Plic, plac, plic, plac.
Pelotonnée au fond du creux, sur un tas de feuilles sèches, Erzsébet, lassée, regardait la pluie tomber par l'ouverture. Elle poussa un long soupir mélancolique, et gonfla ses plumes, lassée.
Depuis combien de temps était-elle comme ça ? Une heure, deux heures ? Elle n'en avait pas la moindre idée, cependant, une chose était sûre : elle s'ennuyait. Le spectacle était certes apaisant, mais quel intérêt ? Que pouvait-elle faire ? Rien.
En cet instant, la jeune chouette aurait tellement aimé se trouver au-delà de ces bois sombres et tristes, dans des contrées ensoleillées, animées, joyeuses. Elle essayer d'éloigner ces pensées... C'était impossible, elle ne devait pas quitter cet endroit. C'était trop dangereux... Autant pour elle que pour les autres oiseaux qu'elle croiserait. Et puis, elle ne pouvait pas laisser Minuit seul...

Erzsébet avait fermé les yeux, le sommeil s'emparait doucement d'elle... Crac ! Elle releva brusquement la tête, paniquée. Un coup de tonnerre venait de retentir. Rien de grave, ouf.

Elle n'avait pas vraiment envie de dormir. Pourquoi ne pas aller voir Minuit tiens ? Il était sûrement en train de bidouiller et d'expérimenter dans son creux. Oui, c'était une bonne idée, c'était toujours mieux que de rester là à se morfondre...
La petit-duc s'approcha de l'ouverture et déploya ses grandes ailes cendrées. Les deux creux n'étaient pas très éloignés, elle n'eût qu'à parcourir une dizaine de mètres pour l'atteindre.

Oh, il y avait de la lumière ! En effet, Erzsébet avait raison, son Créateur était bien en train de faire mumuse avec ses éprouvettes et ses pipettes !