !

♣ CHAPITRE 5 - UNE ALLIANCE IMPROBABLE

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 Une belle journée pour mourir !

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Une belle journée pour mourir ! _
MessageSujet: Une belle journée pour mourir !   Une belle journée pour mourir ! Icon_minitimeJeu 20 Déc - 21:02

Sulken était en train de viler à vive allure. Dans quel guêpier s’était-elle encore fourrée ? Elle n’avait même pas d’arme sur elle, en plus ! Elle qui ne se séparait jamais de son arc chéri, ou de son poignard préféré ! Il fallut qu’elle oublie de le prendre, justement le jour où elle se faisait prendre en chasse par des soldats Sang-Pur ! Quelle imbécile !

_.-*-._.-*-._*-._.-*-._

La journée avait bien commencée, pourtant. Il faisait beau, et le Grand Arbre s’était paré de belles guirlandes de baies de symphorine rose. Bon, ce n’était pas sa couleur préférée, mais il fallait admettre que c’était magnifique.
L‘Arbre était en effervescence. Tout le monde était joyeux, et de bonne humeur. Sulken avait décidé de partir éloigner de tout ce rose, qui commençait à lui tourner la tête…. Oh, elle supportait plus que bien la couleur de ces baies, mais c’étaient les déguisements et les accoutrements faits de rose que portaient les poussins pour célébrer la Pluie rose qui lui donnaient la nausée. Toute cette agitation… La jeune amazone ne l’aimait qu’en combat. Le reste du temps, elle préférait le calme.

Elle était donc partie dans le sud, à la frontière de la Mer d’Hoolemere et des Landes, afin de trouver un peu de quiétude et se reposer. C’était à ce moment là qu’ils lui étaient tombé dessus. Ils l’avaient pris à revers, et l’avaient forcé à se remplier vers la forêt du Pays du Soleil d’Argent. Elle avait alors fait volte face, et avait tenté de se battre contre cinq soldats, émissaires de Sang-Purs, armés jusqu’au bec de serres de combat rutilantes. Sulken, avait d’ailleurs noté ce détail avec intérêt, juste avant de profiter d’une ouverture pour s’échapper.

Ce n’était pas dans la nature de la femelle grise de s’enfuir, mais, sans arme, elle ne valait guère mieux qu’un soldat standard, et encore fallait-il qu’il soit dépourvu de toute arme. Or, là, ils étaient cinq, et tous équipés.

Elle volait au ras du sol, prenant de la vitesse. Elle essayait d’émietter le groupe. Il y en avait toujours un qui, plus rapide, se détachait du groupe pour la suivre de près. C’est comme ça qu’elle en tua deux. Mais le troisième eut plus de chance, et réussit à la blesse grièvement à l’aile. L’amazone n’arrivait plus guère à voler droit, et, pire, perdait de la vitesse.

Si elle ne trouvait pas un plan de secours d’urgence, elle allait se faire rattraper.
- C’est une belle journée pour mourir, siffla-t-elle, en colère contre elle-même.

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(Coryn)
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MessageSujet: Re: Une belle journée pour mourir !   Une belle journée pour mourir ! Icon_minitimeJeu 20 Déc - 21:24

    L'aube avait laissé place au ciel bleu d'azur d'automne depuis que Coryn s'était envolé du grand Arbre. Sa destination ? Le pays du Sleil d'Argent. On disait avoir retrouvé les cendres d'un feu de forêt qu'on aurait pas pu voir ; Il n'y croyait pas trop, ce devaitn juste être un buisson qui s'était enflammé, rien de plus. Mais Boron avait exigé qu'il y aille, alors, comme un gardien, il avait fermé son bec, et était partit vers sa prochaine mission. On lui avait recommandé de prendre un équipement semblable à celui des Sangs- Purs, les patrouilles s'étant multiplié là bas. Il passserait plus facilement inaperçue.

    Ayant entraperçu du coin de l'oeil une patrouille ennemie, Coryn s'était engouffré dans le terrier le plus proche. Il avait peur que son plumage presque immaculé rappelle trop de souvenir à ces soldats ; Et que, par cette occasion, il se fasse capturer. Ce qu'il venait de faire était peut- être lâche, mais il ne voulait pas se confonter à cinq soldats, équipés de serres de combat rutilantes, avec leurs casques et leurs lames. Alors, l'effraie avait choisi la solution de prudence et de facilité. Mais il allait s'en vouloir pendant longtemps. Oh oui.

    Lorsque sortit de sa tanière de fortune, et de son abri contre les Sangs - Purs de surcroît, il avait remarqué le groupe de soldats aperçut auparavant et partit un peu plus loin, et rapidement. Coryn tourna la tête d'un côté, puis de l'autre, tentant de trianguler. mais les solats étaient mués, il n'entendait que vaguement leurs cris d'excitation qui lui venait de loin. Ils semblaient poursuivre quelque chose. Ou quelqu'un. Mais... Qui ?

    Prudemment, Coryn sortit de la tanière, et prit rapidement son envol vers le lieu où se tanti l'attaque des Sangs- Purs. Il n'allait pas se laisser faire, loin de là. Mais, en plus de son instict de gardien, sa curiosité le poussait à bout. Mais à qui donc pouvait s'en prendre ses solats ? Un gardien, rien n'est plus sûr. L'effraie faillit sursauter de peur en songeant que ça pourrait peut- être être son frère, Silver. Mais il garda le silence, se contentant d'un murmure, et vint s'approcher doucement et silencieusement de cette embuscade.

    Se tenant à presque quelques mètres de la scène, Coryn remaraqua que la proie des Sangs- Purs et que les Sangs- Purs en eux même avaient perdus de l'altitude. Sûrement à cause d'une blessure, songea-t-il avaec amertume. Il étouffa un cri de stupeur en regardant la victime des soldats, qui était une gardienne... Et la jeune ryb du Squad de Battue, de surcroît. Son nom avait échappé à l'effraie. Mais que pouvait- elle faire ici, sans rame, alors qu'elle sortait toujours avec son arc, habituellement ? C'était une question qui resterait son réponse.

    La gardienne et les Sangs- Purs se retrouvèrent bientôt au sol. Le combat ne cessa pas là, oh non, loin de là. De toutes manières, les soldats n'abandonneraient pas là, si tôt, leur victime. Ils devaient être à la recherche de Corone, ou encore d'Arcturus. Mais Coryn était paralysé par la peur. La ryb était une combattante émérite, mais elle ne tiendrait pas longtemps à ce rythme de combat- ci, malgré ses talents de guerrière. Et il ne donnait pas cher de sa peau quand elle serait épuisée, affaiblie et blessée à mort. Il se creusait les méninges pour trouver un plan qui la sortirait de ce mauvais pas. Malheureusement, les idées ne fusent jamais quand ont a besoin d'elles.

    Honteux, Coryn fixa ses serres, et un éclair vint traverser ses yeux. Mais oui ! Son équipement ! Son équipement (C'est à dire ses serres de combat, son casque et son armure) était authentiquement celui d'un soldat Sang- Pur de base, que Chelinka avait ramené au Grand Arbre lorsqu'elle était rentrée la première fois de sa mission d'infiltration de Saint- Aegolius. L'effraie pourrait passer inaperçu pour les soldats, s'imissant dans le groupe comme si c'était un Sang- Pur venu assisté au massacre. Alors, il pourrait le détruire de l'intérieur.

    Esquissant un sourire, Coryn s'approcha. Il prit l'air le plus cruel qu'il le pouvait, un regard empli de haine, et vint s'approcher du groupe. Les Sang- Pur ne bronchèrent pas. Malgré qu'ils n'étaient plus que deux, c'étaient des combattants qui méritaient leurs titres. Il serra le bec, et fit une chose qu'il s'était promis de ne pas faire : Il enfonça ses serres dans le coeur du soldat, le tuant d'un unique coup. Et de un, songea l'effraie avec dégout.

    Saisissant la lame du soldat mort avec dégout, l'empoignant vivement entre ses deux serres, Coryn s'approcha du chef de la petite bande de Sang- Purs. L'action allait être délicate, mais elle en vallait le risque. Il rapprocha doucement la lame de la nuque du soldat... Et le décapita net. Le goût du sang, pour l'avoir si bien gouté, remonta dans la gorge de l'effraie presque immaculé. C'était le plus horrible des gardiens. Bien qu'il ne fut pas très crédible, avec son équipement de Sang- Pur et le sang qui lui tachaît ses plumes, il murmura à la gardienne :

    "Ne t'en fais pas... Je ne te ferais pas de mal... Je te le promets... "
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MessageSujet: Re: Une belle journée pour mourir !   Une belle journée pour mourir ! Icon_minitimeVen 21 Déc - 21:36

C’en était fini. A cause de sa blessure à l’aile, Sulken avait été obligée de se poser au sol, signant ainsi son arrêt de mort. Mais quitte à quitter ce monde, autant emporter les quels misérables sang-Purs qui l’avaient blessé.

Elle se retourna donc, et se cambra d’une allure fière et déterminée. Elle se battrait comme elle l’aura toujours fait. Se battre contre l’ennemi avec dignité, se battre pour survivre. Se battre contre la mort. Et réussir à échapper à son méprisable étau qui, une fois ciblé, ne vous ne lâche plus que pour se rapprocher de vous, encore et encore, alors que votre fin approche inexorablement, et pour enfin vous happer en son sein. Vous arracher de la vie, de vos amis et de votre famille.

Fermement résolue à donner cher de ses plumes, elle fit volte face, prête à affronter ses poursuivants. Ils n’étaient plus que deux, désormais. Le troisième qu’elle avait touché en vol tout à l’heure s’est soit fait distancé, soit s’est abandonné à la mort suite aux blessures qu’elle lui avait infligé. Tant mieux, après tout.
Sulken analysa rapidement la situation. Même blessées, les soldats qui lui faisaient désormais face avaient un énorme avantage sur elle. En plus de celui du nombre, ils avaient également celui des armes. En clair, Sulken était fichue. A moins qu’elle n’arrive à se saisir d’une de leurs armes, une lance peut-être, la jeune femelle aurait du mal à redresser la situation. Pourtant, elle avait choisi l’optimiste, et gardait espoir. Partir vaincu d’avance était la meilleure façon de perdre le combat.

Alors que les deux casqués avançaient tranquillement, savourant le moment où ils lanceraient l’attaque, l’éternisant pour le plaisir de faire monter la pression, l’amazone réfléchissait à toute vitesse, cherchant la meilleure des techniques pour s’en sortir.
L’un était clairement plus jeune, au stade de novice. Et c’était celui qui possédait la lance. Si elle se jetait sur lui, combien y aurait-t-il de probabilité pour qu’elle eût le temps de le tuer avant que son effet de surprise ne se dissipe ? Avant que l’autre comprenne la manœuvre et se jette à son tour sur elle ? Oh, elle sera armée, dans ce cas. Et Sulken, une fois qu’elle avait une arme –n’importe laquelle- entre les pattes, devenait une véritable tueuse. Oh, cette aventure aurait été toute autre, si elle avait pensé à prendre son poignard avec elle ! Comme elle le regrettait, à présent !

Perdue dans ses réflexions, elle ne vit pas tout de suite un troisième casqué arriver. Lorsqu’elle l’aperçut enfin, elle avait peaufiné son attaque. Attaque qui tomba à l’eau, parce qu’elle n’avait pas prévu que le troisième soldat de tout à l’heure revienne. Ou du moins, pas aussi rapidement. Il lui fallait à présent reconsidérer ses chances de survie, et élaborer un nouveau plan. Mais attaquer une chouette tout en berner une autre était une chose, cependant, ils étaient désormais trois.

Merde…
jura Sulken, intérieurement.
Alors qu’elle allait se jeter dans la masse, d’un acte désespéré et irréfléchi, poussé par le désespoir et l’envie d’en finir au plus vite, il se passa quelque chose d’inattendu. Elle aurait dû le remarquer, pourtant. Ce troisième soldat, plus grand, plus svelte, et surtout beaucoup plus blanc, n’était pas celui de tout à l’heure. Non, c’en était un autre.

Suuper….

Sauf que ce dernier se lança sur le novice, et le tua sur le coup. Les serres de combat ensanglantées, il ramassa la lance du casqué mort, et, d’un coup mortellement précis, lui trancha la gorge. Les deux soldats étaient morts en l’espace de seulement quelques secondes. Sulken n’en revenait pas. Lentement, elle comprit que ses ennemis étaient enfin hors d’état de nuire. Qu’elle avait une chance de s’en sortir. Ses yeux balayèrent les corps des deux soldats, sans émotions. Elle avait apprit depuis longtemps à ne plus rien éprouver quant à la mort de ses ennemis.

Puis, elle réalisa que le troisième soldat était toujours là, lui. Se remémorant brièvement ses deux attaques successives, elle dégluti, concentrée. Elle avait là affaire à un adversaire d’un tut autre niveau. A en juger par ses techniques de combat, celui-là devait être un excellent tueur. Sulken se demanda un bref instant si elle n’aurait pas préféré se battre contre les deux autres de tout à l’heure, à la place.

C’est bien ma journée…

L’effraie argentée transperça le casqué de ses yeux bleus. Une fine brise de vent vint lui remuer les rémiges, et elle sentit sa plume de geai s’agiter au gré du vent. Dans un regain de fierté, elle se mit en position de combat. Cependant, le nouvel arrivant la surprit une fois de plus. Couvert de sang, il murmura avec douceur :
- Ne t'en fais pas... Je ne te ferais pas de mal... Je te le promets...

L’effraie grise cligna des yeux, surprise. Elle n’avait en effet jamais vu un Sang-Pur se comporter de la sorte. Et cette voix… Oui, elle l’avait déjà entendue quelque part, elle en était sûre. Suspicieuse, elle plissa les yeux, et demanda :
- Oh, vraiment ? Et comment pourrais-je en être sûre, Monsieur le casqué ?

Elle n’arriva pas à étouffer la hargne qui transperçait ses paroles. Ce n’était pas une bonne idée du tout de provoquer les autres lorsque ces derniers sont en position de force. Elle y jouait sa propre vie, pour un peu d’insolence.

Mais elle était comme ça, c’était sa nature. Fière et digne jusqu’au bout. Aussi, elle attendit patiemment la réaction de l’inconnu. Devant la douceur de cette chouette, elle s'en voulu presque de se montrer aussi revêche et mordante... Presque. Car c'était un Sang-Pur, après tout. Et ils étaient bien capables de tout.

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(Coryn)
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MessageSujet: Re: Une belle journée pour mourir !   Une belle journée pour mourir ! Icon_minitimeVen 21 Déc - 22:26

    La réponse de la belle gardienne, qui méritait son titre au grand arbre, ne mit que peu de temps à venir. Pourtant, Coryn entraperçu un éclat éphémère de surprise dans les yeux de l'effraie argentées. Quelle vision étrange, d'un gardien déguisé en Sang- Pur, protégeant son amie, alors que couvert de sang. Elle plissa les yeux, et lâcha une réponse qui aurait amuser Coryn si la situation n'était pas en sa faveur, mais qui lui déplaisait un peu pour le moment.

    " Oh, vraiment ? Et comment pourrais-je en être sûre, Monsieur le casqué ? "

    Devant la mine sérieuse de la gardienne, Coryn ne put plus se retenir de rire. Alors, il chuinta légèrement, et roula des yeux, amusés. Il remarqua alors qu'elle s'était mise en position de combat. L'effraie presque immaculé reprit alors son sérieux et son calme. Il fixa une seconde la blessure à l'aile de la gardienne, et se dit que si elle prenait un quelconque geste comme un affront, elle n'hésiterait pas à attaquer. Mais il ne voulait pas que la plaie la fasse trop souffrir.

    Alors, avec des gestes précis et qu'il voulait avec un semblant pacifique, Coryn retira ses serres de combat, et les posa doucement sur el sol, en un cliquetis. Ensuite, il se débarassa de son armure, qu'il jugeait inutile et trop lourde. Enfin, il enleva son casque. L'effraie avait un peu peur que sa ressemblance avec Nyra prenne un peu la gardienne au dépourvu, mais il n'avait pas le choix. Il ne tenait pas à ce qu'elle souffre encore, et il ne tenait pas non plus à se faire attaquer.

    La peur envahit un instant Coryn. la peur stupide, la peur misérable, cellle qu'on éprouve quand l'on a peur de se faire rejetter par quelqu'un. Pour se détendre, il fixa la gardienne. Oh, elle était belle, très belle. Plus il l'a détaillait, plus il lui trouvait de beauté. Son plumage est blanc argenté, avec quelques marques pleus sur son disque facial. Une plume de geai bleu était fichée dans les plumes de sa nuque. Ses yeux étaient également couleur turquoise.

    Esquissant un faible sourire, Coryn s'approcha d'un pas, puis un autre, jusqu'à se retrouva face à face avec l'effraie argentée. D'un geste tendre (Au moins, il le voulut, et espéra sincèrement qu'elle ne le prendrait pas mal), il lissa l'une des plumes de la gardienne, juste à côté de son disque facial. Il voulait qu'elle se sente en sécurité, sereine et rassurée. Il voulait qu'elle sache qu'il n'était pas comme eux. Il n'était pas un Sang- Pur. Il n'en serait jamais un.

    "- Pour toi, ce seras Monsieur le Gardien Casqué, s'il te plaît ! " Sourit - t-il.



[Désolé.... j'essaye d'en rajouter ce soir, promis. ]
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MessageSujet: Re: Une belle journée pour mourir !   Une belle journée pour mourir ! Icon_minitimeSam 22 Déc - 0:12

Le casqué fit encore quelque chose qui la surprit. Décidément, cet anticonformiste la surprenait de plus en plus. Intriquée, Sulken laissa tomber sa posture de combat, sans toute fois départir de son animosité et de sa frustration. Le tyto en face d’elle n’essaya pas de l’approche, ou de faire quoi que ce soit à son encontre. Il n’adoptait aucune posture de combat ou d’attaque, et semblait même courtois et avenant.

Ce n’est qu’une façade, siffla-t-elle, sans grand conviction toutefois.
En effet, Sulken sentait en elle un désir de faire confiance à ce soldat, qui germait petit à petit en elle. Pourquoi ? Simplement parce qu’il l’avait sauvé de ces brutes ? Parce qu’elle lui devait la vie ?

En face d’elle, le tyto se baissa lentement, comme pour ne pas l’effaroucher. Il defit lentement ses serres de combat, et les enleva avec précaution, avant de s’en éloigner. Il défit ensuite son armure, et Sulken pu voir à quel point ce curieux personnage était d’un blanc immaculé. Dans sa tête, elle imagina toute sorte de pistes pour deviner qui était son mystérieux sauveur. Au Grand Arbre, il n’y avait que très peu de chouettes aussi blanches. Le premier qui lui vint en tête fut Silver, le second forgeron du Grand Arbre. Mais c’était impossible, puisqu’elle l’aurait reconnu tout de suite à sa voix, sinon.

Oh, elle avait encore quelques suppositions en stock dans sa tête, mais n’arrivait plus à se concentrer ; en effet, le soldat retirait son casque. Comme hypnotisée, Sulken ne put détourner le regard du visage encore à demi caché du tyto en face d’elle. N’ayant plus de pensées cohérentes, elle fut comme inerte, l’espace d’un instant.
Lorsqu’il eut ôté son casque, Sulken eut un infime mouvement de recul, croyant avoir affaire à Nyra en personne. Mais force lui était de reconnaître que c’était un mâle qui lui tenait à présent compagnie –et un très beau mâle qui plus est- de part sa carrure et son attitude.

Mais voilà ! C’était bel et bien Coryn qui avait intervenu ! Le frère jumeau de Silver… Cette jeune chouette effraie à peine plus vieille qu’elle. Comme quoi, elle n’était pas si loin de la vérité. Sulken ne connaissait le jeune mâle que de vue, pour l’avoir croisé en tout et pour tout que trois, voire peut-être quatre fois depuis son arrivée au Grand Arbre. La seule fois qu’elle lui avait adressé la parole, c’était d’ailleurs le jour de son arrivée chez les gardiens, pour lui souhaiter la bienvenue. A présent, cela lui faisait tout drôle de le revoir dans de telles circonstances.

Une interrogation subsistait toujours. Où diable avait-il apprit à ce battre ainsi ? Il n’était devenu gardien depuis plusieurs lunes déjà, mais semblait avoir acquit tout un éventail de techniques de combat allant bien au-delà des capacités moyennes d’un gardien standard. Sulken était réellement impressionnée. A présent, d’ailleurs, toute trace de méfiance et d’animosité avait disparue.

Médusée, elle vit Coryn chuinter doucement, se moquant peut-être de la situation curieuse dans laquelle ils se trouvaient. Ou bien d’elle. Mais bon, il était tout naturel de se méfier en période de guerre, non ?

Puis ce dernier planta son regard d’onyx dans les yeux de la jeune femelle, et fit un pas vers elle. Sulken ne broncha pas, trop occupée à déceler les reflets ambrés dans les pupilles sombres du gardien, pareils à de petites étoiles filantes passant dans un ciel d’un noir d’encre. Elle ne le vit pas faire un second pas. Ni un troisième. Elle s’était perdue dans cette immensité de noir, comme un profond ravin dont on ne verrait pas le fond… Mais elle, sera-t-elle capable de remonter jusqu’à la réalité ? Elle s’y était engouffré dedans avec tellement de facilité, alors que là, elle devait lutter pour revenir dans le monde du réel. C’en était déconcertant.

Lorsqu’elle réussit à se soustraire de l’emprise des prunelles mystérieusement abyssales de Coryn, celui-ci c’était énormément rapproché, à un tel point qu’il n’avait plus qu’un pas ou deux à faire pour la toucher. Il était juste à côté d’elle, et pourtant ses gestes étaient toujours aussi lents et calculés, mesurés. Avec une infinie tendresse, il s’approcha encore d’elle, bienveillant. Sulken semblait comme en transe, ayant perdu la faculté de parler, de réfléchir ou de bouger. C’était si doux…

Elle senti le jeune mâle lui lisser une plume, près de son visage en forme de cœur. Elle frémit, et un étrange nœud lui serra l’estomac, tandis qu’un petit frisson lui secoua l’échine. Elle eut un instant de flottement, où elle ne sut même plus qui ils étaient, tous les deux, ni où ils étaient. Elle commença à se laisser aller à la douceur de Coryn.
- Pour toi, ce seras Monsieur le Gardien Casqué, s'il te plaît !

Sulken sourit, à l’instar du jeune gardien.
Puis, d’un coup d’un seul, sa lucidité refit surface. Elle cligna des yeux et, gênée à la fois des gestes et de la douceur de Coryn, mais également de sa proximité. Elle fit un bond en arrière, plus par réflexe que par fuite.

Un pic de douleur lui fit pincer le bec. Elle tenta de cacher sa souffrance en se composant un visage neutre. Elle se sentait rougir, réellement gênée par a situation. Elle replia précautionneusement son aile blessée, avant de se tourner vers Coryn, et lui lancer avec un sourire :
- Hé bien, Monsieur le Gardien Casqué qui se baladait tout seul dans les pays du sud… Que faisiez-vous dans le coin, tout seul ?

Malgré son ironie et son ton un peu moqueur, on sentait bien que Sulken essayait de cacher son trouble pas tous les moyens. Elle regardait le gardien avec un regard de défi, pourtant on pouvait lire au fond de ses yeux une incertitude mêlée à de l’angoisse. De l’angoisse de quoi, d’ailleurs ? Elle ne saurait trop le dire, en fait.


[Mais c'était vraiment très bien, comme réponse, tu sais ! ]

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MessageSujet: Re: Une belle journée pour mourir !   Une belle journée pour mourir ! Icon_minitimeDim 29 Sep - 16:25

[Face à l'ancienneté du sujet, je me permets de locker mais je le délockerais au besoin]
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MessageSujet: Re: Une belle journée pour mourir !   Une belle journée pour mourir ! Icon_minitime

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