Dragibus était en train de voler, au ras des cimes des arbres, en tentant d’éviter les courants d’air les plus forts. Avec sa petite taille, il pouvait être facilement renversé, mais avait apprit à tirer profit de ce qu’il considérait comme un défaut auparavant. Il était parvenu à s’améliorer en vitesse, en endurance, et même en puissance, son point faible. C’était sûr que si on le comparait à une lapone ou à un grand-duc, il ferait bien pâle figure à leur côté, dans l’ombre de leurs immenses statures.

La forêt des ombres portait bien son nom. Il voyait à peine son ombre vers le sol, camouflée par les immenses branches bien feuillues de tous les arbres aux alentours. Il savait que la lumière filtrait difficilement à travers ces branchages et connaissait les risques de cette forêt. En effet, les chouettes vivant ici n’était vraiment pas accueillante, certainement un résultat de vivre constamment dans la peur, ou même la terreur.

C’était comme ça, il ne pouvait rien y faire, sauf aider. Mais son niveau social n’étant pas trop élevé, il rejeta vite fait cette idée. A regret ? Peut-être… Mais bon. Dragibus s’était équipé de petites dagues, en glace, comme il les aimait, bien finement sculptée, par lui-même.

Il était paré. Et il plongea donc dans la sombre forêt, prêt à se défendre, seulement au besoin. Il distingua une ombre assez imposante, perchée sur une grosse branche. Cela devait être une grande chouette, comme les grands-ducs et les lapones, dont il avait déjà parlé tout à l’heure. Il entendit ensuite un bruit sourd, suivi d’un crissement de serres, certainement celles de cette ombre mystérieuse. Il s’approcha donc, bien curieux, de savoir quelles étaient les intentions de cette chouette immense.

Dragibus, en voyant au loin la chouette bien imposante, décida d'aller la voir car il se sentait très intrigué par cette dernière. En effet, il ne pensait pas croiser de chouette lapone dans le coin, car oui, sa vue perçante avait bien reconnu une lapone. Qu'avait-il à perdre après tout ? Rien ne le retenait d'aller.jeter un petit coup d'oeil. Et l'oiseau minuscule n'avait pas peur, il pouvait se camoufler sans soucis grace à son plage lui permettant de se fondre dans la forêt sombre. Une autre chose étrange : le.mystérieux individu attendait assez exposé... Pas très prudent. Cela devait être un redoutable guerrier, ou sinon un pauvre fou.

Dragibus finit par arriver près de l'immense chouette qui était au moins deux trois fois plus grande que lui. Et il fut accueillis par ces paroles qui le surprirent bien au début :
"Dis-moi qui sont tes ennemis, et je t'aiderais à t’en débarrasser."
Ah tiens... C'était donc un mercenaire... Bon à savoir. Pour la chevêchette c'était le genre de chouette prête à tuer en échange de sa paye. Et Dragibus n'allait surement l'employer pour un meurtre !

Il se décida donc à lui réponde, d'un air neurtre :
"Je n'ai besoin de personne pour "m'occuper" de mes ennemis. Mais je vous remercie de votre proposition certes un peu directe, qui, selon moi, pourrait décourager plus d'un de vos clients, effrayés d'être menés directement au vif du sujet. Après, ce n'est bien sûr qu'une simple hypothèse."

Il s'arrêta et s'inclina poliment. C'était inutile de lui demander des choses personnelles à cette étape de la discussion.

Dragibus vit que l'autre chouette plissait les yeux, sans doute elle réfléchissait. De quoi ? De son sort ? Non merci sans façons. Il avait l'air assez déçus à secouer la tête de cette manière, et il avait surtout l'air de ne pas être d'ici. Probablement un mercenaire des.Royaumes du Nord. espérant faire fortune, venant d'un de ces clans de puissants guerriers. Cette lapone devait être sacrément dure au combat, en connaissant certainement des tas et des tas de techniques du Nord. Mais Dragibus aussi avait d'excellentes techniques de combat. Et il n'avait pas peur, car la peur le tétanisait complètement. Et c'est alors que le mercenaire prit la parole :
"Présentations, politesse... Perte de temps. Dire tout directement est plus facile et... Comment dire ça dans votre langue... "Ja", plus professionel."

Cet chouette avait l'air d'avoir du mal acec la langue d'ici, mais Dragibus comprit quand même, habitué aussi à cette autre langue. Et la lapone continua :
""Nacht"... Je suis navré de vous avoir fait perdre votre temps. Vous devez être occupé."

Pourtant, il ne s'envola pas, et n'esquissa aucun geste de recul, étrange. Dragibus lui dit alors :
"Non non, pas du tout. Dites moi, cela fait-il longtemps que vous vous trouvez dans la partie sud de notre monde ?"
Il était décidément très curieux. Une petite chevêchette trop curieuse.

"Non non, pas du tout. Dites moi, cela fait-il longtemps que vous vous trouvez dans la partie sud de notre monde ?"
Avait alors demandé Dragibus.

Il avait l’impression que cette chouette voulait lui cacher des choses, et ses doutes furent confirmés lorsque cette dernière répondit :
" Depuis... Je ne sais pas... Et toi ? Originaire du sud ? "

Ben voyons… Cette chouette devait certainement le savoir… Elle voulait faire le jeu des mystères* , eh bien elle allait être servie. Dragibus non lus n’aimait pas trop en dévoiler sur lui, il n’en voyait tout simplement pas l’intérêt. Ne connaissant pas cette chouette, il allait en dire peu sur lui, ni trop ni pas assez.

Il répondit tout simplement :
"Du sud ? Oui, pendant une période. Mais je voyage beaucoup. "

Il remarqua alors que la chouette Lapone fixait ses dagues dissimulées dans son plumage. Tiens tiens… Il avait l’œil celui là, il n’a pas l’air très impressioné pourtant. Cela doit être un guerrier, et je ferais mieux de me tenir sur mes gardes avec lui. Telles furent les pensées de Dragibus. Mais il songea ensuite qu’il pourrait très bien essayer de jouer au naïf, rien que pour voir ; Cela ne l’étonnerait pas que cette chouette ait également quelques armes près d’elle ou sur elle. Il lui demanda alors, d’un ton innocent :
"Comment t’appelles-tu ? "

Il se demandait comment allait-il réagir. Cela n’allait pas lui plaire, il en était pratiquement sur, mais qu’est-ce que ça donnera ?